J’ai changé ma bio

Aujourd’hui j’étais de garde puis je devais aller courir (oui maintenant je cours,ça fait parti de toutes les choses inquiétantes qui m’arrivent depuis que je n’écris plus ) mais j’avais une entorse alors je me retrouve seule et désoeuvrée (ma famille est en vadrouille).

Je peux pas faire de ménage rapport à ma cheville (qui en vrai va largement assez bien pour que j’en fasse),tous les trucs en haut de ma todolist sont faits (c’est à dire les trucs à faire impérativement avant hier, j’a même voulu aller payer ma taxe professionnelle et je me suis rendue compte que j’étais mensualisée , ah ah, je suis trop forte, je suis allé voter (oui semble-t-il aujourd’hui il faut le dire qu’on a voté-pour ne pas se faire hurler dessus au moment des résultats j’imagine ) je me suis déjà prélassée devant un bon téléfilm de noel en buvant du chocolat chaud sur le canapé, et donc c’est vraiment le moment où jamais d’écrire un billet de feu ce blog.

J’avais promis pourtant et puis y’a eu les attentats et ce que j’allais dire me semblait encore moins intéressant. J’ai plein de choses à raconter mais du coup c’est un peu compliqué là comme ça..Comme si après des mois sans rien dire, fallait un peu qu’il y ait un intérêt pour dire quelque chose …

La prochaine fois, j’écrirai un truc sans trop d’intérêt , mais comme ça fera pas des mois que j’aurai pas écrit, ça passera plus inaperçu.

Donc aujourd’hui c’est un billet qui sert à rien pour que le prochain billet semble moins nul en comparaison!

Voilà. Le billet d’aujourd’hui remplace tous les billets du 17 que je n’ai pas écrit depuis longtemps (y compris le billet de bilan annuel)

En plus aujourd’hui, j’ai changé ma bio de twitter

C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup

La bio sur twitter c’est le truc qu’il y a sur la page qui nous présente.

Ca faisait plus de 4 ans que je l’avais écrit (sur une impulsion la nuit) et j’ai eu de nombreuses remarques pour dire que c’était agaçant et dépassé de lire ça ,

« Jeune généraliste récemment installée en Seine-Saint-Denis. Fan de Jaddo et Fluorette qui découvre grâce à elles le monde parallèle et attirant de twitter. »

Oui bon d’accord,c’est un peu réchauffé…

Oui mais voilà c’est dur pour moi de toucher aux choses et de les faire évoluer, de tourner des pages. Je suis très attachée aux choses du passé et j’ai un certain immobilisme. J’ai du mal à jeter les choses, à bouger les meubles de place. Il ne me viendrait jamais à l’idée de changer ma photo de profil ou mon nom sur twitter (rien que l’idée me bouleverse) pas plus que de mettre mon journal intime de quand j’étais jeune (avant que j’aie un blog quoi:-) à la poubelle (mon dieu quelle horreur) et je ne vous parle pas des milliers de souvenirs que j’entasse.

Bref, changer ma bio c’était quelque chose…

Mais faut avouer que jeune, je ne le suis plus trop …

Je me suis fait draguer dans la rue, j’ai répondu « you know i m old…i m married, i have children… »  des fois j’ai l’impression que je suis au bout de ma vie 🙂

Les internes à qui je donne des cours, y a pas moyen, ils veulent pas me tutoyer, je leur dis, je leur redis, c’est pas de la politesse, au début d’accord, mais après je leur donne l’autorisation, ils essaient ..mais le naturel revient et ils me vouvoient…parce que je suis vieille.

J’ai changé de binôme pour mon interne. C’est à dire que l’on est deux maitres de stage à encadrer un interne. Ma nouvelle binôme est toute jeune. J’ai dis « c’est bizarre habituellement il y a toujours un maitre de stage junior et un sénior… » Je me suis arrêtée en comprenant que le sénior du binôme c’était moi…

Donc je suis vieille, et je me suis installée il y a 5 ans déjà , et j’ai commencé les remplacements dans ce cabinet il y a 8 ans… Ca me fait drôle, je vois des adultes que j’ai connu à 13 ans, des enfants dont j’ai suivi la grossesse et qui vont à l’école… j’ai ma patientèle bien solide, et qui déborde même, tellement que je ne sais plus comment faire… je me sens légitime à enseigner aux internes, forte de cette expérience de plusieurs années, des années qui m’ont fait grandir en tant que médecin, je me regarde il y a 5 ans ,et je me rend compte comment j’ai évolué.

Même depuis deux ans..Ma première interne d’il y a 2ans est venue cette semaine passer la journée au cabinet (pour se refamiliariser avec le logiciel avant son premier remplacement) ça nous a fait un retour en arrière à toutes les deux (menu P comme papa au resto japonais, ça a fait un peu madeleine de Proust), j’ai pas arrêté de me rendre compte de mes changements « ah oui y a 2 ans, je posais pas de stérilets, et faisait pas de frottis » « ah oui y’ a deux ans, j’étais pas obsédée des violences  »  Je me rend compte de mon évolution progressive… Enfin pas sur tout « ah oui y a deux ans, je mettais déjà trop d’antibios sur les streptotests douteux  »

Donc je ne suis plus jeune, je ne suis plus récemment installée

Mais je suis toujours en Seine Saint Denis…

Et je ne découvre plus twitter, j’en ai déjà parlé et reparlé sur tout ce que cela m’a apporté et cela serait sans fin… Maintenant parfois (pas aussi souvent que je le pourrais, mais je ne veux pas avoir l’air obsessionnelle) je le fais découvrir à des jeunes médecins…et je suis sûre que ça leur sera bénéfique .

Suis-je encore fan de Jaddo? 🙂

Evidemment!

J’ai la chance d’échanger beaucoup avec elle. J’aime d’un amour profond la personne qu’elle est en vrai et souvent j’oublie que en plus cette personne merveilleuse (oui parce qu’il y a une cohérence 🙂 est Jaddo.

Et quand ça m’arrive, je suis toujours aussi fan, mais ça ça changera jamais

Et tellement reconnaissante aussi, pour tout ce qu’elle m’a , directement et indirectement apportée.

Fan de fluorette aussi, toujours, de sa belle plume, et de la belle personne.

Et fan de tous les autres aussi, tous ceux que j’ai découvert après avoir écrit la bio, qui m’ont enrichie, guidée, aidée, fait grandir et appendre ,et que je remercie…

Bref j’ai changé ma bio

 

 

 

 

Page blanche

Cela fait des mois que je n’ai pas écrit: vous avez remarqué?

en tout cas Dr Who lui,il a remarqué et il me harcèle avec ça…

et il m’énerve à me rappeler sans arrêt une de mes contrariétés, ne plus écrire…

et ça me touche quand même que quelqu’un s’en aperçoive …

et il a écrit ça..

du coup ça me gêne un peu , mais comme en plus d’être un peu exhibitionniste, je suis surement un peu narcissique, et puis que ce serait pas poli de pas publier son texte, ben je le publie

et je le remercie de son amitié

Juste avant, je fais une petite digression pour m’excuser auprès des participants du concours de l’été que je n’ai pas conclu.

J’ai lu vos textes avec plaisir, et mes lecteurs aussi. C’était parfait!!

C’est moi qui ait merdé.

Je déclare gagnant Dr Who, parce qu’il m’a demandé plusieurs fois les résultats, et parce qu’ il le mérite et a parlé du petit prince !!

Il gagne le droit de s’occuper de ma fille toute une journée!! et d’écrire sur mon blog quand il veut … à nouveau

(Comment ça, foutage de gueule)

Donc la parole à  Dr Who:

—”Tu dois écrire un texte!”
La scène se passe le Dimanche  8 Novembre 2015. Je suis dans la voiture de Docteurmilie, après avoir été invité chez elle à l’occasion de l’anniversaire d’une de ses filles (ce qui veut dire que j’ai en fait passé mon temps à jouer avec son autre fille, ma filleule, pour mon plus grand plaisir, en faisant une pause pipi et en piquant une part de gâteau lorsque la petite ne regardait pas). Au cours de la discussion, j’ai eu le malheur de mentionner le blog de Docteurmilie, et plus exactement son manque d’activité depuis presque 4 mois. Mal m’en a pris… En gros, je me suis fait reprocher le fait de ne pas écrire assez sur son blog, et je me suis même fait poser un ultimatum : Docteurmilie n’écrira plus rien sur son blog tant que je n’y posterai pas un autre texte!
Ben voyons!
Je commence à connaître Docteurmilie, et je la vois venir : le fait de me mettre au défi d’écrire à nouveau me poussera à le faire, et le fait que j’écrive lui permettra de justifier sa fainéantise. Et ben pas de bol  : j’ai décidé de la prendre au mot et d’écrire un texte, mais je parlerai surtout d’elle ( et aussi un peu de moi : c’est moi que j’écris, après tout…)
—”Tu dois écrire un texte!”
Il est vrai que je n’écris pas beaucoup sur le blog de notre Docteur. Mais il faut dire que pour rappel, je ne suis pas médecin, et ce blog étant fréquenté par une majorité de membres de cette profession, je doute de pouvoir participer de manière régulière et convaincante à ces tranches de vie ; moi qui vous parle, je serai effectivement totalement incapable de distinguer un mal de tête d’un cancer du poumon, une Oophorectomie d’une Splénomégalie, ou même un mal au poumon d’un cancer de la tête….Et je dois bien avouer que la technique de la pose d’un stérilet (“tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la torpille”, juin 2015) ou le sujet de la thèse du Dr Gécé (Examen gynécologique en décubitus latéral) dans “3 ans et 9 mois” en Avril 2015 me laisse aussi perplexe que le rugby (oui, je ne comprends rien à ce sport…) . Pour moi, en fidèle spectateur de la série “Dr House”, si ce n’est pas un lymphome ou une maladie autoimmune, je comprends rien…
Docteurmilie me dit souvent que je devrai moi-même avoir un blog parce que, dit-elle, “j’ai une belle plume.” Je suis en effet assez à l’aise, mais cela ne suffit pas ! Aimer écrire est une chose, mais avoir la volonté d’entretenir un blog en racontant son vécu, ses sentiments, n’est pas donné à tout le monde. En ce qui me concerne, j’intériorise beaucoup : surement la double conséquence d’être fils unique et d’avoir une famille plus désunie qu’autre chose. A titre d’exemple, mon cousin et ma cousine ont chacun 2 enfants que je n’ai jamais vu qu’en photos…Vous comprendrez ici l’importance que j’attache aux moments passés avec ma filleule….
De plus, avant de de lire le blog de Docteurmilie, je n’ai jamais été à l’aise avec l’idée même du blog. Se raconter à des amis virtuels me semblait davantage relever de l’exhibition (ou du voyeurisme, selon le coté de l’écran ou l’on se trouve…) qu’autre chose. Mais le fait de lire régulièrement son blog m’a fait changer d‘avis. Pour un avare de confidences comme moi, je ne peux m’empêcher d’éprouver une petite pointe de jalousie quand je vois avec quelle facilité elle peut nous faire part de ses états d’âme dans des articles comme “Mes externes” (2 Novembre 2013). De même, ses récits concernant son métier et ses patients (“Mais il a mal” du 1er Juin 2014, “Une histoire de courbes” du 12 Décembre 2013, “Une vie” du 12 Mars 2013 et “Ces patients qu’on aime” du 5 Février 2013) sont autant de témoignages sur la personne qu’elle est derrière le simple médecin ; et je découvre une facette d’elle que je ne peux voir quand je suis occupé à jouer avec ma filleule et / ou avec son autre fille
Ou alors, c’est juste que je suis un voyeur refoulé….
—”Tu dois écrire un texte!”
De son propre aveu, Docteurmilie déclare disposer de moins de temps professionnellement parlant pour écrire sur son blog  (ce qui est vrai), et également qu’elle en a perdu l’envie. Que doit-on penser de cet argument lorsqu’on sait que des articles comme “Emmélages  (12 Octobre  2014) et “3 ans” (17 Août 2014) sont des témoignages vibrants à sa passion pour la médecine 2.0?
On trouve sur son blog des articles plus “décalés”, comme “La fièvre de le compta” (4 Avril 2013), que l’on peut lire et relire juste pour passer un bon moment. Dans la même catégorie, mais restant néanmoins liés à son métier, les fameux CERTIFALACON D’OR (21 Octobre 2012 et 1er Décembre 2013), dont nous attendons d’ailleurs la 3ème édition (voir d’ailleurs ses excuses pour le retard de la 3ème édition dans “3 ans et 4 mois” du 17 Décembre 2014).
L’avantage du blog de Docteurmilie est également son coté “pédagogique” : on y trouve des articles presque “d’intérêt public”  comme “Money, money, money 1”, du 19 Juillet 2013 et “Money, money, money 2” daté du 19 Juin 2014 sur le sujet du Tiers Payant. Egalement, la paperasse pour les nuls (“Le travail c’est la santé 2”) du 2 Mai 2014 est d’une clarté confondante….
—”Tu dois écrire un texte!”
Elle aime son métier, et de nombreux articles de son blog en sont la preuve : voir “Privés de MG” et “Médecine 2.0”, respectivement datés du 23 Septembre  2013 et du 3 septembre 2012. Elle aime également ses patients, comme en témoignent “Le travail c’est la santé 1” (1 er mai 2014) et  surtout “Mon prix du poster” (9 Avril 2014) qui parle de la violence faîte aux femmes….
Comme je le disais au début, j’intériorise beaucoup et serai pour ma part totalement incapable d’écrire un texte aussi touchant que “Remerciements” , du 1er Juillet 2014, contribution sur un drame personnel.
Et enfin, sur son blog, on y trouve les autres : Farfadoc, Jaddo ( je vous recommande son livre “Juste après dresseuse d’ours”), Docteur Gécé, et bien d’autres encore qui contribuent par leurs articles à nous faire éprouver du plaisir à les lire et de l’émotion ; voir la contribution de Doc dans le dernier post en date de Docteurmilie (“Concours de l’été : le retour”, 14 Juillet 2015).
Et maintenant, elle me dit qu’elle ne veut plus écrire! Pourtant, je l’avais moi-même reprise à ce sujet avec un texte de ma composition dans “3 ans et 8 mois”, le 22 Mars 2015! Un texte brillant, selon elle (selon moi aussi, d’ailleurs, mais j’ai peur de ne pas être objectif…)
—”Tu dois écrire un texte!”
Comme si elle n’était pas capable de le faire toute seule….

Concours de l’été: le retour

L’année dernière, à l’occasion de la sortie du film Hippocrate, j’avais lancé un Concours de l’été, pour gagner des places pour le film, il fallait raconter une anecdote de son premier jour de travail. (voir ici les résultats si ça vous intéresse.)

J’ai beaucoup aimé lire vos récits.

J’ai eu envie de refaire pareil cette année.

Il fait beau, c’est le 14 juillet, farfadoc a écrit aujourd’hui un joli billet qui rappelle qu’elle est quand-même un peu un bisounours et j’avais envie de bisounourserie.

Surtout, j’ai lu aujourd’hui et comme souvent des témoignages, notamment sur twitter de personnes,notamment des médecins installés, fatigués, démotivés, exaspérés. J’entends leurs plaintes et je les comprends mais je suis sûre qu’il y en a d’autres qui sont pleinement heureux, et que même ceux qui morflent ont par moment des instants où ils se disent que ça vaut la peine.

Je pense qu’un jour la  #TeamMédecinsHeureux devrait faire un mouvement (témoignages/billets de blog) pour mettre un peu de douceur dans ce monde de dur labeur (à bon entendeur:contactez moi) mais pour aujourd’hui je veux comme l’année dernière ne pas limiter ce concours aux médecins et j’invite tout le monde: médecins, étudiants, soignants mais également tout le monde, n’importe quelle profession ( mère au foyer en est une) à participer.

Il s’agit comme l’année dernière de faire un récit, qui peut être très court ou plus détaillé, comme vous le voulez ,le récit d’un moment au travail ou en stage où vous vous êtes dit « j’aime ce que je fais »: une anecdote, un événement, un moment de grâce, ou tout simplement une routine du quotidien qui vous a fait pensé « médecin généraliste est le plus beau métier du monde » pour ma part ou toute autre activité pour la votre.

Qu’est ce qu’on gagne?

Alors cette année, je n’ai pas de sponsor pour offrir un cadeau.

(si des sponsors veulent sponsoriser ce merveilleux concours je suis preneuse-labos exclus évidemment:-)

Alors, j’ai hésité entre « rien » et « des bisous » et puis du coup j’ai décidé que les gagnants auront un « cadeau surprise » (comprendre je sais pas encore quoi mais ça va déchirer..ou pas).

Je compte sur votre participation, sinon je comprendrais que la seule chose qui vous intéresse,ce sont des places de ciné! Dans ce cas, je vous offre une séance ciné avec moi!

Envoyez moi vos témoignages en commentaire de ce billet .

Avant la fin de l’été!

 

 

 

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la torpille

Je vous avais expliqué dans A la recherche du col perdu que j’avais décidé de me mettre à poser des stérilets (DIU).

Grâce à des bonnes influences, notamment celle du Docteur Gécé, j’avais pris mon courage à deux mains (gauches) pour m’y mettre et après plus d’un an, c’est pas encore toujours facile, mais je progresse.

Ce qui m’avait décidé, c’est quand on m’avait parlé de la méthode de pose directe dite de la torpille.

Je l’ai trouvé beaucoup plus simple que la méthode traditionnelle et cela m’a encouragé à m’y mettre.

J’y vois deux avantages principaux: la manipulation est beaucoup plus simple, moi qui n’ai jamais réussi à mettre un tampon avec applicateur et surtout il n’est pas nécessaire de poser une pince sur le col, appelée Pozzi ,ce qui est beaucoup moins douloureux pour les patientes.

Je me pose donc toujours la question « Mais pourquoi? »

Pourquoi cette méthode n’est elle pas plus répandue?

Après réflexions, recherches et concertations, ma conclusion est toujours la même: parce que ce n’est pas la méthode que les médecins ont apprise, et le seul obstacle semble-t-il est qu’il n’y a pas eu d’études sur le sujet.

En effet il y a très peu de travaux sur le sujet.

Donc justement, une amie a fait un excellent travail sur ce sujet et je voulais vous en faire profiter. Elle a réalisé un mémoire qui reprend l’essentiel des connaissances sur cette méthode ainsi qu’une brochure et une vidéo qui sont un parfait résumé.

Je la remercie de son travail et de me laisser le partager ici.

Donc tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la méthode de pose directe des DIU dite torpille, grâce à ma géniale copine lori, c’est ici:

Le mémoire: DIUposedirecte-mémoire

La brochure :

Brochure

Brochure (imprimable)

et la  vidéo  ici

 

Les dessous des sous

Citation

C’est le printemps, le temps des rhinites allergiques, du jardinage et des 2035.

J’aurai tant aimé faire un billet sur ma compta pour expliquer comment E=F cette année !!

Mais non toujours pas …

Je suis de plus en plus organisée, ma compta est de plus en plus rigoureuse mais y a rien à faire, y’a qq chose qui m’échappe…ça ne tombe pas juste.

Alors je ne vais pas faire un remake de La fièvre de la Compta

Par contre, je vais rester dans le thème.

J’ai reçu à plusieurs reprises des mails de jeunes lecteurs me demandant quels étaient mes revenus. C’était dans l’ensemble des jeunes médecins qui avaient peur de se lancer de peur de ne pas gagner assez d’argent et qui étaient souvent perplexes quand je disais que je travaillais relativement peu . J’ai eu le droit à « Est-ce que c’est ton mari qui gagne beaucoup d’argent » (NDLR : NON !!) à « je finis mon internat, j’ai envie de faire de la médecine générale mais on me propose un poste salarié en gériatrie, devrais-je accepter, c’est plus prudent financièrement »

Ces remarques montrent à la fois l’ampleur de la méconnaissance à ce sujet et également la dramatique image de la médecine générale qui se dégrade tellement que l’on se demande s’il faut un conjoint qui gagne bien sa vie pour envisager de se lancer dans la médecins générale.

Mes internes me demandent également aussi souvent d’un air timide, si c’est possible de savoir combien je gagne.

L’argent est plutôt un tabou dans notre société. Particulièrement en ces temps troublés pour la médecine générale. En tant que médecin, il est difficile de se situer, entre la réputation de nantis et la réalité qui est que effectivement les médecins gagnent très bien leur vie mais que cela est à pondérer avec un temps de travail hebdomadaire important et un système de paiement à l’acte pouvant rendre la pratique épuisante et frustrante et qui ne favorise pas la bonne médecine.

Je me considère certes comme une nantie mais je pense que la vision des gens est erronée.

J’ai encore du mal à gérer avec moi-même toutes ces choses là. J’ai un peu du mal à assumer d’avoir des revenus élévés mais quand je culpablise trop , je me ressors la carte « oui mais j’ai connu les huissiers et tout ».

Mais je n’ai pas de mal à parler d’argent en soi, c’est pourquoi comme Borée l’avait fait ici, je me suis dit, finissant ma compta,que j’allais faire un billet de mes revenus. Parce que l’on en parle pas assez, et que les étudiants notamment sont effrayés par cette inconnue.

J’ai un peu peur qu’un tel billet soit mal pris et mal compris notamment en ce moment où la médecine générale va mal, mais ce sont juste des faits: combien je gagne.

Je ne parle que de mon cas personnel qui n’est pas représentatif.

Egora a fait une série d’articles de médecins exposant leurs revenus

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a autant de revenus que de médecins. Le revenu dépend à la fois du temps et du rythme de travail et des charges du cabinet.

En ce qui concerne mon propre cas :

Je travaille environ 35 heures.

Au cabinet: lundi et vendredi en journée complète, et mardi et mercredi l’ après midi .

Je vois en moyenne 12 à 15 patients par demi-journée.

Mon SNIR dit que j’ai fait 4500 actes (de tête)

Je fais peu de visites:50 par an, en moyenne 1 à 2 par semaines, parfois aucune.

Je fais des gardes en maison médicale le soir et le dimanche matin,2 à 3 fois par mois.

Je prend environ 6 semaines de vacances par an. Je prend souvent des journé en cas de besoin (hashtag je kiffe le libéral)

Au niveau des charges,j’en ai relativement peu. Je suis en Seine-Saint-Denis, les loyers sont donc moins chers que dans certains endroits. J’ai un secrétariat téléphonique .

Que ce soit le temps de travail ou les charges/conditions de travail, il s’agit d’un choix de vie ou d’opportunités mais évidemment ce sont des données qui peuvent faire varier du simple ou double des revenus.

Encore une fois, il y a autant de revenus que de médecins et je ne parle que de mon cas .

DONC:

Ce qu’il faut comprendre :c’est qu’en libéral il n’y a pas de brut et de net,il y ce qu’on touche comme argent (que j’appelle le chiffre du haut), il y a tout ce qu on doit dépenser et il y a ce qui reste (ce que j’appelle le chiffre du bas )

MES RECETTES

J’ai 120 000 euros de recettes environ (le chiffre du haut)

DONT:

-10 000 euros faits par mes remplaçants que je leur donc ai reversé

c’est donc 110 000 en fait .

-2400 de forfait par la sécu :le fameux ROSP que je n’ai pas eu le cran de refuser

-A mon avis, à la louche, il y a bien 15 à 20 000 euros de revenus dus aux gardes

-1800 euros d’honoraires en tant que maitre de stage pour recevoir avoir reçu un interne pendant 6 mois (pour 6 mois, l’année prochaine ce sera donc le double)

-2800 euros d’indemnisation de l’OGC pour les formations médicales continues que j’ai faites.

-900 euros pour avoir fait animé des formations médicales continues

-il y a aussi 300 euros environ de la HAS (pour mon travail d’experte !!!) mais pour le coup c’est une activité salariée. Je le dis juste pour frimer.

Donc à la louche

je dirai : 85000 de revenus du cabinet   15-20 000 des gardes et 8000 d’autres activités (maitre de stage, formations)

Ceci pour l’année dernière, cette année mon revenu de la fac sera plus élevé puisque j’aurai 2 semestres d’interne et que je suis chargée d’enseignement.

Voilà pour les recettes

LES DEPENSES

Grosso modo, je ne vais pas rentrer dans les détails:

-6500 de redevance de collaboration:ce qui comprend le loyer, les fournitures du cabinet, la femme de ménage.

C’est très peu mais le loyer est peu cher et j’ai des collègues très sympas qui ont calculé que travaillant à « mi-temps », je payais la moitié de leurs charges. Nous sommes 3 et je paye 1/5 des charges donc.

-6000 euros de secrétariat téléphonique et de frais du logiciel informatique

-12500 euros de CARMF : la caisse vieillesse obligatoires des médecins

(c’est la seule ligne qui me fait du mal )

-6350 euros d’URSSAF

A savoir que la CARMF et l’URSSAF sont calculées en fonction des revenus, plus on gagne, plus on paye même si c’est plus compliqué que ça et que y a des histoires de plafond: en gros ça m’incite à ne pas travailler plus …

-1000 euros d’assurance facultative: j’ai une prévoyance en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité  ou de décès (vu que le régime de base est pourri, par exemple, on n’est pas payé avant 90 jours en cas d’arrêt de travail) Par contre, je n’ai pas encore investi dans une assurance retraite .

-Frais de véhicule : 5000 E

-Achat d’un ordinateur :1000E

-2000 euros environ de matériel médical ou pour le cabinet (par exemple un scanner, des jouets pour les enfants

-1200 E de congrès et de formations y compris les frais de déplacements

-Des choses diverses: taxes professionnelle (625 E) AGA (185 E) Telephone et internet (500 E) papeterie, cartouches d’encre (100 E), abonnements ex prescrire (400E) CDOM (300E) MEDIASANTE (400E) les mieux dépensés) location lecteur carte bleue/carte vitale: (340E) frais bancaires 420E

Au total en gros: 50 000 euros de dépenses

y’a aussi d’autres trucs et 2% de déductions forfaitaires

Cela fait donc un BNC (bénéfice net commercial) ce que j’appelle le chiffre du bas, ce que l’on reporte sur la feuille d’impôts personnels , ce qui est un peu un salaire net (mais pas vraiment non plus) de 64253

Donc voilà: mon revenu annuel est de 64253 E

si on divise par 12, cela fait 5000 E par mois! (sauf que je bosse pas 12 mois et que j’ai du  mal à anticiper mais ça c’est un autre problème)

Donc oui je gagne très bien ma vie et j’ai beaucoup de chance,

je travaille 35h au cabinet , y’ a les gardes,y’a le travail administratif , difficile de compter le temps attribué à la fac, à la formation continue, car ce n’est pas régulier, mais je passe énormément de temps à faire des choses en rapport avec la médecine, parce que j’aime ça mais quand-même…

il y a des médecins qui gagnent beaucoup plus, mais qui travaillent beaucoup plus et ont beaucoup plus de charges, il y a des médecins qui gagnent moins, notamment les médecins hospitaliers ou salariés. Ils n’ont pas les inconvénients du libéral (pas les avantages non plus). Il y a des médecins pour qui c’est beaucoup plus dur financièrement car les charges les accablent.

Moi j’ai trouvé mon équilibre pour l’instant.

Voici les témoignages de Farfadoc qui est installée et de Docteur Gécé qui est remplaçante qui se sont livrées au même exercice que moi !

Copains médecins ou soignants: N’hésitez pas à me contacter si vous voulez partager vos revenus !

 

 

 

 

 

3 ans 9 mois

Bon aujourd’hui , je peux pas écrire mon article mensuel, j’ai piscine jacuzzi !

jaccuzzi

Pour une fois, j’ai une vraie excuse valable .

En vrai, je suis dans un jacuzzi après avoir assisté à la thèse du Dr Gécé, qui est enfin Docteur .

Sa brillante thèse portait sur l’examen gynécologique en décubitus latéral, dont j’avais parlé ici 

Voici le résumé de sa thèse 

IMG_8013

 

Elle a bien mérité son golden spéculum

 

et j’en profite pour lui dire une fois de plus merci pour toutes les choses qu’elle m’a apporté. Je suis meilleur médecin, meilleure maitre de stage grâce à elle.

Et je l’aime!

(en plus elle me fait dormir dans une yourte)

3 ans 8 mois …ou pas

Donc à peu près personne (bon en vrai 5 personnes) ont remarqué que je n’avais pas, pour la première fois en près de 4 ans, écrit de billet du 17.

Je n’avais vraiment rien à dire, alors je n’ai rien dit …

J’ai plusieurs idées de billets mais le temps manque, surtout en cette période de « fièvre de la compta » et j’ai plein d’espoir cette année que E=F

Le 18, j’ai reçu un mail de Dr Who, le parrain de ma fille (célèbre auteur de ‘une histoire de la médecine »

je vous le met ici

n’ayez pas peur ça finit bien

Bonsoir Docteurmilie.
J’espère que tu vas bien .
Je me permets de t’envoyer ce message car j’ai été le témoin d’une scène un peu traumatisante ce soir dans le métro.
Je sortais du spectacle de François Rollin, et alors que je prenais le métro , j’ai été attiré par un attroupement et des cris venant du quai de la ligne 2 que je prenais justement pour rentrer. Je suis tombé sur une scène d’horreur comme je n’en avais jamais vue :
Tout d’abord, j’ai croisé des personnes qui se précipitaient dans le couloir d’accès par lequel je venais justement d’arriver sur le quai. L’une de ces personnes étaient une femme en pleurs, tenant serré contre elle son jeune garçon qui ne semblait pas avoir plus de 2 ans.
 Le quai d’en face était entièrement masqué par un métro en station, et j’ai vu que la plupart des passagers qui occupaient les rames étaient collés aux vitres, le portable à l’oreille et  le regard tourné vers le quai sur lequel je me trouvais (plus précisément, vers un petit attroupement à l’autre bout du quai..). De l’attroupement en question s’échappait des cris de colère qui résonnaient dans toute la station. 
C’était franchement flippant.
Je m’approche donc, un peu inquiet, et voici ce que j’ai vu :
Un homme était à terre, une flaque de sang sous son corps ; ses yeux étaient révulsés, mais les quelques râles que l’on entendait montraient bien qu’il était toujours conscient . Son visage était pâle et il semblait souffrir le martyre. Il semblait avoir à peu près une trentaine d’années, mais ses traits tirés (par la douleur?) rendaient difficile une estimation précise…Près de lui, un IPhone en morceaux (j’ai su par la suite qu’il appartenait au type à terre et que le « fou » s’en était emparé et l’avait piétiné avec rage avant de s’attaquer à lui…)
 Près de l’homme à terre, 2  autres personnes essayaient de le protéger de la furie (le mot n’est pas trop fort, au vu de la scène…) qui semblait s’être emparé d’un autre mec présent sur la quai et qui criait : « Putain, laissez-le moi, je vais me le faire, je vais me le faire!! » ». Tout en hurlant ces mots, il se débattait pour tenter de se dégager de la prise d’un passager assez costaud qui le ceinturait à grand peine…
J’ai demandé à une femme qui se trouvait là  ce qui s’était passé.   Elle n’avait pas vu le début de l’empoignade, mais m’a désignée une autre personne juste un peu plus loin ayant également un portable à l’oreille. Il semblait que cette personne avait tout vu, et était en train de contacter la police. Elle était également en larmes, limite hystérique, et semblait avoir du mal à parler alors qu’elle était en train d’indiquer la station et la ligne de l’incident. D’ailleurs, alors que je la regardais, un autre passager lui a demandé de lui confier le portable afin de donner les indications lui-même, et elle est allée s’assoir loin de l’homme à terre,  inspirant et expirant en saccades rapides.
Une dizaine d’agents RATP sont arrivés en courant, avec des agents de sureté RATP. Ils ont vidés le quai de toutes les personnes présentes en leur demandant de reculer dans le couloir,  puis en se postant devant pour en interdire l’accès et en demandant à la foule de laisser un passage pour la venue des secours. La passagère  qui semblait avoir tout vu était pris en charge par des agents, qui tentaient de la calmer.
C’était affreux, particulièrement les gens qui essayaient de tendre le cou pour voir quelque chose, comme si c’était un spectacle . Heureusement, personne n’a osé filmer la scène…
Les pompiers arrivèrent. Le trafic a été interrompu, et la station évacuée .
J’étais secoué, comme tu l’imagines. Je n’avais qu’une seule envie, c’était de me tirer, mais après avoir vu le passager en sang au sol, j’avais quand même envie de savoir ce qui s’était passé.
Je suis resté une bonne trentaine  de minutes dehors. Entre temps, la Police était arrivée et avait fait reculer les gens de la bouche de métro sur une bonne dizaine de mètres.
Finalement, j’ai fini par en apprendre un peu plus, la femme en état de choc qui téléphonait à la Police n’ayant pas été en fait la seule témoin du drame.
En fait, il semblerait que le passager blessé et le « fou » se connaissaient. D’après d’autres témoins qui se trouvaient près d’eux et à portée d’oreille, ils discutaient d’ailleurs avant l’incident. Le mec à terre et son agresseur étaient en train de consulter un site sur l’Iphone de l’un d’entre eux (celui du passager blessé, donc…), et le « fou » disait à l’autre :
— « On est le 19 et toujours rien, c’est pas normal, non? »
Ce à quoi l’autre a  répondu :
—« Non, c’est bizarre. Peut-être qu’elle en a marre et qu’elle ne veut plus rien écrire? »
Et c’est à ce moment que le « fou » se serait emparé avec colère de l’Iphone de l’autre, l’aurait jeté par terre et piétiné encore et encore en hurlant :
—« Non, jamais elle ne ferait cela, t’as pas le droit de dire ça! »
Pour ensuite se jeter sur l’autre et se défouler dessus avec rage.D’après les témoins,  il s’est mis à frapper le mec au visage, pour finalement lui arracher à mains nues son anus artificiel en criant :
« Connard! Docteurmilie n’a que 2 jours de retard! Elle finira par écrire son billet mensuel, mais t’as pas le droit de dire qu’elle ne veut plus rien écrire! T’as pas le droit! T’as pas le droit! Elle ne nous ferait jamais ça!!! »
Bon, je te présente mes excuses, c’était pour déconner!  Mais comme tu fais de temps en temps remarquer sur ton blog que lorsque tu publies ton billet en retard, personne ne te le fais remarquer… Bien sur, j’aurai pu t’envoyer un simple message du genre « Bon alors, il est ou le billet du mois, nom de Dieu? ». Mais d’abord, je ne suis pas croyant, et ensuite, comme j’aime beaucoup l’humour noir, je n’ai pas pu résister!
Si j’osais, je dirai que je souhaite  avoir été convaincant. Mais heureusement, comme j’ai une morale, je n’écrirai pas cela.
Je me contenterai donc d’un petit :
« Bon alors, il est ou le billet du mois, nom de Dieu »!
Bonne soirée, et bonne nuit!
Dr Who
 PS: Désolée si vous avez été choqué par ce billet, c’est de l’humour noir
Dr Who tient à ce que je dise que c’est quelqu’un de normal .
Mais merci : y en a au moins un qui suit

 


L’absence de virus dans ce courrier électronique a été vérifiée par le logiciel antivirus Avast.
www.avast.com

3 ans 6 mois

Bon, pour aujourd’hui, j’ai pas le temps d’écrire, je suis débordée par les gens qui veulent que je les sauve de la grippe et qui me détestent quand je leur dis que je peux rien faire pour eux…

j’ai beau dire à ma salle d’attente pleine à craquer « J’ai pas de chauffage,je ne guéris pas la grippe, ni le rhume, ni la toux mais vous pouvez rester si vous voulez  » ils y croient quand-même…

C’est ptêt pour ça à la réflexion que j’avais un pneu crevé par une vis hier soir en sortant du cabinet …

 

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Deux thèses à partager

J’adore assister à des thèses, c’est comme les mariages.

Plus je grandis, plus mes amis sont mariés et thésés, plus je me dis que ça m’arrivera de moins en moins .

Mais on peut toujours compter sur les amis retardataires et sur les nouveaux amis ou les petits jeunes, internes ou autres dont on fait la rencontre…

L’année à venir va me donner la joie d’assister à la thèse d’amis twittos par exemple .

L’année passée, pour la première fois et à deux reprises, j’ai  même été dans un jury de thèse.

En dehors de ça, j’ai assisté à deux thèses que je voulais partager avec vous.

La première est celle d’une amie.

Elle a mis du temps pour sa thèse, beaucoup de temps , mais celle ci est d’une grande qualité.

Elle porte sur les erreurs médicales ayant abouties à des poursuites judiciaires chez des médecins généralistes et leur vécu .

C’est un sujet qu’on connait mal.

On a beaucoup parlé des erreurs médicales au moment de la publication de Etude esprit .

Sur twitter, on a parlé du site participatif (le site REX ) sur lequel on peut de manière anonyme partager ses expériences d’erreurs médicales .

Cette thèse aborde de manière plus globale le concept d’erreur médicale et celui plus méconnu du point de vue judiciaire. Elle est vraiment très intéressante.

Vous trouverez le texte complet ici: THESE

et un entretien avec elle sur ce sujet sur egora ici (pour ceux qui peuvent se connecter)

J’en profite pour féliciter à nouveau son auteure pour sa putain de thèse qu’elle a fini par terminer brillamment.

(parce que quand-même #CacaLaThèse)

Sur le sujet de l’erreur médicale : deux articles très intéressants  à lire absolument du blog « Chroniques d’un médecin quiquagénaire »

http://30ansplustard.wordpress.com/2014/12/21/gerer-lerreur-en-medecine-une-approche-moyenageuse/

http://30ansplustard.wordpress.com/2014/12/23/comment-diminuer-les-erreurs-en-medecine-generale/

-La deuxième thèse porte sur un sujet qui me tient à coeur : le centre de ressources pour mini-réseaux de proximité.

J’en ai parlé à plusieurs reprises :

Moi aussi j’ai une fée chez moi 

Des coursiers très spéciaux

Ce concept magique, de coordonnateur d’appui, est un concept qui se développe, que j’ai toujours du mal à expliquer.

Marine en a fait le sujet de sa thèse, et elle a réussi à l’expliquer très bien.

J’ai été ravie de faire partie des médecins qu’elle a interrogés et de pouvoir déverser tout mon enthousiasme sur cette association merveilleuse et qui change ma vie au quotidien, et celle de mes patients.

Vous pouvez lire cette thèse ICI  (THESE Marine Monet) pour comprendre ce concept qui doit être développé!!

 

 

Pour ceux qui n’ont pas le courage de cliquer

 Voici la conclusion de la première thèse 

Conclusion

L’épreuve d’un procès pour un médecin généraliste libéral est loin d’être indifférente, pouvant induire des réactions psychologiques successives dignes des 5 étapes du deuil… L’expérience diffère quelque-peu de celle de l’évènement indésirable médical sans suite judiciaire ; Il ne s’agit plus d’un simple conflit avec sa conscience, mais d’une accusation portée par l’ensemble de la société, représentée par les instances judiciaires. Est-ce que cela suffit à expliquer une disparition rapide du sentiment de sa propre responsabilité dans l’incident ? Et un bénéfice pédagogique pour le médecin plus limité que dans le cas d’un EIG ? La question pourrait être à creuser ultérieurement…

Deux moments semblent particulièrement sensibles dans un procès : pendant les premières étapes de la procédure, lorsque le médecin fragilisé, perdu entre des sentiments contradictoires, risque de refouler toute responsabilité en se sentant agressé. Et après le procès, dans le cas des médecins sanctionnés, avec risque d’installation d’une amertume durable, voire de l’abandon de l’exercice libéral.

Le retentissement psychologique peut en tout cas être relativement sévère, et une procédure judiciaire peut parfois suffire à induire un état dépressif caractérisé. Et dans ce cas, la honte diffuse encore attachée au procès poussera encore plus au repli un médecin libéral déjà peu enclin à consulter pour lui-même en général. Un médecin qui se plaindra amèrement de l’absence de confraternité, sans voir qu’il participe lui-même à sa solitude.

Les possibilités d’aides psychologiques connaissent pourtant actuellement un développement très net, dans un contexte de reconnaissance du burn out comme une source de souffrance fréquente dans la vie d’un médecin. Hélas les médecins dans leur majorité ignorent tout de ces louables initiatives. Il faut prévoir de développer la communication autour de ce type d’offre anonyme et gratuite : on peut imaginer l’envoi d’une plaquette par l’assureur dans le cadre d’un procès, le développement de l’information fournie par l’Ordre des Médecins, voire d’une plus grande implication de celui-ci dans l’état de santé de ses affiliés… Et enfin, réfléchir aux potentialités d’internet et des réseaux sociaux dans l’aide aux médecins isolés et fragilisés.

Mais comme on l’a vu, un praticien peut être difficile à aider, surtout dans le cadre d’une procédure judiciaire, et peut aller jusqu’à repousser les offres de soutien que l’on vient lui porter. Il y a sans doute encore beaucoup à faire au niveau du cursus universitaire pour faire accepter aux futurs médecins l’idée de leur propre vulnérabilité et les sensibiliser au bénéfice d’un suivi régulier assuré par un autre médecin, comme n’importe quel patient… Bref, pour sortir le médecin libéral de cette sorte de « cécité professionnelle » quand il s’agit de lui-même, et qui lui est si préjudiciable.

Mais dans le fond, cette anxiété du procès qu’on retrouve dans tous les travaux sur ce sujet, n’est-elle pas démesurée ? Pourquoi une telle difficulté à relativiser cet événement, qui risque de devenir de plus en plus banal ? Ainsi que le reconnaissent avocats, assureurs, et juristes, il s’agit en général plus de soulager le patient victime que de vilipender le médecin… Alors pourquoi les praticiens mis en cause ne peuvent-ils faire autrement que de le prendre si personnellement? Il faut sans doute faire en sorte d’aborder plus souvent les conséquences psychologiques sur le médecin d’un EIG et d’un procès pendant la formation initiale et continue, et non plus seulement leur prévention ;

Car une médecine parfaite est un pur fantasme; Et un médecin mieux préparé aux conséquences de ces propres imperfections sera capable d’en tirer des enseignements sans forcément remettre en question sa valeur et ses compétences. Sans en être la seconde victime.

 

 et le résumé de la deuxième thèse 

Introduction : La prise en charge des inégalités sociales de santé avec le développement des structures innovantes d’organisation des soins primaires, est une problématique actuelle de santé publique.

Objectif : Cette étude s’attache à décrire le Centre de Ressources pour la Coordination des Mini-Réseaux de Proximité (CRC/MRP), en expérimentation dans le département de Seine-Saint- Denis depuis 2008, qui vise à favoriser la prise en charge du patient complexe par le médecin généraliste et ainsi améliorer l’accès aux soins.

Matériel et Méthodes : Nous avons décrit le contexte historique et idéologique à l’origine de la conception de ce réseau, puis nous avons réalisé une étude qualitative auprès de 10 médecins utilisateurs du CRC/MRP. L’enquête s’est composée d’entretiens semi-qualitatifs avec chaque médecin.

Résultats : Les médecins généralistes interrogés expriment leur intérêt pour ce réseau innovant, qui vient apporter son soutien aux patients présentant des difficultés administratives et sociales. Le CRC/MRP est décrit comme un réseau social à la prise en charge élargie, qui vient combler un vide dans le système de santé. Les résultats apportés aux utilisateurs sont positifs, puisque le centre de ressources permet d’assurer la prise en charge globale des patients, tout en préservant un certain confort aux médecins. De plus, lors de cette étude, des modifications de la pratique quotidienne des médecins sont explicitées avec le sentiment d’améliorer leurs conditions de travail, la prise en charge médicale et la relation médecin/patient. Les Coursiers Sanitaires et Sociaux (CSS) piliers du CRC/MRP, sont décrits comme efficaces, disponibles et mobiles, et les médecins pensent qu’une formation sociale leur est nécessaire. La majorité des médecins interrogés semble d’accord pour généraliser le concept, Enfin, les médecins expriment des idées différentes et un sentiment partagé sur les modalités de financement de cette structure.

Conclusion : D’après les médecins utilisateurs, le CRC/MRP est un concept intéressant, ainsi qu’une structure alliant disponibilité et mobilité grâce aux CSS pour réaliser un travail social indispensable.