50 nuances de MSU

Cela va faire 4 ans maintenant que je suis MSU c’est à dire Maitre de Stage des universités, c’est à dire que je reçois des étudiants en stage dans mon cabinet.

D’abord, des externes, qui font des stages de 3 mois, j’en ai eu 4.

Ensuite des internes, de niveau 1, c’est à dire des médecins qui ont choisi la spécialité de médecine générale et qui effectuent un stage de 6 mois dans un cabinet pour la première fois.

J’en suis à ma cinquième interne.

Cela prend de l’énergie, du temps, il y a parfois des difficultés, mais c’est vraiment fantastique! Je m’épanouis vraiment à être maître de stage. Cela fait assurément de moi un meilleur médecin et je pourrais parler des heures de toutes les raisons qui font que c’est trop bien mais comme j’ai une réputation de bisounours, je pourrais manquer de crédibilité! Alors j’ai demandé sur twitter pour qu’à plusieurs on puisse convaincre ceux qui en doutent que vraiment c’est top d’étre MSU!

Parce qu’évidemment, il en manque et il en faut! Alors si vous y pensez depuis un moment sans franchir le pas, n’hésitez pas, si vous vous posez la question, c’est que vous serez à la hauteur! Contactez la fac la plus proche de chez vous! et puis il y a des formations.

Si vous avez des questions pratiques, n’hésitez pas à ma les poser!

En tout cas, à chaque fin de semestre,c’est un déchirement mélangé à un sentiment de fierté, un peu comme quand les enfants deviennent adultes et quittent la maison j’imagine!

Donc si vous en doutiez, voilà

50 bonnes raisons de d’être MSU 

1-on mesure ce qu’on a appris en 20 ans (ou X ans) de médecine générale, on se sent intelligent

2-on sait qu’au moins 7 D4 de sa fac par an entendront parler de conflits d’intérêts,de décision partagée, d’asthme de l’enfant, d’éducation thérapeutique,de médecine 2.0, de certifalacons et de Jaddo

3-on transmet la médecine que l’on aime, à la fois exigeante sur le plan scientifique et proche des personnes.

4-les jeunes sont savants, dynamiques, respectueux, ça donne envie de faire de la médecine avec eux

5-cela permet aux externes de découvrir tôt notre belle spécialité

6- les patients en ont deux pour le prix d’un 

7-cela participe à la reconnaissance de la médecine générale à part entière

8-celà a un effet anti burn-out démontré

9-cela permet aux patients de voir de temps en temps une autre tête que la notre

10-regarder ce qu’on fait est enrichissant et transmettre est satisfaisant

11-on enseigne ET on apprend plein de trucs

12-on peut informer sur les violences 

13-on se doit de travailler du mieux possible

14-c’est la meilleure réponse à nos déceptions pédagogiques pendant nos études 

15-on peut se servir des internes/externes pour examiner les pieds des patients 

16-ou pour prendre la tension aussi 

17-parce qu’entre les internes, les externes et ceux des collègues, y’a souvent du dessert ou des goûters

18-cela oblige à être meilleur, plus rigoureux,à se tenir au courant, histoire de pas passer pour un has been rétrograde 

19-parce que parfois il y a des familles vraiment nombreuses en consultation #JeTiensLePetitTuAuscultesLaMère

20-ça donne l’impression de pouvoir construire la relation ville/hôpital de demain

21-cela permet un double regard sur les patients ou une double oreille #MerciPourLeSouffleCarotidienDeMonPatientDiabétique

22-les journées passent super vite avec un étudiant motivé

23-cela oblige à bien remplir ses dossiers pour que le pauvre interne ne soit pas noyé

24-ou le cas échéant, cela aide à avoir des dossiers bien remplis par l’interne

25-on se souvient de nos angoisses et on essaie de faire en sorte que notre étudiant ne traverse pas les mêmes 

26-on passe d’un exercice solitaire à un exercice en équipe 

27-cela brise les automatismes inconscients, cela oblige à argumenter et à documenter notre pratique 

28-la joie de partager, partager les connaissances, partager les pratiques 

29-cela oblige à parler à l’étudiant devant le patient avec des mots compréhensibles par celui ci 

30-enseigner c’est le kif!

31-on reçoit l’énergie de la jeunesse de nos étudiants

32-on voit un jeune médecin prendre confiance en lui, s’autonomiser

33-on échange dans le respect et la complémentarité 

34-l’interne a des connaissances via les ECN et le prat l’expérience, le bon sens et la sérénité

35-nos erreurs nous servent de réflexions pédagogiques, on ouvre nos boites noires 

36-on se fait des petites bouffes ensemble

37-et même ça oblige à faire une vraie pause déjeuner!! (voire de se faire un jap)             (bon ça c’est mon ancienne interne <3 <3 <3)

38-la transmission du savoir faire et du savoir être 

39-l’émerveillement de les voir évoluer en 6 mois

40-on montre le côté positif de la médecine générale qui est souvent méconnu 

41-on reste jeune

42-on partage des valeurs

43-il n’y en a pas assez et beaucoup d’internes ne peuvent pas faire de SASPAS et 6 mois ce n’est pas assez!

44-pour éviter le kislapétisme (ne faites pas comme moi qui ait googleisé,ça n’est pas un vrai mot)

45-on peut proposer des RDV à nos patients avec les internes lorsqu’on est complet

46-cela peut être une (plutôt faible) source de revenus complémentaire non négligeable

47-on améliore le confort du cabinet et on finit même par acheter une machine  à café

48-on peut leur parler de la marguerite des compétences #Troll

49- on peut pécho! (bon là je dénonce Christian Lehmann) 

Et the last but not least !!!!!

50 -il nous remplace ou s’associe avec nous !!!!!!!

Bref, pour citer Farfadoc: MSU c’est bon mangez-en!!!

Vous aurez probablement reconnu certaines de mes participations. Quant au reste, merci à Brigitte Tregouet, Dr Boucle d’Or, Dr A Capella, Canevet Jean Paul,Jean Claude Soulary, Doc TacTac, Opale, Doc du 59, Med student, Doc Arnica,Petit Doc en herbe, Aton aha, Kikia, Doc Shadok, Bruits des Sabots, Mandine, Christian Lehmann, Delamare 

Et merci à Koibo pour le hashtag #50NuancesDeMSU

Deux thèses à partager

J’adore assister à des thèses, c’est comme les mariages.

Plus je grandis, plus mes amis sont mariés et thésés, plus je me dis que ça m’arrivera de moins en moins .

Mais on peut toujours compter sur les amis retardataires et sur les nouveaux amis ou les petits jeunes, internes ou autres dont on fait la rencontre…

L’année à venir va me donner la joie d’assister à la thèse d’amis twittos par exemple .

L’année passée, pour la première fois et à deux reprises, j’ai  même été dans un jury de thèse.

En dehors de ça, j’ai assisté à deux thèses que je voulais partager avec vous.

La première est celle d’une amie.

Elle a mis du temps pour sa thèse, beaucoup de temps , mais celle ci est d’une grande qualité.

Elle porte sur les erreurs médicales ayant abouties à des poursuites judiciaires chez des médecins généralistes et leur vécu .

C’est un sujet qu’on connait mal.

On a beaucoup parlé des erreurs médicales au moment de la publication de Etude esprit .

Sur twitter, on a parlé du site participatif (le site REX ) sur lequel on peut de manière anonyme partager ses expériences d’erreurs médicales .

Cette thèse aborde de manière plus globale le concept d’erreur médicale et celui plus méconnu du point de vue judiciaire. Elle est vraiment très intéressante.

Vous trouverez le texte complet ici: THESE

et un entretien avec elle sur ce sujet sur egora ici (pour ceux qui peuvent se connecter)

J’en profite pour féliciter à nouveau son auteure pour sa putain de thèse qu’elle a fini par terminer brillamment.

(parce que quand-même #CacaLaThèse)

Sur le sujet de l’erreur médicale : deux articles très intéressants  à lire absolument du blog « Chroniques d’un médecin quiquagénaire »

http://30ansplustard.wordpress.com/2014/12/21/gerer-lerreur-en-medecine-une-approche-moyenageuse/

http://30ansplustard.wordpress.com/2014/12/23/comment-diminuer-les-erreurs-en-medecine-generale/

-La deuxième thèse porte sur un sujet qui me tient à coeur : le centre de ressources pour mini-réseaux de proximité.

J’en ai parlé à plusieurs reprises :

Moi aussi j’ai une fée chez moi 

Des coursiers très spéciaux

Ce concept magique, de coordonnateur d’appui, est un concept qui se développe, que j’ai toujours du mal à expliquer.

Marine en a fait le sujet de sa thèse, et elle a réussi à l’expliquer très bien.

J’ai été ravie de faire partie des médecins qu’elle a interrogés et de pouvoir déverser tout mon enthousiasme sur cette association merveilleuse et qui change ma vie au quotidien, et celle de mes patients.

Vous pouvez lire cette thèse ICI  (THESE Marine Monet) pour comprendre ce concept qui doit être développé!!

 

 

Pour ceux qui n’ont pas le courage de cliquer

 Voici la conclusion de la première thèse 

Conclusion

L’épreuve d’un procès pour un médecin généraliste libéral est loin d’être indifférente, pouvant induire des réactions psychologiques successives dignes des 5 étapes du deuil… L’expérience diffère quelque-peu de celle de l’évènement indésirable médical sans suite judiciaire ; Il ne s’agit plus d’un simple conflit avec sa conscience, mais d’une accusation portée par l’ensemble de la société, représentée par les instances judiciaires. Est-ce que cela suffit à expliquer une disparition rapide du sentiment de sa propre responsabilité dans l’incident ? Et un bénéfice pédagogique pour le médecin plus limité que dans le cas d’un EIG ? La question pourrait être à creuser ultérieurement…

Deux moments semblent particulièrement sensibles dans un procès : pendant les premières étapes de la procédure, lorsque le médecin fragilisé, perdu entre des sentiments contradictoires, risque de refouler toute responsabilité en se sentant agressé. Et après le procès, dans le cas des médecins sanctionnés, avec risque d’installation d’une amertume durable, voire de l’abandon de l’exercice libéral.

Le retentissement psychologique peut en tout cas être relativement sévère, et une procédure judiciaire peut parfois suffire à induire un état dépressif caractérisé. Et dans ce cas, la honte diffuse encore attachée au procès poussera encore plus au repli un médecin libéral déjà peu enclin à consulter pour lui-même en général. Un médecin qui se plaindra amèrement de l’absence de confraternité, sans voir qu’il participe lui-même à sa solitude.

Les possibilités d’aides psychologiques connaissent pourtant actuellement un développement très net, dans un contexte de reconnaissance du burn out comme une source de souffrance fréquente dans la vie d’un médecin. Hélas les médecins dans leur majorité ignorent tout de ces louables initiatives. Il faut prévoir de développer la communication autour de ce type d’offre anonyme et gratuite : on peut imaginer l’envoi d’une plaquette par l’assureur dans le cadre d’un procès, le développement de l’information fournie par l’Ordre des Médecins, voire d’une plus grande implication de celui-ci dans l’état de santé de ses affiliés… Et enfin, réfléchir aux potentialités d’internet et des réseaux sociaux dans l’aide aux médecins isolés et fragilisés.

Mais comme on l’a vu, un praticien peut être difficile à aider, surtout dans le cadre d’une procédure judiciaire, et peut aller jusqu’à repousser les offres de soutien que l’on vient lui porter. Il y a sans doute encore beaucoup à faire au niveau du cursus universitaire pour faire accepter aux futurs médecins l’idée de leur propre vulnérabilité et les sensibiliser au bénéfice d’un suivi régulier assuré par un autre médecin, comme n’importe quel patient… Bref, pour sortir le médecin libéral de cette sorte de « cécité professionnelle » quand il s’agit de lui-même, et qui lui est si préjudiciable.

Mais dans le fond, cette anxiété du procès qu’on retrouve dans tous les travaux sur ce sujet, n’est-elle pas démesurée ? Pourquoi une telle difficulté à relativiser cet événement, qui risque de devenir de plus en plus banal ? Ainsi que le reconnaissent avocats, assureurs, et juristes, il s’agit en général plus de soulager le patient victime que de vilipender le médecin… Alors pourquoi les praticiens mis en cause ne peuvent-ils faire autrement que de le prendre si personnellement? Il faut sans doute faire en sorte d’aborder plus souvent les conséquences psychologiques sur le médecin d’un EIG et d’un procès pendant la formation initiale et continue, et non plus seulement leur prévention ;

Car une médecine parfaite est un pur fantasme; Et un médecin mieux préparé aux conséquences de ces propres imperfections sera capable d’en tirer des enseignements sans forcément remettre en question sa valeur et ses compétences. Sans en être la seconde victime.

 

 et le résumé de la deuxième thèse 

Introduction : La prise en charge des inégalités sociales de santé avec le développement des structures innovantes d’organisation des soins primaires, est une problématique actuelle de santé publique.

Objectif : Cette étude s’attache à décrire le Centre de Ressources pour la Coordination des Mini-Réseaux de Proximité (CRC/MRP), en expérimentation dans le département de Seine-Saint- Denis depuis 2008, qui vise à favoriser la prise en charge du patient complexe par le médecin généraliste et ainsi améliorer l’accès aux soins.

Matériel et Méthodes : Nous avons décrit le contexte historique et idéologique à l’origine de la conception de ce réseau, puis nous avons réalisé une étude qualitative auprès de 10 médecins utilisateurs du CRC/MRP. L’enquête s’est composée d’entretiens semi-qualitatifs avec chaque médecin.

Résultats : Les médecins généralistes interrogés expriment leur intérêt pour ce réseau innovant, qui vient apporter son soutien aux patients présentant des difficultés administratives et sociales. Le CRC/MRP est décrit comme un réseau social à la prise en charge élargie, qui vient combler un vide dans le système de santé. Les résultats apportés aux utilisateurs sont positifs, puisque le centre de ressources permet d’assurer la prise en charge globale des patients, tout en préservant un certain confort aux médecins. De plus, lors de cette étude, des modifications de la pratique quotidienne des médecins sont explicitées avec le sentiment d’améliorer leurs conditions de travail, la prise en charge médicale et la relation médecin/patient. Les Coursiers Sanitaires et Sociaux (CSS) piliers du CRC/MRP, sont décrits comme efficaces, disponibles et mobiles, et les médecins pensent qu’une formation sociale leur est nécessaire. La majorité des médecins interrogés semble d’accord pour généraliser le concept, Enfin, les médecins expriment des idées différentes et un sentiment partagé sur les modalités de financement de cette structure.

Conclusion : D’après les médecins utilisateurs, le CRC/MRP est un concept intéressant, ainsi qu’une structure alliant disponibilité et mobilité grâce aux CSS pour réaliser un travail social indispensable.

ElliotReid_MD ‘s speaking

J’ai proposé plusieurs fois à ceux qui le souhaiteraient d’utiliser cet espace pour dire ce qu’ils avaient envie de dire, notamment ceux qui veulent témoigner à l’occasion de #PrivésDeMG.

@ElliottReid_MD , celle qui m’a fait l’honneur de me demander d’être sa directrice de thèse, me fait aussi l’honneur de m’emprunter mon blog!

<3

 Les étudiants en médecine #PrivésDe(FormationEn)MG

Vous le savez si vous arrivez sur ce blog, en ce moment, Internet bruisse de tweets, de billets de blogs, de commentaires Facebook, et même d’un super tumblr (http://privesdemg.tumblr.com/à)  tous liés à un même hashtag : #PrivésDeMG.

J’avais envie d’y participer, mais du haut de mon inexpérience totale dans l’écriture, je ne voyais pas ce que ce je pouvais apporter de nouveau, vu la quantité de trucs géniaux qui ont déjà été dits (allez voir ici, en bas http://www.docteurmilie.fr/wordpress/?p=1223 )

Et puis j’ai pensé à ma garde jeudi dernier, ou j’ai fait une insomnie. C’est pas si fréquent, les insomnies, en garde. On sait qu’on peut  être réveillé à n’importe quel moment, donc habituellement c’est plus la course vers le lit sur lequel on s’allonge à moitié habillé après une petite prière au Dieu du bip-qui-ne-sonne-pas…

Bref, cette nuit la j’ai cogité pendant 2h, sur l’image que je donnais à « mes » externes, et surtout l’image qu’ils avaient de la médecine générale.

 

 

*Flashback* 3 heures plus tôt aux urgences pédiatriques, un enfant de 4ans à qui nous venions de découvrir un peu fortuitement une pneumopathie… Amené pour ses parents pour crise d’asthme, un aérosol de ventoline plus tard, un petit doute à l’auscultation « ça passe pas complètement pareil des deux côtés, non ? », et bim la radio nous confirme l’existence d’une infection pulmonaire. Comme à part ça le chtiot respire bien, sature bien et mange bien, me voilà partie pour expliquer aux parents le traitement, les choses à surveiller à la maison, la consultation dans 3 jours chez leur médecin traitant pour contrôler l’auscultation avec la petite lettre explicative que je viens d’écrire à lui donner, et ce qui doit les faire reconsulter avant si problème.

Un fois sorties de la pièce, mon externe me regarde un peu comme si j’étais une poule qui couvait un kiwi… « Mais euh, les pneumopathies faut pas les garder hospitalisées ? Et si l’antibiotique marche pas, et puis on a même pas fait de bilan sanguin… »

 

Hum, mon externe n’a jamais fait de stage en ville #Diag.

Me voila, à minuit, à lui expliquer que dans ce genre de cas, je m’imagine en cabinet : Est-ce que je l’envoie aux urgences cet enfant ? Ou est-ce que les points rassurants de mon examen clinique et le fait que les parents comprennent bien les points à surveiller à la maison et ne sont pas spécialement demandeur d’une hospitalisation ne me donnent pas envie de tenter le traitement ambulatoire ?

Nous avons discuté de la différence de prise en charge ville/hôpital pendant 20min, c’était vraiment intéressant. Puis je l’ai laissé rentrer chez elle, parce qu’être payée 20€ la garde,  à mon sens c’est déjà à peine acceptable pour 6h de boulot, alors les externes qui n’habitent pas loin de l’hôpital, je laisse partir plutôt que de rester toute la nuit pour pas grand-chose…

 

 

Alors voila je ne serai jamais l’interne qui saura répondre à vos questions du genre « on fait quoi comme bilan pré-thérapeutique pour les anti-tuberculeux ? » (je ne me souviens que de la consultation ophtalmo, mais juste parce que « dyschromatopsie » c’est un mot rigolo) ou encore «  c’est quoi déjà les critères de la pancréatite aiguë ? » (y’a Ranson pour la biologie, Balthazar pour le scanner, et pour les détails Google est ton ami) J’ai bien bachoté pour l’ECN, mais 3 mois après j’avais désappris avec application la majorité de ce que j’avais mis des mois à faire rentrer de force…

 

Par contre, j’aspire très fort à être l’interne qui vous fera découvrir que, quand on a le temps, s’assoir en face du patient et le laisser parler, ça peut permettre de mettre à jour un motif caché de consultation, voire même que le diagnostic sorte presque tout seul.

Ou cette interne qui vous martèlera qu’un patient, ce n’est pas qu’une somme d’organes dont il faut assurer l’homéostasie (c’est le mot classe des médecins pour dire équilibre) mais c’est aussi un passé, un contexte social et familial, des croyances, des moyens financiers aussi. Et que tout ça, ça va influencer l’évolution de la maladie, l’observance du traitement…

 

Ou encore peut-être, cette interne qui regardera du coin de l’œil vos réactions pendant que la gentille-VM-du-médicament-qui-lave-plus-blanc vous fait son laïus et vous offre des stylos –oui, je serai la parce que je ne sais pas envoyer balader les gens, même les VM quand je suis débordée, j’y travaille- ; cette interne donc, qui après vous emmènera chercher sur internet l’étude que la dame vantait tant ( tiens, un essai en non infériorité contre placebo…surprise !) et qui vous prêtera son Prescrire pour approfondir le sujet (probablement celui de février, les suivants attendant encore sagement dans leur emballage.. ahem)

(Et puis après, on ira ensemble gratter aux ciseaux le nom du médoc sur le stylo, parce que bon, on ne va pas faire du gaspillage.. (merci @docgamelle pour le truc) mais chuuut faut pas le dire)

 

 

En gros, j’aimerais vraiment être une de ces internes qui vous montrera que la médecine générale c’est un choix (et pas par défaut), qu’on y est heureux, qu’il y a des dizaines d’exercices possibles derrière, que c’est un métier vraiment riche de rencontres avec les patients…. [Qui a dit Bisounours ??]

 

Alors bien sûr, montrer tout ça pendant un stage hospitalier c’est pas très pratique.

Mais on doit bien faire avec, puisque dans ma fac en 2013, toujours moins de la moitié  d’une promotion d’externe ira faire un stage, 1 sur les 12 que compte l’externat, en cabinet de médecine générale en ville. Pour rappel, ce stage est obligatoire depuis 1997, c’est la loi qui le dit…. Il y a quand même un mieux cela dit, puisque sur ma promotion d’externe 2009-2011, on plafonnait à 10% au maximum ; et il y a carrément eu une année ou il n’y avait aucun stage de MG….

Le reste de la formation en 2e cycle : l’option Médecine Générale en D2 (soit la 4e année) récemment créé, qui comptait cette année 79 étudiants sur 480…. Mais comme toute option, n’y vont en priorité que ceux qui sont déjà un poil intéressés par le sujet.

Ah oui, j’oubliais ! Il y a aussi la fameux « séminaire de Médecine Générale » . Alors celui la il est obligatoire… Mais dure 6h, un samedi, peu avant les examens… Honnêtement, à l’époque, pourtant intéressés par la MG, j’y étais allée avec des pieds de plomb. Une grasse mat… .euh une journée de révisions en moins, qu’on aurait pu passer à réviser les examens des VRAIES matières, celles dont 4h ne suffisent pas à faire le tour ! (oui, à ce moment là je croyais vraiment que 4h suffisaient à faire le tour de la MG, après tout si la fac ne lui consacre que ces 4h, c’est que ca suffit, non ? ….)

 

 

Oui, j’aime avoir des externes en stage. On s’apporte les uns aux autres, je leur parle d’une spécialité qui reste encore un peu tabou dans leur faculté, j’essaie de les convaincre qu’être  #PrivésDeMG n’est pas une fatalité.

 

Et j’en profite maintenant, parce que même si je sais qu’une fois installée j’irai dès que possible m’inscrire pour pouvoir recevoir des externes dans mon cabinet….. Je sais aussi que m’installer c’est pas pour tout de suite, parce que mon rêve c’est de bosser en MUST (mé cay koi une MUST ? > C’est la : http://www.docteurmilie.fr/wordpress/?m=201209) mais qu’aujourd’hui le ministère de la santé me propose de signer un contrat qui ne fait que prouver qu’ils n’ont pas compris le fond du problème (voir ce super billet de @docmamz http://docmaman.canalblog.com/archives/2013/09/16/28012897.html )

Donc la, aujourd’hui tout de suite, j’ai envie de devenir médecin de famille, mais pas vraiment de m’installer, pas dans l’état actuel des choses…. Mais ceci est une autre histoire J

 

 

ElliotReid_MD

 

PS : J’ai beaucoup blablaté et je ne suis pas vraiment sûre que j’ai été vraiment claire, mais y’a @antoine_dub, un néo interne de gastro, qui résume tout ça bien mieux que moi, en 4×140 caractères!

 

Mettons nous en situation, je viens du sud, j’entends parler du nord comme étant froid-moche-naz. Je n’y suis jamais allé.

Pourquoi aurai-je un jour l’idée saugrenue d’aller m’installer dans le Nord ? J’risque un peu de passer pour un con là non?

Et bin la médecine général c’est les chtis, sauf que tout les étudiants vivent en PACA,

.. Et qu’ils savent pas que la bière et meilleure en haut, que les gens sont sympas. Bref QUE LE BONHEUR EXISTE AU NORD…. #PrivesDeMG

Et ben tu sais quoi Antoine ? Y’en a même qui ont choisi médecine générale ET dans le Nôôôrd, et qui kiffent ça !! Et qui font de leur mieux pour que les patients ne soient pas #PrivésDeMG J