Welcome Pack

Changement de semestre, changement d’interne.

Je vais accueillir ma 6ème interne, ce qui ne me rajeunit pas.

J’ai déjà dit à quel point c’était une belle aventure à chaque fois, que c’était pas toujours facile, que le changement notamment n’était pas facile.

Ces six mois sont à chaque fois un partage, pas forcément médical,mais sur le plan humain, une tranche de vie vécue ensemble, qui nous enrichie toutes les deux (oui je n’ai eu que des filles).

Une pensée pour mon interne qui s’en va…je crois qu’elle gardera vraiment une place particulière.

Une autre revient lundi en SASPAS chez mon associée.

Une me remplace régulièrement et est en plus devenue une vraie twittos.

Trois sont mes thésardes et la première soutien sa thèse le mois prochain.

Bref, je ne coupe pas vraiment le cordon…

Le partage n’est pas que médical, mais il l’est aussi.

Je pense que chaque maitre de stage a des sujets de prédilection qu’il aime partager plus que d’autres . Moi j’essaye de ne pas parler que de ce que j’aime, de ne pas être obsessionnelle avec certains sujets (qui a dit les violences?:-)), je me freine souvent et j’essaie de plutôt répondre aux attentes de l’interne, mais c’est dur de ne pas y venir…

J’envoie des liens de lecture à mes internes (avec des liens de blog souvent évidemment ) et chaque semestre, je recherche laborieusement des anciens mails envoyés aux internes d’avant et je les inonde de mails qu’elle lisent probablement jamais.

Je me suis dit que j’allais organiser ce bazar, et j’ai essayé de mettre tout ça au propre pour ma nouvelle interne, qui en plus d’être la première à commencer un stage avec une machine à café aura un welcome pack!!!

Jvais peut être rajouter quelques bonbons pour que ça passe mieux:-)

Je l’ai mis là, si ça peut servir, comme quand j’avais mis la paperasse pour les nuls

Surtout j’attend de vous des critiques ou des conseils pour enrichir ce document

(que j’ai fait rapidement, je dois avoir oublié des choses essentielles)

POUR MON INTERNE:welcome pack ( document word)

Welcome,

quelques lectures?

-Sur le suivi de l’enfant :

 

C’est un sujet que j’aime bien et que j’aborde beaucoup lors du stage

Des liens intéressants :

 

Guide méthodologique: protocoles d’examens systématique ( URML Bretagne)

Examen du 9 ème mois

Examen du 24 ème mois

Examen des 36 mois

dépistage des troubles de l’audition (santé.gouv)

dépistage des troubles visuels (santé.gouv)

fiche pratique: dépistage visuel en médecine générale

dépistage visuel de l’enfant: CADET

Et le site pediadoc

 

 

sur la gynéco ,

 

des choses à lire

http://www.atoute.org/n/Pilules-de-3eme-generation-liste.htmlpour tout comprendre sur la polémique 3eme Génération et lien avec le tableau des pilules

le site internet choisirsacontraception.com pour montrer aux patients

le site martin winckler webzine  et tout son contenu sur la contraception

le lien avec la fiche pilule et en règle générale, tout ce site « antisèches de consultation en médecine générale »

 

sur la pose de DIU en torpille

 

Le mémoire: DIUposedirecte-mémoire

La brochure :

Brochure

Brochure (imprimable)

et la  vidéo  ici

 

Pour le retrait d’implant la technique de l’aiguille/de la tente/du pie vert

Des articles sur la bienveillance envers les femmes en général et la position en décubitus latéral

 

l’article de rue 89 sur l’examen à l’anglaise

-l’article de Borée sur l’examen à l’anglaise et la pose de DIU

– l’article de Martin Wincker « Contraception, IVG, ligature de trompes, accouchement, respect des patientes : en 2013, en France, il y a encore beaucoup à faire pour que les femmes soient bien soignées »

 

 

 

-En pneumo,qui n’est pas un sujet que je maitrise beaucoup : un article sur les EFR au cabinet de médecine générale

https://2garcons1fille.wordpress.com/2014/01/30/la-spirometrie-pour-tous-1-la-spirometrie-en-cabinet-de-medecine-generale/

 

et un lien pratique sur les dispositifs

http://www.tmes.fr/educlic/menupneumo.html

 

 

-Il faudra aborder le sujet du surdiagnostic, qui est un sujet que j’ai du mal à bien expliquer, c’est compliqué..

De la lecture sur le sujet pour commencer :

JADDO qui a parfaitement tout repris avec l’aide d’Hipparkos  <3

http://www.jaddo.fr/2016/06/19/et-mes-fesses-elles-sont-roses-mes-fesses/

http://www.atoute.org/n/Cancers-depistages-et-risques-de.html

 

http://cancer-rose.fr/surdiagnostic/balance-beneficesrisques/

 

http://30ansplustard.wordpress.com/2014/10/17/voila-ce-que-je-peux-te-dire/

 

http://www.atoute.org/n/Cancers-depistages-et-risques-de.html

 

http://www.formindep.org/Surdiagnostic-et-depistage-du.html

 

 

 

A ce moment là, puisqu’on parlera de remettre en question avec difficulté les choses bien établies, peut être on parlera des ADO,de l’HBA1C des statines et de tout ce qui n’est peut-être pas comme on nous l’avait dit !

Et de Rémy Boussageon…

 

 

videos de la pléniere du congrès du CNGE sur le patient diabétique

 

http://www.cnge.fr/congres/les_plenieres_clermont_2013/

 

 

et sur les statines

 

http://www.cnge.fr/congres/les_videos_des_plenieres_du_congres_cnge_lille_201/

 

 

communiqué du CNGE de mars 2016 http://www.cnge.fr/conseil_scientifique/productions_du_conseil_scientifique/medicaments_du_diabete_de_type_2_le_traitement_cen/

 

BMJ

 

et d’autres articles si affinités (mais pas en libre accès, notamment ceux d’exercer)

 

 

On parlera beaucoup de la relation médecin patient

 

Notamment de

Savoir dire non

 

La méthode du disque rayé progressif – Atoute.org

 

Patient revendicatif.pdf

 

Mais plein d’autres choses, parce que c’est la partie la plus riche

A lire absolument sur l’alarme bidale EAU de Jaddo

 

 

Et puis forcement, assez rapidement je pense, viendra la question des violences…

 

notamment le site mémoire memoire traumatique.org 

 

Violences…

 

Ultra Violence »

 

mon prix du poster »

 

le site http://stop-violences-femmes.gouv.fr 

 

 

on sera confronté aux problématiques des patients migrants

 

avec le guide très complet du COMEDE

 

et notamment le bilan à réaliser

http://www.comede.org/IMG/pdf/Sous chapitres Guide 2008/Guide-Comede-2008_14_bilan-de-sante.pdf

 

 

Et puis, à un moment donné, inévitablement, après m’être retenu le plus longtemps possible, je finirai par dire « Tu connais Jaddo ? »

 

 

Et je ferai plus ou moins tardivement mon coming out de twitter, des blogs toussa

 

Et puis ça sera compliqué de ne pas parler des heures

 

j’avais fait une sélection sur mon blog ici et ici mais c’est vieux

 

c est dur de faire une selection, par exemple

 

http://www.jaddo.fr/?s=toinette

http://www.jaddo.fr/2008/12/26/le-petit-prince-a-dit/

http://www.jaddo.fr/2007/10/10/tu-napprendras-jamais/

http://www.jaddo.fr/2014/02/08/e-a-u/ incontournable

 

Il y a Dominique Dupagne et ATOUTE

Mais je m’arrêterai là car je ne pourrais être exhaustive

 

Mais ensuite on parlera de tous les sites internet utiles en consultation et du bon résumé de Farfadoc dans son billet Boite à outils

 

 

Je conseillerai la page Facebook et/ou le compte twitter du DMG paris descartes avec chaque semaine le billet de blog de la semaine et des infos intéressantes

 

 

Avant la fin du stage, cela serait bien de parler de l’organisation libérale mais en niveau 1, c’est un peu tôt pour aborder les microBNC et autres 2035, en fin de stage je serai synthétique

-ouvre un compte bancaire à visée professionnel (compte normal si possible)

-appelle média santé

si tu veux savoir, je te dirai combien je gagne

 

 

et puis je recyclerai ce que j’avais écrit sur tout ce qui est administratif qui vend pas du rêve mais que j’aime bien

 

SANTE-ET-TRAVAIL-POUR-LES-NULS  (format word)

SANTE-ET-TRAVAIL-POUR-LES-NULS  (pdf)

 

 

 

SANTE ET TRAVAIL POUR LES NULS

 

Au niveau de l’assurance Maladie, ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a deux branches bien distinctes : la branche maladie et la branche risques professionnels.

Quand on est en accident de travail par exemple, on ne peut jamais passer en invalidité pour le même motif.

 

 

  • MALADIE

 

–       3 volets : 2 premiers volets pour la sécu, le 3ème pour l’employeur.

Si en ligne : imprimer le 3ème volet et le donner au patient.

–       Durée : Arrêt maladie : 3 ans maximum mais c’est rare que la sécu ne dise rien jusqu’à là.

–       Carence : 3 jours de carence sauf si en rapport avec ALD (ou sauf si reprise inférieure à 48h, dans ce cas faire une prolongation).

–       Indemnités : IJ = 50% du salaire (sous certaines conditions d’heures travaillées et avec un certain plafond ).

Si >3 enfants à charge : IJ 66.6% du salaire à partir du 31ème jour.

  • Reprise : Visite de reprise avec le médecin du travail obligatoire après 30 jours d’arrêt. Après un arrêt de 6 mois, il faut faire un protocole de soins (le même document que pour une demande d’ALD) : on peut y penser tous seuls mais sinon la sécu l’envoie). Si c’est quelqu’un qui ne travaille pas le week-end : arrêter jusqu’au vendredi. Si il reconsulte le lundi, on peut faire une prolongation (et il n’y a donc pas à nouveau 3 jours de carence).
  • -ALD : Quand les patients sont en arrêt de travail en rapport avec une pathologie déjà en ALD, il ne faut pas oublier de rattacher l’arrêt de travail en cochant la petite case « en rapport ».

2 avantages :

-Pour le médecin, on ne lui demandera pas de remplir à nouveau un protocole de soins une fois arrivé à 6 mois d’arrêt de travail.

  • Pour le patient : pas de jours de carence à partir du 2eme arrêt en rapport avec l’ALD dans l’année civile et IJ non imposables.
  • Invalidité : Lors d’un arrêt prolongé, on peut passer en invalidité:

o   Catégorie 1 : 30% du salaire

o   catégorie 2 : 50% du salaire

o   catégorie 3 : nécessité d’une tierce personne dans les actes de la vie quotidienne : 50% du salaire + majoration tierce personne (de 1100 euros)

o   La sécu peut le demander ou le patient ou le médecin traitant : sur papier libre ou formulaire.

 

Concernant l’invalidité, il y a un certain nombre de conditions à remplir :

Condition médicale : il faut une diminution de la capacité de travail ou de gain des 2/3 soit 66% acquise depuis l’immatriculation (s’il existait une pathologie antérieure à l’immatriculation, on doit apporter la preuve que cette dernière s’est aggravée)

Condition administrative : obligation de 12 mois d’immatriculation, obligation d’un nombre minimum d’heures de travail effectif ou assimilé au cours d’une période de référence (800 heures au cours de l’année civile ou au cours des 4 trimestres précédents l’interruption de travail suivie d’invalidité dont 200 heures au cours du premier trimestre (le plus éloigné depuis la date d’interruption de travail))

 

  • ACCIDENT DE TRAVAIL

 

–       4 volets : 2 premiers volets pour la sécu, le 3ème pour la victime et le 4eme pour l’employeur

–       Quand ? Présomption d’imputabilité si sur le lieu de travail.

–       On peut être en arrêt dans le cadre d’un AT ou en soins tout en continuant à travailler

–       Carence : Pas de jours de carence

–       Indemnités : IJ 60% pendant 28 jours puis 80% après 28j

Prise en charge à 100% des soins médicaux

–       Reprise : Le certificat de reprise est obligatoire.

La visite de reprise est obligatoire après 30 jours également (depuis juillet 2012, ce n’est plus 8 jours)

Quand on fait la reprise, il faut mettre des soins. Quand les soins sont finis, il faut les prolonger ou faire un certificat final = de consolidation.

–       Consolidation : Quand l’état n’est plus évolutif (et non pas quand le patient est guéri : nuance importante dont la méconnaissance fait que les patients ressentent souvent une injustice), la sécu demande souvent la consolidation, c’est-à-dire la fin de l’AT.

A ce moment-là :

o   si séquelles : le patient peut avoir soit une rente soit un capital entre une rente et un capital. Ceux-ci ne sont pas bien élevés en général sauf grosses séquelles (voir ici et ici ).

o   si pas de séquelles : guérison.

Concernant les séquelles d’accident du travail  (précisions bienvenues d’une consoeur          médecin conseil que je remercie grandement)

En fait, les patients touchent une rente mensuelle à partir de 10% d’IPP .

Il faut savoir que ce barème d’indemnisation des AT en droit social est issu du barème destiné à l’indemnisation des soldats de la guerre de 14-18. Il n’a pas été revu depuis des années et n’est donc pas à jour au niveau des données récentes de la science.

Faits marquants : la douleur n’existe pas, la psychiatrie est à peine ébauchée.

Conclusion : les séquelles douloureuses ne sont pas indemnisables en assurance maladie.

Raison pour laquelle souvent, les patients se sentent lésés car il leur est notifié une consolidation avec « séquelles non indemnisables ».

Le barème des maladies professionnelles est un peu plus large puisqu’on doit tenir compte des « séquelles fonctionnelles liées à la douleur ».

 

– Une fois que l’arrêt est consolidé, on peut remplir un formulaire de PROTOCOLE DE     SOINS POST-CONSOLIDATION pour demander la poursuite de la prise en charge des soins médicaux à 100% pour une durée définie par la sécu (par exemple 6 mois)

–       ATTENTION : Le problème, c’est que, une fois l’arrêt consolidé, on ne peut plus arrêter le patient pour ce motif (ni en AT , ni en maladie), sauf en cas de rechute, mais pour cela il faut qu’il y ait un nouvel évènement.

Si le patient n’a toujours pas repris le travail et qu’il considère qu’il ne peut pas le reprendre, il peut faire une contestation dans un délai d’un mois sur papier libre , il y aura une expertise, dans ce cas en attendant, on continue à lui faire des AT mais si l’expertise ne va pas en son sens (ce qui est souvent le cas) , il ne sera pas payé pendant tout ce temps.

On ne peut pas l’arrêter en maladie pour ce même motif.

D’où l’intérêt d’avoir agit en amont pour anticiper le problème pour ne pas en arriver là.

Il y a également la notion «  d’état antérieur » en accident de travail :

Notion importante à comprendre car elle permet parfois de « rattraper » une situation sociale inextricable mais souvent mal comprise par les patients et les médecins.

Un exemple concret :M. X 56 ans ressent une douleur vive lombaire lors d’un effort de soulèvement. Il fait une déclaration d’accident de travail. Les examens complémentaires révèlent des discopathies étagées et de l’arthrose sur tout le rachis lombaire. Au bout de 6 mois d’arrêt en accident de travail, il est toujours très douloureux et il est évident qu’il ne pourra pas reprendre son activité dans le bâtiment et que les espoirs de reconversion à son âge sont nuls.ll peut alors être plus judicieux de consolider l’accident de travail avec « séquelles non indemnisables compte tenu de l’état antérieur » et basculer en arrêt en maladie pour cet état antérieur. Ce qui permet ensuite de basculer en invalidité..Cette démarche est souvent mal comprise : « je n’avais pas mal avant », «  on ne reconnaît pas les séquelles de mon accident » alors qu’elle ne vise qu’à préserver l’intérêt du patient sur le long terme.

–       Cas particulier : la souffrance au travail

J’avais fait une formation où on m’avait dit qu’on peut faire un AT pour des problèmes de souffrance au travail s’il y a eu un évènement (discussion conflictuelle, altercation) significative sur le lieu de travail. Depuis 2012, il y aurait une jurisprudence (non retrouvée), cela peut-être une série d’évènements traumatisants ponctuels. On pourrait noter « stress post-traumatique en relation avec une dégradation des conditions de travail » ou « syndrome anxio-dépréssif réactionnel secondaire à une série d’évènements sur le lieu de travail ».

J’ai essayé plusieurs fois et cela n’est jamais passé en accident de travail. Je ne sais donc pas si c’est un bon conseil ou pas .

De manière générale, sur un arrêt de travail, on peut écrire stress post traumatique, dépression d’épuisement ou syndrôme d’épuisement professionnel, syndrôme anxio-dépressif ou anxiété réactionnelle mais il ne faut JAMAIS écrire harcèlement moral. C’est un terme juridique, un médecin peut être poursuivi pour écrire ça sur un arrêt.

(et ne pas écrire de lettre pour un avocat ou une procédure juridique, éventuellement on fait une lettre pour un spé ou médecin du travail que l’on remet au patient, il en fait ce qu’il en veut ).

En règle générale, il faut toujours écrire sur un arrêt ce que l’on constate et seulement ça et ne pas établir de relation de cause à effet.

 

  • MALADIE PROFESSIONNELLE

 

C’est compliqué, mais en 2 mots…

–       Une maladie professionnelle est la conséquence de l’exposition plus ou moins prolongée à un risque qui existe lors de l’exercice habituel de la profession.

–       Faire une demande en MP : La demande se fait sur le même formulaire qu’un Accident de travail+ un formulaire vert (que la Sécu envoie au patient) à remplir par le patient avec plein de renseignements

–       Quelles modalités ? Il y a des tableaux. Pour tout ce qui est TMS, c’est le tableau 57.

–       Mêmes règles que l’AT, même formulaire d’ailleurs.

–       ATTENTION : Il faut bien peser les avantages et les inconvénients :

 

o   Avantages :

  • prise en charge à 100% des frais médicaux (intérêt si pas de mutuelles) et pas d’avance de frais,
  • IJ un peu supérieures,
  • accès à un reclassement professionnel,
  • reconnaissance, ce qui a un intérêt psychologique pour le patient,
  • intérêt collectif de déclarer les MP pour faire bouger les choses dans les entreprises,

MAIS…

Bien réfléchir car comme on l’a vu avant, une fois que l’état n’est plus évolutif, consolidation pour la sécu  (plus ou moins rapide ) et après impossibilité de faire un arrêt pour ce motif, impossibilité de passer en invalidité, etc.

Hop ! on déclare une tendinite de l’épaule en MP, on l’arrête de temps en temps pour ce motif quand ça fait trop mal, hop ! un an plus tard la sécu consolide, on ne peut plus l’arrêter pour son épaule, jamais… ni passer en invalidité…

L’intérêt à court terme est des IJ un peu plus élevées, mais peut être délétère au patient à long terme. Notamment pour tout ce qui est TMS.

L’intérêt des MP est, selon moi, l’accès à un reclassement professionnel

 

 

NB : tout ça c’est pour le régime général, c’est pas du tout pareil pour les autres régimes, notamment pour les fonctionnaires. Là ça devient compliqué, en gros ça n’a rien à voir, on fait des demandes sur papier libre, de Congé Longue Durée ou Congé Longue Maladie. Y’a plein de subtilités bien compliquées (par exemple vaut mieux avoir la polio, et pas 2 cancers, mais bon…) Retenir que : 3 mois de salaire à taux plein, après faut passer devant le médecin expert.

Donc, le plus important c’est…

 

ANTICIPER !

 

Ce qui est donc primordial, c’est d’anticiper le retour au travail.

Pour pas arriver à des situations bloquées et parce qu’on sent bien que le patient va pas pouvoir reprendre.

Il faut aménager le poste en amont ou envisager un reclassement.

Pour ça, il faut faire appel à nos partenaires.

 

LE MEDECIN DU TRAVAIL

 

Et l’incontournable VISITE DE PRE-REPRISE

Quand un patient est en arrêt, on peut (on doit :-)) demander une visite de pré-reprise. Enfin c’est le patient qui le demande, et nous on fait une petite lettre qui explique tout bien, comment peut-on envisager une reprise, un aménagement de poste, un temps-partiel thérapeutique etc.

Quand on arrive à avoir les coordonnées du médecin du travail, et quand celui-ci est bien (c’est vrai que c’est médecin du travail dépendant mais moi pour l’instant je suis bien tombée), c’est vraiment une grande aide.

Il ne faut pas attendre la visite de reprise où le patient reprend sans que rien n’ait été préparé.

 

Le TEMPS PARTIEL THERAPEUTIQUE

 

Le temps-partiel thérapeutique : c’est un ARRET à temps partiel. Donc on fait un arrêt de la durée souhaitée du temps-partiel thérapeutique en notant arrêt à temps partiel.

Pour l’initier : il faut que le patient, la sécu (accord de principe pour 1 mois au moins par chez moi) , et l’employeur soient d’accord et que ce soit réalisable. L’employeur n’est  pas obligé d’accepter.

Le mieux est de prendre un RDV de pré-reprise avec le médecin du travail qui organise le temps partiel thérapeutique avec l’employeur.

Quand c’est organisé, on prévoit la date de reprise et on prolonge l’arrêt de travail du patient en cochant la case « reprise à temps partiel thérapeutique » sur l’arrêt de travail et la date de fin d’arrêt (1 à 3 mois plus tard).

Si on ré-arrête le patient à temps complet, je ne sais pas comment il faut faire officiellement, moi je mets dans le motif « était en temps partiel thérapeutique, arrêt à temps complet à partir de ce jour etc. »

On a l’habitude de parler de mi-temps thérapeutique mais il s’agit de temps partiel thérapeutique : on peut faire 30%, 50%, 80%, etc. par journées/demi-journées, etc. à voir avec l’employeur…

Le temps de travail peut être modifié au fil du temps à la hausse ou à la baisse. Le temps partiel thérapeutique ne se se prescrit plus obligatoirement à la suite d’ un arrêt de travail La dernière mouture du formulaire d’arrêt de travail permet maintenant de le prescrire d’emblée.

 

 

 

L’INAPTITUDE

 

Si on pense que le patient ne pourra pas reprendre à son poste, le médecin du travail peut, le cas échéant, si son état médical l’indique, lancer une procédure d’inaptitude définitive.

(NB : il existe aussi des inaptitudes temporaires, dans ce cas, le médecin du travail déclare le patient inapte temporaire et envoie le patient chez le médecin généraliste pour faire un arrêt de travail).

Concernant la procédure d’inaptitude définitive, elle se passe forcément une fois que la personne n’est plus en arrêt. Il doit y avoir 2 visites de reprise avec le médecin du travail (en gros inaptitude à son poste puis inaptitude à tout poste dans l’entreprise) avec 2 semaines d’intervalle. L’employeur a ensuite un mois pour procéder au licenciement.

 

Pendant ce mois là : soit le motif d’inaptitude est lié à un accident de travail ou MP, et le patient peut demander auprès de la CPAM une indemnité temporaire d’inaptitude, soit ben il a pas de sous pendant un mois…

L’employeur doit dans la mesure du possible proposer un reclassement professionnel/des formations mais cela dépend de l’entreprise et en pratique il y a peu de possibilités sauf dans les grosses entreprises.

 

Une inaptitude ne se fait pas comme ça : il faut un dossier médical solide. Dans le cas d’une pathologie psy, il faut souvent l’avis d’un psy (exemple d’inaptitude que j’ai eu : patiente, stress post traumatique suite à agression à mains armées dans son magasin, n’a jamais pu y retourner, voulait démissionner : inaptitude avec avis psy).

 

Quand les patients se sentent incapable de retourner au travail dans le cadre d’une souffrance au travail, de conflits ou d’un évènement traumatisant et qu’ils disent qu’ils vont démissionner, et quand on pense que c’est justifié et que leur état médical ne leur permet pas de retourner sur leur lieu de travail (il ne s’agit pas évidemment d’encourager quelqu’un qui n’a juste plus envie de faire le travail qu’il fait), il faut les dissuader de démissionner (perte des indemnités de licenciements et ne touchent pas le chômage ), et les adresser au médecin du travail pour évoquer un aménagement de poste ou envisager un licenciement pour inaptitude ou qu’ils demandent à leur employeur une rupture conventionnelle du contrat de travail (touche les indemnités chômage). L’employeur n’est cependant pas obligé.

Le cas échéant, selon les circonstances, conseiller au patient de prendre contact avec les syndicats ou l’inspection du travail ( coordonnées IDF).

Dans les grandes entreprises, il y a aussi parfois des assistantes sociales ou un service juridique qui peut aider et conseiller les patients.

 

SERVICE SOCIAL DE LA SECU

 

Il faut également toujours penser au service social de la sécu qui peut orienter/aider le patient dans ses démarches et peut être un partenaire très important. Les patients sont informés par des informations collectives et ils voient les patients entre 4 et 6 mois d’arrêt.

On peut les contacter au 3646.

 

LA MDPH

 

Et the last but notre least, la MDPH !! (Maison Départementale des Personnes Handicapées)

Le dossier MDPH qui fait si peur quand tu es interne ou remplaçant.

En fait la MDPH est ton amie.

Le truc c’est de savoir ce qu’on demande  En tant que médecin, on remplit le certificat médical mais cela n’a pas de sens si on ne sait pas ce que l’on veut obtenir avec.

Dans le dossier que le patient rempli, il y a plusieurs choses à demander, je vérifie toujours avec eux et leur explique bien ce qu’ils doivent remplir.

 

Avec un dossier MDPH, on peut demander:

–       des aides financières, humaines (AVS) et d’établissements spécialisés pour les enfants handicapés,

–       des cartes d’invalidité ou priorité (pour la caisse du supermarché par exemple) ou des cartes de stationnement (le taux de handicap nécessaire est plus élevé, >80% je crois),

–       un statut de travailleur handicapé (RQTH),

–       +/- demande de reclassement professionnel, de formation ou de travail en ESAT,

–       l’Allocation Adulte Handicapé (AAH),

–       la Prestation Compensatrice de Handicap (PCH ).

 

Du coup, c’est pas du tout la même chose de remplir un dossier pour demande de carte de priorité que pour une RQTH ou une PCH ! Il faut savoir ce qu’on demande.

 

La rédaction du dossier médical doit être soignée et détaillée.

Si on ne connait pas le patient, en tant qu’interne ou remplaçant, il est tout à fait légitime d’attendre le médecin traitant.

Si c’est un renouvellement ou une carte, pas exemple, avec les infos nécessaires, on peut tenter

Ce qu’il faut comprendre, c’est que la branche MDPH est tout à fait indépendante à la branche sécu. Elles sont parallèles et peuvent être complémentaires.

Pour exemples :

Pour un patient qui ne peut plus travailler, on peut demander une invalidité et/ou l’ AAH.

Pour un patient qui ne peut plus rester seul, on peut demander l’invalidité 3ème catégorie avec majoration tierce personne et/ou la PCH.

Par contre, elles ne sont pas cumulatives, et la branche « invalidité » prime sur la branche MDPH.

Des exemples avec des chiffres au hasard :

Un patient peut bénéficier de l’invalidité catégorie 2 et de l’ AAH : la 1ère est de 500€, la 2ème de 600€ : il touchera 500€ de pension d’invalidité et 100€ d’AAH. Ou par exemple : 1800€ de catégorie 3 + MTP et 3000€ de PCH = 1800€ d’invalidité + 1200€ de PCH …

 

En gros, quelque soit le pb, on peut toujours demander des 2 cotés, ça ne coûte rien.

 

La PCH est complètement méconnue pourtant cela peut être magique.

Quelqu’un (de moins de moins de 65 ans bien sûr, tout cela étant pour des personnes en âge de travailler) qui a une perte d’autonomie et a besoin d’aide pour les actes de la vie quotidienne (ex: paraplégie suite à un AVP, maladie neurodégénérative…), la MDPH vient et évalue les besoins humains et techniques et ensuite finance ce qu’il faut. Une fois que la MDPH a accordé la PCH, elle finance tout ce qu’il faut, même si c’est une présence humaine 24/24 et que ça coûte 5000€ !

 

La RQTH enfin qui est ce qui nous intéresse ici

Ce statut permet d’avoir des emplois « handicapés » qui sont obligatoires dans chaque entreprise (genre 5% ou un truc comme ça) mais il n’est pas obligé de le mentionner, si le patient ne veut pas le dire à un employeur, il n’est absolument pas obligé.

Cela permet en outre d’accéder à des formations !! Prise en charge financière de bilans de compétences et de formation rémunérée afin de permettre un reclassement professionnel. Ceci est très important et il faut penser à le proposer à des patients qu’on ne considèrent pas comme « handicapés » mais dont le maintien dans leur poste à moyen terme semble compliqué.

Il ne faut pas hésiter à le demander très précocement, cela peut toujours être utile, car les délais sont longs. Dans le 93, la moyenne de traitement d’un dossier est de 6 mois.

A noter que les décisions de la MDPH sont rétrospectives ( y compris financières).

Pour la RQTH, si le maintien au poste est en jeu il existe une procédure accélérée demandée par le médecin du travail. D’où l’intérêt de la visite de pré-reprise

 

Le dossier MDPH concerne effectivement majoritairement le handicap mais peut concerner aussi la maladie lorsqu’on se doute qu’elle va durer plusieurs mois, notamment dans le cas de l’AAH, si une personne n’a pas de droits aux IJ ou a des IJ très faibles, et dans le cas de la RQTH, car elle est toujours attribuée pour une durée limitée dans le temps (comprise entre 1 et 5 ans en général) et réévaluée.

Ce qu’il faut retenir c’est que la RQTH est à envisager dès que le problème de santé a une conséquence sur l’emploi.

 

Et que la notion de handicap telle qu’elle doit être comprise lors de la rédaction de ce dossier (par les médecins comme par les patients) n’est pas une liste de pathologies, ce n’est pas être en fauteuil roulant non plus, c’est un retentissement fonctionnel . « toute personne qui a du mal à conserver un emploi du fait de problème de santé »

80% des personnes RQTH en France sont atteintes de handicap dit invisible.

 

 

Et puis pour l’instant, je m’arrêterai là…car l’interne sera déjà en arrêt pour burn out …

50 nuances de MSU

Cela va faire 4 ans maintenant que je suis MSU c’est à dire Maitre de Stage des universités, c’est à dire que je reçois des étudiants en stage dans mon cabinet.

D’abord, des externes, qui font des stages de 3 mois, j’en ai eu 4.

Ensuite des internes, de niveau 1, c’est à dire des médecins qui ont choisi la spécialité de médecine générale et qui effectuent un stage de 6 mois dans un cabinet pour la première fois.

J’en suis à ma cinquième interne.

Cela prend de l’énergie, du temps, il y a parfois des difficultés, mais c’est vraiment fantastique! Je m’épanouis vraiment à être maître de stage. Cela fait assurément de moi un meilleur médecin et je pourrais parler des heures de toutes les raisons qui font que c’est trop bien mais comme j’ai une réputation de bisounours, je pourrais manquer de crédibilité! Alors j’ai demandé sur twitter pour qu’à plusieurs on puisse convaincre ceux qui en doutent que vraiment c’est top d’étre MSU!

Parce qu’évidemment, il en manque et il en faut! Alors si vous y pensez depuis un moment sans franchir le pas, n’hésitez pas, si vous vous posez la question, c’est que vous serez à la hauteur! Contactez la fac la plus proche de chez vous! et puis il y a des formations.

Si vous avez des questions pratiques, n’hésitez pas à ma les poser!

En tout cas, à chaque fin de semestre,c’est un déchirement mélangé à un sentiment de fierté, un peu comme quand les enfants deviennent adultes et quittent la maison j’imagine!

Donc si vous en doutiez, voilà

50 bonnes raisons de d’être MSU 

1-on mesure ce qu’on a appris en 20 ans (ou X ans) de médecine générale, on se sent intelligent

2-on sait qu’au moins 7 D4 de sa fac par an entendront parler de conflits d’intérêts,de décision partagée, d’asthme de l’enfant, d’éducation thérapeutique,de médecine 2.0, de certifalacons et de Jaddo

3-on transmet la médecine que l’on aime, à la fois exigeante sur le plan scientifique et proche des personnes.

4-les jeunes sont savants, dynamiques, respectueux, ça donne envie de faire de la médecine avec eux

5-cela permet aux externes de découvrir tôt notre belle spécialité

6- les patients en ont deux pour le prix d’un 

7-cela participe à la reconnaissance de la médecine générale à part entière

8-celà a un effet anti burn-out démontré

9-cela permet aux patients de voir de temps en temps une autre tête que la notre

10-regarder ce qu’on fait est enrichissant et transmettre est satisfaisant

11-on enseigne ET on apprend plein de trucs

12-on peut informer sur les violences 

13-on se doit de travailler du mieux possible

14-c’est la meilleure réponse à nos déceptions pédagogiques pendant nos études 

15-on peut se servir des internes/externes pour examiner les pieds des patients 

16-ou pour prendre la tension aussi 

17-parce qu’entre les internes, les externes et ceux des collègues, y’a souvent du dessert ou des goûters

18-cela oblige à être meilleur, plus rigoureux,à se tenir au courant, histoire de pas passer pour un has been rétrograde 

19-parce que parfois il y a des familles vraiment nombreuses en consultation #JeTiensLePetitTuAuscultesLaMère

20-ça donne l’impression de pouvoir construire la relation ville/hôpital de demain

21-cela permet un double regard sur les patients ou une double oreille #MerciPourLeSouffleCarotidienDeMonPatientDiabétique

22-les journées passent super vite avec un étudiant motivé

23-cela oblige à bien remplir ses dossiers pour que le pauvre interne ne soit pas noyé

24-ou le cas échéant, cela aide à avoir des dossiers bien remplis par l’interne

25-on se souvient de nos angoisses et on essaie de faire en sorte que notre étudiant ne traverse pas les mêmes 

26-on passe d’un exercice solitaire à un exercice en équipe 

27-cela brise les automatismes inconscients, cela oblige à argumenter et à documenter notre pratique 

28-la joie de partager, partager les connaissances, partager les pratiques 

29-cela oblige à parler à l’étudiant devant le patient avec des mots compréhensibles par celui ci 

30-enseigner c’est le kif!

31-on reçoit l’énergie de la jeunesse de nos étudiants

32-on voit un jeune médecin prendre confiance en lui, s’autonomiser

33-on échange dans le respect et la complémentarité 

34-l’interne a des connaissances via les ECN et le prat l’expérience, le bon sens et la sérénité

35-nos erreurs nous servent de réflexions pédagogiques, on ouvre nos boites noires 

36-on se fait des petites bouffes ensemble

37-et même ça oblige à faire une vraie pause déjeuner!! (voire de se faire un jap)             (bon ça c’est mon ancienne interne <3 <3 <3)

38-la transmission du savoir faire et du savoir être 

39-l’émerveillement de les voir évoluer en 6 mois

40-on montre le côté positif de la médecine générale qui est souvent méconnu 

41-on reste jeune

42-on partage des valeurs

43-il n’y en a pas assez et beaucoup d’internes ne peuvent pas faire de SASPAS et 6 mois ce n’est pas assez!

44-pour éviter le kislapétisme (ne faites pas comme moi qui ait googleisé,ça n’est pas un vrai mot)

45-on peut proposer des RDV à nos patients avec les internes lorsqu’on est complet

46-cela peut être une (plutôt faible) source de revenus complémentaire non négligeable

47-on améliore le confort du cabinet et on finit même par acheter une machine  à café

48-on peut leur parler de la marguerite des compétences #Troll

49- on peut pécho! (bon là je dénonce Christian Lehmann) 

Et the last but not least !!!!!

50 -il nous remplace ou s’associe avec nous !!!!!!!

Bref, pour citer Farfadoc: MSU c’est bon mangez-en!!!

Vous aurez probablement reconnu certaines de mes participations. Quant au reste, merci à Brigitte Tregouet, Dr Boucle d’Or, Dr A Capella, Canevet Jean Paul,Jean Claude Soulary, Doc TacTac, Opale, Doc du 59, Med student, Doc Arnica,Petit Doc en herbe, Aton aha, Kikia, Doc Shadok, Bruits des Sabots, Mandine, Christian Lehmann, Delamare 

Et merci à Koibo pour le hashtag #50NuancesDeMSU

Mes externes

Il y a deux ans maintenant, je devenais maitre de stage et j’allais bientôt commencer à accueillir des externes.

Je parlais dans Mon externe de mes attentes, de mes peurs mais surtout de mon enthousiasme à cette idée.

Aujourd’hui, je voulais faire le bilan.

Après presque deux ans, j’ai accueilli 4 externes dans mon cabinet (il y a un trou à cause de mon congé maternité) et c’est un vrai bonheur.

Comme je le disais, j’ai toujours voulu être maitresse d’école ou prof et là je peux enfin avoir ce plaisir de l’enseignement, de transmettre. J’aime mon métier et j’aime le faire découvrir.

J’aime également le fait de ne pas être seule, de pouvoir discuter à deux d’un patient qui pose problème, d’avoir un autre éclairage sur un problème, d’avoir quelqu’un pour prendre la tension, de manger au restaurant et discuter des conditions actuelles de la formation médicale. C’est important de savoir comment ça se passe aujourd’hui, moi qui suis déjà si vieille. Oui c’est génial de faire plein de blagues ou de références et de se rendre compte que l’externe ne connait pas parce que mes références sont vieilles!!!!

Bref, avoir des externes me permet de rester jeune (mouarff) et me pousse à être meilleure, à me remettre en question et à donner tout le temps le meilleur de moi-même. Il y en avait un qui me disait tout le temps « Non, tu n’as pas besoin de mettre des antibios là,le streptotest est négatif! » C’est difficile de faire n’importe quoi quand il y a un témoin…Je ne peux pas dire sur un tympan rouge mais pas trop « C’est une otite,on va mettre des antibios » parce que je suis fatiguée et qu’il est tard et que j’ai envie de céder à la facilité. L’externe vérifie le tympan et nous voilà parti 10 minutes sur la sémiologie des tympans puis les indications d’antibiothérapie dans les otites et puis donc bien sûr on met pas d’antibios, alors on passe 10 minutes à donner des explications aux patients…Bref, c’est fatiguant d’avoir des externes …heureusement qu’ils prennent la tension!!
Malheureusement, il parait qu’on ne peut pas les exploiter à faire du secrétariat, scanner les courriers etc..semble-t-il que l’exploitation des externes soit une prérogative exclusivement hospitalière mais que en stage de médecine générale,on n’est pas comme ça..pff..tant pis…

En tout cas, contrairement à ce que je croyais, je n’ai pas trouvé difficile d’être observée et je ne me suis pas sentie jugée.

Je sais que je n’ai pas été le maitre de stage parfait, je me suis rendue compte que je n’ai pas laissé assez d’autonomie à mes externes, le tabouret n’était également pas aussi confortable que dans le cabinet parisien où ils étaient également en stage et j’ai également failli en tuer un dans un accident de voiture (encore désolée) mais j’espère que j’ai rempli correctement l’objectif de leur faire découvrir la médecine générale.

Car au delà de mon plaisir personnel, le but de ce stage est d’abord celui de faire découvrir la médecine générale aux étudiants avant que ceux ci ne choisissent leur spécialité. J’en ai déjà parlé à plusieurs reprises. Pour lutter contre le manque de médecins généralistes, il faut que les étudiants connaissent cette spécialité au même titre que les autres et pour moi il s’agit vraiment d’un acte militant envers la médecine générale de prendre des externes. Ce n’est pas la même démarche que de prendre des internes et je continuerai à prendre des externes si je le peux. Qu’à la fin du stage, la conclusion soit « Au moins maintenant je suis sûre que je ne veux absolument pas choisir la médecine générale » ou le contraire, l’objectif est atteint si l’étudiant a fait au moins un stage afin de faire son choix.

Pour voir si mon avis de croire à l’importance de ce stage en deuxième cycle était le bon, j’ai décidé de mener une étude scientifique de qualité menée de façon rétrospective en zéro aveugle avec un énorme biais de recrutement auprès de mes 4 externes.

Avec leur autorisation de publier leur réponses dans cette grande revue internationale qu’est ce blog, vous les trouverez à la fin.

En bonne future directrice de thèse,j’ai analysé leurs réponses de manière horizontale, verticale, diagonale et en tournant sur moi -même et j’en ai conclu que mon hypothèse était la bonne: mes externes sont les meilleurs, la médecine générale c’est génial, la Seine-Saint-Denis c’est génial. CE STAGE EST INDISPENSABLE! Il a un impact significatif (p<001) sur le parcours et il faut le promouvoir (OUI C EST UN SCOOP).

A tous ceux qui hésitent à se lancer, je dis allez-y, il faut des maitres de stage pour que les pauvres externes ne soient pas obligés d’aller dans le 93 faire des stages pour que tous les étudiants puissent avoir accès à ce stage. Et en plus, un externe, c’est tout ptit,tout gentil! Et ça prend la tension!

Vous ne le regretterez pas!

Quant à moi, dans quelques jours, j’accueille ma première interne pour 6 mois!!

Une nouvelle aventure qui commence!

Et ça mais ça me réjouit vraiment. Cela va être différent et complémentaire.

Je sais que ça ne va pas être facile ,cela me fait un peur au niveau de l’organisation, du temps que cela va prendre, du fait que l’on va passer beaucoup de temps ensemble et qu’il va falloir que l’on s’entende bien. Le plus dur va surtout être le fait de lui laisser de l’autonomie, de lui confier vraiment mes patients ce que je n’ai pas fait avec les externes et il va falloir que je travaille sur moi-même. Cela ne va pas seulement être de l’enseignement, lui montrer ce que moi je fais et attendre que l’interne fasse pareil mais l’accompagner dans l’apprentissage de son métier, à sa façon.

Oui, j’ai heureusement assisté à une formation il y a peu. On voit que j’ai bien écouté hein (apprentissage # enseignement), faut dire que l’animatrice était géniale!

Cette formation m’a donné envie de me plonger un peu (un peu hein) dans la pédagogie et surtout de m’investir plus à la fac..Je me lance dans le tutorat et puis on va voir…

Et je suis heureuse de lire seulement maintenant « Les Trois Médecins » de Martin Winckler. Cela me permet de remettre les choses en perspective, de mesurer le chemin parcouru. Quand on râle contre nos Départements de Médecine Générale, leur langage parfois opaque, à coup de RSCA ou de Marguerite Des Compétences, ou quand on râle que la formation initiale en médecine générale est insuffisante, cela me permet de voir d’où on est parti et les personnes formidables qui ont lutté pour qu’on en arrive là (j’ai d’ailleurs été très émue de trouver dans ce livre l’évocation de mon premier professeur de médecine générale). Cela me motive encore plus à continuer dans la voie que je suis en train de prendre!

Bref, bref, bref, si vous êtes vieux comme moi et que vous voulez voir ce que pense les ptits jeunes d’aujourd’hui, voici en exclusivité mondiale :

MON ETUDE SCIENTIFIQUE SUR MES EXTERNES:

Avant le stage, quelle était ta vision de la médecine générale (MG), l’image que tu t’en faisais?

« – Je pensais que la MG était une spécialité beaucoup moins variée, j’ai été réellement surpris par l’étendu de la médecine qu’on a pratiqué ensemble !

– Avant, pour moi, la MG était la fusion de plusieurs choses, d’abord l’image du médecin de mes parents, une dame qui évoque une impression de chaleur, de gentillesse, et de lenteur.

C’est à peu près l’opposé de la vision « technique » de la médecine que j’ai l’impression de voir depuis mon entrée à la fac. En fait dans ma tête c’est presque comme deux choses totalement différentes, comme s’il y avait « la médecine », qui correspond à ce qu’on nous apprend à la fac, et qui ressemblerait à des tas d’organigrammes, d’examens invasifs, de maladies graves et de situations urgentes à connaître par cœur ; et d’un autre côté, l’expérience personnelle que j’ai pu avoir des MG et qui reflétaient plutôt le calme, la temporisation, l’écoute.

– Peu de suivi dans ce que l’on effectue avec un patient => visite unique du patient et pas de renseignements sur le résultat, sur la suite de la prise en charge ou sur l’efficacité ou non d’un traitement (avant plusieurs mois du moins)

– La MG m’est ainsi apparue comme une spécialité qui, au final, nous permet une pratique de la médecine telle qu’on le veut. On a la patientèle qui nous correspond.

– Peu ou pas de patient présentant des pathologies sévères ou complexes

– Suivi de l’hypertension uniquement par un cardiologue, du diabète par un diabétologue, de la thyroïde par un endocrino, etc etc. Pas de modification ou d’instauration de ces traitements par le MG

– Peu de geste techniques possibles

– Relation médecin-patient de confiance, mieux développée qu’en hôpital, avec plus de temps à consacrer à chaque patient

– Honnêtement, grâce aux blogs médicaux, une assez bonne vision de la spécialité. Jaddo et ses remplacements, et surtout Borée m’ont donné une vision très positive de la MG. »

D’après toi, quelle vision de la MG est-t-elle donnée à la fac, pendant le cursus médical ?Est-elle bien présentée ou représentée au même titre que les autres spécialités ?

« – Elle est clairement mal représentée.

– On n’a pas de « cours de médecine générale », on ne nous parle pas de ce que c’est que la vie réelle dans un cabinet, ce qu’on y voit… On ne nous enseigne pas les aspects psychosomatiques, on ne nous apprend pas à écouter, à être attentifs aux besoins que le patient exprime derrière ses mots

– Je pense que la vision de la médecine G a beaucoup changée à la fac, les professeurs les rabaissent peu dans nos cas cliniques il n’y a pas plus de prise en charge de MG à critiquer que celles de spécialistes, d’une part parce que les doyens ont compris que les MG étaient la base de la médecine et d’autre part que la moitié des étudiants formés seront MG !!

Par contre la MG n’est pas trop présentée à la fac tout comme les autres spécialités. Notre connaissance des spécialités vient principalement des stages effectués … et comme il y a peu de stages en MG…

– Je crois qu’environ 50% des étudiants deviendront MG. Sur les 3 promos de D2, D3, D4, dans notre fac je crois savoir qu’il y a environ 17 postes par trimestre pour des externes. Donc sur 3 promos (environ 1100 étudiants) et sur la totalité de leur externat (12 stages), 204 étudiants pourront passer en MG, ça fait même pas 20% (alors que je crois que c’est censé être obligatoire selon le journal officiel).

– Fac, en général :- Sous-médecine, « punition » parce qu’on ne bosse pas assez, bête noire de l’ECN (juste après médecine du travail)- Diabolisation de la pratique à la campagne +++ – Absence de « cas intéressant », non nécessité d’apprendre la sémiologie complexe pour la pratique.

-A l’hôpital :- Médecine « tri » => comme un service d’urgence, beaucoup de personne venant pour « rien », beaucoup de demande d’arrêt de travail, de certificat, etc éclipsant le reste de la pratique – Compétence et nécessité des MG la plupart du temps reconnue.

– Je pense que , les autres spécialités médicales et chirurgicales dépeignent une image dévalorisante de la médecine générale. Il y a un énorme biais de présentation pour les étudiants en médecine, « étudiants hospitaliers » comme sont appelés les externes dans les textes de loi, puisqu’on reçoit à l’hôpital des patients mal traités en ville et donc forcément les commentaires du style « Le MG a fait n’importe quoi » sont très faciles à faire. Les patients ayant reçus une bonne prise en charge ambulatoire sont totalement invisibles pour nous, c’est logique quand on a une formation exclusivement hospitalière !

– je trouve que les départements de médecine générale ne font pas un assez bon travail du côté de la formation initiale des étudiants. Ils sont probablement trop peu nombreux et trop occupés à la formation des internes. Ils sont essentiellement (j’ai trouvé) invisibles dans notre formation initiale alors qu’ils devraient être en première ligne dans la prise en charge des pathologies fréquentes des spécialistes d’organes (typiquement, l’angine et l’otite en ORL).

– En fait, la vision personnelle que j’avais jusqu’à mon entrée en fac a progressivement été balayée et remplacée par les images émises par le milieu de la fac. Là, j’ai l’impression qu’il y a une norme, qui pour moi est assez violente et rigide, qui dit « ça c’est comme ça ; et tout ceux qui ne sont pas d’accord sont des crétins », et qui est bien reflétée par la structure hiérarchique et la vie qu’on mène à l’hôpital en tant qu’étudiant : c’est une évaluation permanente, les présentations de dossiers qui sont comme un examen oral, au lieu d’être une discussion autour de la situation d’un patient ; assorties des remarques sarcastiques qui n’ont même pas besoin d’être quotidiennes : on nous les a tellement bien inculquées qu’on se les dit à nous-mêmes dans notre tête, on se compare aux autres lorsqu’on ne sait pas suffisamment bien un truc, on se dévalorise lorsqu’on ne sait pas répondre à une question d’un chef et qu’il le relève avec un petit « tu ne sais même pas ça ? faut se sortir les doigts du cul et se mettre à travailler ». Progressivement on intègre une norme qui dit que plus on est haut dans la hiérarchie, mieux c’est. En haut c’est les spécialistes de l’hôpital et en bas c’est les médecins traitants. On finit par croire que la médecine est une accumulation d’automatismes sur « quoi faire dans telle situation », et que l’aspect d’écoute et d’empathie, « c’est très bien mais ça ne sert à rien ».

Le stage a-t-il changé ta vision de la MG ? Plutôt en positif ou en négatif ?

« – Oui, en positif

– Le stage a changé ma vision de la MG en bien, la variété, le fait de revoir des patients plusieurs fois (le suivi des patients quoi !!  ) sont des points positifs que je retiens de ce stage !

– Oui, bien sûr. En fait ma vision de la MG s’est surtout précisée. Il y a des points positifs qui sont apparus et des points négatifs aussi.

Du coup, la médecine générale m’a moins attiré après mon stage : parce que je ne pense pas que ce soit mon tempérament, tout simplement.

– En fait le stage m’a permis de voir un certain nombre de situations, et ça a participé à des changements dans ma vision des choses qui se font de manière continue, très progressivement, à mesure que j’observe. Le stage s’est inscrit à un moment de ma vie où ma vision changeait déjà, où je n’avais plus aucune confiance dans la norme édictée par la fac et l’hôpital, et où je cherchais surtout à voir « comment c’est en vrai ».

Quels sont les points principaux qui t’ont étonnés dans la MG que tu n’imaginais pas comme ça ?

« -La variabilité d’un médecin à l’autre dans la relation au patient.

-Le fait qu’on puisse orienter les entretiens selon ses goûts et que ça conditionne la patientèle qui nous consulte.

-Probablement je ne m’imaginais pas la charge de travail qu’ont les médecins généralistes. Faire des semaines avec 30 consultations par jour est usant. La solitude aussi, est pesante : le fait d’être toujours en consultation avec peu sinon aucune opportunité pour discuter de problèmes avec des confrères et ainsi s’améliorer …

– Aussi, je n’imaginais pas qu’il y avait autant de demandes de certifs-à-la-con. C’est quelque chose qu’il faudrait revoir, car certes ce sont des opportunités pour revoir son MG (et ainsi des opportunités de dépistage) mais ce sont aussi parfois beaucoup de pertes de temps…

– L’impression d’autonomie et de liberté.

– Flexibilité, adaptation de la pratique au praticien

– Suivi des patients, peu de perte de vue

– Les patients racontent vraiment leur vie tout le temps

-La vision bornée « le MG sert à appliquer des routines pour traiter des choses pas graves et détecter les choses graves qu’il envoie à l’hôpital » s’est substituée en : « le MG possède plein d’outils à sa disposition pour aider les gens, et il peut utiliser la stratégie qu’il préfère et l’approche en laquelle il croit le plus pour les aider ».

Quelles sont les choses que tu trouves bien dans l’exercice de la MG en cabinet ?

« – L’autonomie, la possibilité d’orienter les consultations vers ce qui nous plaît ; la large place du dialogue et de l’écoute, le fait que les gens semblent venir ici de leur plein gré pour demander conseil et qu’ils se sentent souvent aidés ; par rapport à l’hôpital où on a parfois l’impression que les patients font les choses pour obéir aux instructions du médecin, en se croyant eux-mêmes ignorants et souvent impuissants.

– La variété, le fait qu’on côtoie des personnes de différents milieux, des enfants, des personnes âgées ; et qu’on puisse faire au moins un petit quelque chose pour tous ceux qui viennent demander de l’aide ; contrairement à la spécialisation où l’on cible un population toujours plus restreinte.

– Flexibilité +++  => horaires  => type de pratique

 – Possibilité de garder un contact avec l’hôpital

 – Possibilité de faire de la psy, de la pédiatrie, de la gériatrie, de la gynéco, … => exercice varié et enrichissant

– Visites à domicile => aspect totalement inconnu, abord des patients différent dans leur cadre de vie, super intéressant aussi.

-On pratique la médecine comme on le veut.

– On voit les choses qu’on aime 

– On connaît et on suit ses patients. »

Quelles sont celles qui te déplaisent ?

« – Paperasse : arrêts de travail, poursuite d’arrêt de travail, accident de travail même si côté clinique/interrogatoire/relation avec le patient souvent intéressante dans ces cas là.

– Etre tout seul en cabinet…

– Les demandes de thérapeutique (atb) quand ils ne sont pas indiqués.

– Les certifs-à-la-con.

– La paperasse administrative.

– La potentielle solitude… (mais y a twitter)

 – Et j’aime bien voir les pathologies graves de l’hôpital…

– La répétiton de certains motifs de consultation, par exemple la toux, les rhinopharyngites, certificats de sport…

– Aussi, le sentiment d’impuissance dans plusieurs situations ; et le sentiment d’injustice par rapport à ce que vivent les gens ; mais ces choses n’ont rien de spécifique à la médecine, et font simplement partie de la vie quotidienne dans notre société. »

Considères-tu que le stage d’externe en médecine générale est intéressant ? pas plus que ça ? important ? indispensable ? une perte de temps par rapport au programme ECN ?

« – Oui, intéressant et important, pas forcément indispensable si choix trèèèèèès ancré dans spécialité hospitalière, mais comme dans la réalité pas mal de monde va se retrouver MG + même ceux qui veulent faire une spé envisage à terme une pratique en ville, ce serait mieux d’avoir plus de possibilité de faire ce stage = plus de terrains de stage.

-Indispensable !!!!! Parce que la moitié d’entre nous va devenir MG et parce que trop de gens ne connaissent pas cette spécialité !

– Permet de sortir du champ des idées préconçues de la fac et de l’hôpital par rapport à la MG.

– Oui, mais, vu le nombre de maître de stages encore trop insuffisant, il serait probablement plus judicieux de diminuer la durée de stage de MG pour faire découvrir la spécialité à plus d’étudiants. Le passage en MG est indispensable vu que la moitié d’entre nous finiront MG.

– Il m’a beaucoup intéressé, et c’est un de mes stages préférés depuis que j’ai commencé l’externat. Je crois qu’il est très important que tous les étudiants s’initient à ce qu’est la MG, et passent 1 voire plusieurs fois en cabinet, en institution, en école… bref dans plein de milieux différents qui nous permettront de voir des modes d’exercices variés et de nous ouvrir les yeux et les cerveaux.

– Par rapport au programme ECN… étant donné que je n’ai pas besoin d’avoir un super classement pour obtenir le poste que je désire, je n’ai pas envisagé les choses de cette manière, je n’ai pas d’avis. Mais c’est sur qu’on peut apprendre des choses, par exemple lorsqu’un patient se présente avec un symptôme c’est l’occasion de revoir l’item correspondant et de se remettre en tête la démarche diagnostique. Je dirais que c’est comme tout stage, ça dépend comment on le prend et de notre motivation.

 – Absolument pas de perte de temps par rapport à l’ECN puisque permet de balayer des items dans de nombreuses matières (ex : angine, douleur du dos, gale, psoriasis, fracture cheville, etc.) et de plus stimulant puisque soit pose du diagnostic directement (ex de l’angine), et poursuite du suivi si diagnostic déjà posé (ex : patient fracturé ayant été aux urgence) »

 Ce stage aide-t-il pour le choix futur de la spécialité ? A-t-il changé ton idée par rapport à l’éventuel choix de la MG ? dans un sens ou dans l’autre ?

« – Bien sûr ! Je sais qu’au final, si je fais médecine générale, je pourrais moduler ma pratique en fonction de ce que j’aime faire…

– Oui … et non !:) Ce stage m’a fait comprendre que quelque soit mon classement je trouverai une spécialité qui m’intéressera !! mais je ne suis pas à l’abris de trouver une autre spécialité qui m’intéresse…

– Oui, mais pas plus qu’un autre stage => permet de se rendre compte de la réalité de la spécialité de MG.

– Oui ! J’hésitais vaguement entre psy et MG, ou bien autre chose (neuro… ?). Maintenant je suis sûr que je ferai l’un de ces choix, ça m’a permis d’éliminer les autres, en fait ça m’a ôté l’envie de me spécialiser pour le moment.

– Oui. Plutôt dans un sens. Ou dans l’autre. Ça dépend du sens quoi. =p (m’a donné envie de faire de la MG donc 😉 Choix non définitif pour le moment, en attente de mes stages suivant !)

– Oui si je choisi la MG ce ne sera pas par défaut !!

– Cela a précisé mon choix. Je pense préférer la pratique hospitalière donc je pense que MG sera dans mon top 5 mais probablement 5ème choix !

Et bien sûr, je n’ai pas pu ne pas parler de la Seine-Saint-Denis…

Question inévitable: Qu’as-tu pensé de l’exercice de la médecine en Seine-Saint-Denis ?

« -Patients globalement agréables et sympathiques

 – Beaucoup de pédiatrie

 – Beaucoup de patients sous CMU ou AME, population différente des grands hôpitaux parisiens, soulevant d’autres problématiques. Oblige à réfléchir au coût de ce que l’on prescrit, à ce qui est remboursé ou non. Intéressant +++

 – J’ai beaucoup aimé l’exercice dans ton cabinet en SSD.

– Franchement (même si j’étais parfois pas très motivé à venir, surtout l’hiver !) j’ai beaucoup plus apprécié la pratique de la médecine générale en Seine-Saint-Denis qu’à Paris 15è arrondissement ! La pratique est en fait beaucoup plus intéressante car plus diversifée. Les patients ont plus de « vrais » problèmes que dans certains quartiers de Paris intra muros. Je dis pas que ceux là n’ont pas de problème hein. Les problèmes sont différents !! Bien sûr, la proximité avec les spécialistes libéraux ou hospitaliers à Paris (ou dans les grandes villes) font de la pratique de la MG quelque chose de beaucoup plus « accessoire », les gens ont tendance à aller directement vers le spécialiste, alors qu’en banlieue, et en milieu rural, le médecin généraliste est vraiment en première ligne. Et puis bon faire des visites à domicile en Seine Saint Denis c’est pas un truc que je me serais un jour imaginer faire !

– Etrange… les pathologies rencontrées étaient globalement les mêmes que chez mon autre MSU (paris 15ème) mais la population étaient plus jeune, et il y avait plus de traumato (travaux plus manuels)… parfois quelques pathologies tropicales bien intéressantes !

– J’ai vu une population différente : plus pauvre que chez les autres MSU (paris 7è et 15è). Aussi, c’était en secteur 1 alors que les autres étaient en 2, ce qui sélectionne encore plus la population. J’ai beaucoup aimé car je voyais davantage d’enfants et ça me plaît beaucoup ! On voit aussi des situations vraiment difficiles, de migrants ou de gens qui vivent avec très peu de revenus, ou se débrouillent pour survivre. Ça donne plein de choses à voir et à réfléchir. »

Quels sont les points principaux qui t’ont étonnés en Seine-Saint-Denis que tu n’imaginais pas comme ça ?

« – Je m’attendais à des barres d’immeubles et je suis tombé dans une zone pavillonnaire !

– Le problème de proximité de tous les examens complémentaires, et même des hôpitaux. La galère pour se déplacer de certains patients pour avoir accès à tout ça. Idem pour les spécialités hors MG et même pour les MG : patients font parfois pas mal de trajet pour aller voir un médecin.

– Le fait que la quasi totalité des femmes voilées m’ont laissé assister à la consultation (un seul refus en 3 mois!) !  Je pensais que cela aurait été plus difficile …

-La fragilité de la population… Passant du salarié en conflit avec son employeur pour des histoires d’arrêt de travail, au sans-papier ayant l’aide médical état (dont il faut maintenant payer, quoi 30€ pour faire la carte ?), mais aussi au type qui se débrouille plutôt bien et qui vient pour son angine !

– La gentillesse des patients!

Quelles sont les choses que tu trouves bien dans l’exercice en Seine-Saint-Denis?

 » -… La population croisée ?

 – Ah si, le fait de devoir bien être au courant de tous les trucs CMU, AME, la collaboration avec l’asso machintruc pour les gens qui ont des problèmes sociaux, c’était pas mal. Je trouve que ça aide à mieux comprendre le système de la sécu, à mieux prescrire (certains médocs non remboursables) et que ça aide aussi à faire valoir les droits qu’ont les patients par rapport à leur situation et à la sécu. Gestion des problèmes sociaux, aide pour la prise de rendez-vous, pour remplir la paperasse.

-La possibilité d’aider des gens qui appartiennent à des classes sociales moins favorisées ou défavorisées ; ça lutte un peu contre l’injustice générale ; ça montre aux gens qu’on a envie de les aider et de les soutenir pour qu’ils trouvent le moyen de s’en sortir. (En fait c’est vrai aussi n’importe où, pas qu’en SSD…)

– Les pathologies sont variées, il y a de tout, de l’infectieux, de la traumato, de la gériatrie, de la pediatrie, enfin bref une médecine générale quoi !

– A aucun moment je ne me suis senti en insécurité : les médecins sont très respectés.

 -Ce n’est pas si loin de Paris en plus !;)

– Il y a du boulot

– Les problèmes sont diversifiés

-J ’ai dit que les patients étaient gentils ? »

Quelles sont celles qui te déplaisent ?

« – Pas de choses en particulier.

– Le RER B!  Bon bah c’est sur que je suis parisien… C’est un peu loin de Paris quoi (30 min de RER !!! Mais c’est la campagne ! JE RIGOLE)

– C’est parfois un peu ghetto… Les visites dans les quartiers de traffic de drogue ça me rassure pas ! (mais ils laissent passer le docteur sans problème)

– Tous les trucs de la question au dessus impliquent un maaaaaax de paperasse :Gestion des problèmes sociaux, aide pour la prise de rendez-vous, pour remplir la paperasse => certains jours on aimerait bien un peu plus de médecine, y a du plus et du moins dans ça (notamment, difficulté à prendre des rdv parfois)

– Pas vraiment eu de déception !:)

Voilà, je ne mettrai pas les réponses à la dernière question sur la maitre de stage parce que ça ferait prétentieux:-)
mais les réponses m’ont touchées: à tous les 4, merci pour votre implication lors de ce stage et merci pour avoir répondu à ce questionnaire.

<3