Entretien Motivationnel

« – Vous continuez bien votre traitement? » « – Ben non, c’était écrit 3 mois, alors au bout de 3 mois, j’ai arrêté »

« Oui, oui, promis, demain je le prends ce rendez-vous! »

« – Vous venez pour votre renouvellement de traitement! Cela fait des mois que je ne vous ai pas vu! » « -Oui pendant qu’on y est mais là je venais pour ce truc sans importance sinon je ne serai pas venu »

« -Pff, l’autre jour mon médecin quand j’avais ce truc sans importance,il n’a même pas voulu me recevoir dans la journée! » « -Ben,c’est normal,s’il avait plus de place! » « -Oui mais il aurait pu me prendre entre deux, c’était rapide moi! (si on exclu le fait que j’y suis pas allé depuis des mois et qu’il y avait plein de choses à revoir) »

« -Vous prenez quoi comme traitement? » « -Je ne sais plus le nom:le petit comprimé blanc là »

« -Vous avez fait votre prise de sang? » « Non,j’ai perdu l’ordonnance »

« -Les médecins de toute façon, c’est tous des nuls! »

« -Il y a 3 mois environ, j’ai eu ce symptôme plutôt inquiétant,on m’a dit qu’il fallait que je consulte mon médecin, alors je viens vous voir »

« Oui, oui, promis, demain je le prends ce rendez-vous! »

Tous ces clichés sont bien connus! Vous allez me dire, c’est romancé! Mais non, et toutes ces citations véridiques viennent bien d’un seul et même patient. J’en aurais bien ajouté d’autres mais je ne voudrais pas qu’il ou elle soit trop reconnaissable!

La bonne nouvelle, c’est que je peux me moquer de ce boulet patient car je ne suis pas son médecin! Ouf, soupir de soulagement! Je plains son médecin!

Cela dit, c’est encore pire: c’est quelqu’un de mon entourage! Ah, la poisse!

Je ne me mêle pas trop des histoires de maladie des autres, enfin j’essaie mais quand la conversation vient sur le tapis, voici les perles que je récolte.

Et malgré moi, parce que je l’aime bien quand-même, j’aimerai bien que cette personne soit un peu plus attentive à sa santé!

Et comme on peut le voir, la tâche est ardue, les méthodes habituelles sont peu efficaces et n’étant pas son médecin, je peux utiliser des méthodes non déontologiques (ah ah ah: rire sardonique): je vais tenter une nouvelle méthode que je ferai peut-être breveter si elle s’avère efficace: le chantage par blog interposé! Oui, c’est peu conventionnel mais pourquoi pas!

Alors personne de mon entourage qui est un boulet mais que j’aime quand-même: si par hasard tu passes par là, sache que si tu continues à être un boulet:

-D’abord, je missionnerai une autre personne de notre entourage pour qu’il te prenne la tête avec ses théories bio, son alimentation équilibrée, son activité physique et ses discours sur les méthodes naturelles etc (et je te garantie que tu préféreras être ailleurs!)

-Ensuite, je dévoilerai ton identité secrète au grand jour, je rajouterai d’autres éléments accablants et je te pourrirai publiquement !

-Et si ça marche pas, je me mettrai à pleurer et à te culpabiliser!

Mais bon, tout cela n’est que pure fiction, ça n’existe pas des patients qui disent des bêtises pareilles! Ouf!

Quoi que, en parlant de boulet, moi-même je suis allée chez mon médecin tout à l’heure pour les vaccins de ma fille…sans les vaccins!

PS tardif: Il parait que cette personne a arrêté de fumer depuis 3 jours: je retire tout ce que j’ai dit et je ne dirai plus que encouragements et félicitations!!!! Bravo, continue et j’écrirai un article pour te féliciter 🙂

 

 

Je lui dirais

J’ai tourné sept fois ma langue dans ma bouche et mes doigts sur le clavier par crainte de dire des bêtises dans le contexte d’actualité assez complexe au niveau médical. Beaucoup de choses me rendent perplexes.Je ne suis pas forcément d’accord avec certaines personnes ou certains groupes de médecins.Je ne me sens pas à la hauteur pour donner mon avis. J’ai des idées trop utopistes. Comme Farfadoc , j’ai la capacité d’analyse d’un enfant de 4 ans. Je suis naive et en même temps résignée (voir ici).

D’un côté, j’ai mes idées sur ce qu’il faudrait changer dans le système de santé actuel (pas que dans le système de santé d’ailleurs), je suis pour l’accès aux soins gratuits pour tous, contre les dépassements d’honoraires et une médecine à deux vitesses, pour un changement du déroulement des études et d’autres encore.

De l’autre côté, je sais que rien ne changera, en tout cas, pas dans le bon sens.J’ai conscience que c’est plus complexe que dans ma ptite tête. Dans le système actuel, je conçois que certains comme les chirurgiens soient amenés à faire des dépassements d’honoraires en l’absence de revalorisation tarifaire. Le monde ne sera jamais comme je voudrais qu’il soit et j’ai peu de foi en des changements d’envergure. J’attends seulement du gouvernement en place un moindre mal.

Il est bien plus facile de raconter des histoires sur ma petite vie, mais je me dis que dès fois, il faut quand-même dire des choses sérieuses.

Par exemple, si je me retrouvais en face du ministre de la santé:qu’est-ce-que je lui dirais?

Bien sûr, je n’aurais aucune légitimité à une telle rencontre. Je ne suis pas du tout qualifiée en économie de la santé, je n’ai pas fait de politique, ni de syndicalisme, je n’ai aucune idée de la réalité des choses.

Que pourrais-je lui dire qu’elle ne sait déjà? En tant que qui?

Peut-être parce que je suis authentique, une médecin de terrain, de la réalité, pas forcément représentative de la majorité des médecins, certes non, mais peut-être représentative d’une nouvelle génération de jeunes médecins, qui aiment la médecine générale mais ne veulent plus l’exercer comme leurs ainés.

Peut-être que justement, j’aurais un autre regard sur les choses, un témoignage différent des interlocuteurs avec lesquels elle a l’habitude de discuter. Peut-être qu’en tant que jeune médecin au profil « rare et recherché », c’est à dire qui veut s’installer en tant que médecin généraliste libéral dans une zone certes urbaine mais qui est considéré tout de même comme un désert médical, je pourrais avoir des choses à lui dire.

Rien de transcendant, ce que je dirais n’aurait rien de nouveau et ne semblerait n’être que des évidences.

Et pourtant, les lois et mesures prises depuis des années vont parfois à l’encontre de tout entendement. Quand on voit que pendant des années, les gouvernements ont mis en place un numerus clausus en partant du principe que moins il y aurait de médecins, moins il y aurait de dépenses de santé, on se dit que parfois l’absurdité n’a pas de limites.

Donc mes idées à moi, sur ce qu’il faudrait faire pour qu’il y ait plus de médecins qui s’installent semblent peut-être évidentes mais peut-être ne le sont-elles pas.

Quand j’étais petite, j’avais écrit ça sur ce qu’il faudrait faire pour qu’il y ait plus de médecins qui s’installent en Seine-Saint-Denis.

Je suis pas beaucoup plus grande, mais j’ai participé aux propositions des 24 blogueurs sur les déserts médicaux.

Alors, je ne me sentirais pas une totale légitimité, j’aurais peur de dire des bêtises ou des évidences mais voici ce que je dirais si d’aventure la ministre de la santé me demandait mon avis .

Je lui dirais que j’aime mon métier et que je me considère chanceuse de l’exercer. Je ne suis pas la seule, je connais, je côtoie des médecins généralistes qui aiment profondément leur travail. Beaucoup sont heureux, plus qu’on ne le pense, car ils ne se font pas entendre, et comme m’a dit une journaliste hier « on ne va pas faire un reportage sur quelqu’un qui dit que tout va bien »…Beaucoup par contre, sont à juste titre découragés et épuisés moralement et physiquement par les nombreuses difficultés auxquelles ils doivent faire face. Cette image, bien que réelle, participe à décourager les jeunes médecins qui ont me semble-t-il une vision partielle.

Je pense que plutôt que de prendre des mesures ponctuelles, des ptits trucs par ci, des ptits trucs par là, il faut d’abord prendre le problème à la source: faire en sorte que les médecins qui sont heureux, comme moi pour l’instant le restent et ne se découragent pas, que ceux qui sont dans la difficulté soient aidés, et encourager les jeunes médecins.

Les jeunes médecins ne s’installent plus. Pourquoi le feraient-ils?

Peut-être que premièrement s’ils connaissaient une autre vision de la médecine générale, ils seraient plus motivés et deuxièmement si les conditions d’exercice étaient moins difficiles, ils seraient peut-être même nombreux à faire la queue.

Il faudrait d’abord changer le déroulement des études de médecine.

Il faudrait changer le mode de sélection de la première année qui se fait d’après moi sur des critères absurdes et pas du tout sur des qualités qui pourraient participées à faire un bon médecin.

Le déroulement des études est ensuite totalement hospitalo-centré avec une méconnaissance totale que ce soit dans les cours théoriques ou dans les stages pratiques de la médecine générale,avec une dévalorisation de la médecine générale, qui est encore aujourd’hui souvent associée à la voie de l’échec. Quel jeune médecin généraliste n’a pas entendu au moins une fois « Mais pourquoi tu ne fais pas une spécialité? ».

Ce point là est très important, il mérite d’être approfondi mais je ne veux pas alourdir cet article fleuve: j’en ai parlé de manière détaillée ici.

Il faut donc modifier le cursus d’une part en deuxième cycle, avant le choix de la spécialité et d’autre part en troisième cycle, une fois le choix de la médecine générale effectué pour que les jeunes médecins ne s’orientent pas vers un autre type de médecine générale, vers la médecine d’urgence ou autre activité pouvant être pratiquée avec le DES de médecine générale.

Parce que les jeunes médecins à la fin de leur internat ont peu connus la médecine libérale, elle leur fait peur. Ils ont travaillé en équipe toutes leurs études, être seuls les effraie.On ne leur a pas appris à gérer une entreprise libérale.

En développant les stages en médecine libérale, en sortant les études de médecine du CHU, en faisant en sorte que l’enseignement mette en valeur la médecine générale, en promouvant son exercice, en donnant les moyens à la filière universitaire de médecine générale de se développer, une grande partie du chemin serait déjà faite .

Les départements de médecine générale, le CNGE sont très dynamiques et plein d’idées. Il faut juste leur donner les moyens de se développer, permettre la création de postes de chefs de cliniques, de professeurs de médecine générale, favoriser la recherche en médecine générale, au même titre que les autres spécialités. C’est une question de moyens financiers certes mais aussi de manque de considération de cette spécialité et de mentalités qui ont du mal à évoluer. Que l’on ne vienne pas se plaindre de manquer de généralistes si on ne se donne pas les moyens pour leur formation.

Et c’est là qu’arrivent les MUST (maisons universitaires de santé) qui seraient l’équivalent d’un CHU en ville, un lieu d’apprentissage de la médecine générale, avec des externes, des internes, des chefs de clinique et des médecins séniors. Je ne vais pas redétailler ici tout ce qui est clairement expliqué dans le lien.

Faire connaitre et promouvoir la médecine générale dans les études est la première chose. Améliorer les conditions d’exercice est la deuxième.

Oui, c’est un beau métier, non ce n’est pas un métier facile et non les jeunes médecins, ces égoistes ne veulent plus faire de leur métier un sacerdoce au détriment de leur vie de famille.

N’en déplaise à certains, à beaucoup même, régler le problème du manque de médecin passe d’abord par comprendre ça.

Non, les jeunes médecins ne sont pas des nantis, non ils n’ont pas eu des études gratuites et faciles, non ils ne sont pas des fainéants, bien au contraire, mais non ils ne veulent plus exercer la médecine générale comme leurs ainés: seuls, travaillant du matin au soir, 80 heures par semaine, les nuits et le week-ends, disponibles en permanence pour leurs patients, sacrifiant leur santé, leur famille.

Et personnellement, je trouve que c’est une bonne chose, que cela s’appelle le progrès, qu’un médecin heureux qui organise sa pratique comme il le souhaite est plus utile à ses patients qu’un médecin épuisé, qui n’en peut plus, qui y laisse sa santé et son amour du métier au passage.

A titre personnel, je travaille environ 30 heures par semaine, j’organise mon temps de travail comme je le veux, je gagne correctement ma vie, je suis heureuse.

Ces propos choquent!

Pourquoi?

Parce que cela sort du caractère sacerdotal qu’on se fait de la médecine, parce que les autres avant ont fait différemment, parce que l’on « doit » quelque chose à la société.

Je ne suis pas d’accord. J’ai cette possibilité, je la prends.Je profite de mes enfants en bas âge, de la vie. Plus tard, si j’en ai envie, je travaillerai davantage.

Bien sûr, il faut organiser les choses en pratique pour que les patients n’en pâtissent pas, ce ne sera pas toujours facile, ni même possible dans certains endroits, il faut réorganiser la permanence de soins, changer les modes d’exercice, et là j’en reviens à nouveau aux MUST, tout cela est primordial mais tant que l’on aura pas admis cette évolution et surtout que l’on verra ça comme un problème, on n’avancera pas.

C’est l’image du médecin qui doit être changée, quand j’entends les propos, quand je lis les commentaires, il y a de quoi être totalement découragé mais je tiens bon. La première des barrières est celle que l’on se met à nous-même.

Il faut organiser les choses différemment, il faut écouter les plaintes des médecins et faire en sorte que les difficultés soient moindres, de supprimer certaines absurdités comme les décrit genou des alpages. Cela est possible avec un peu de volonté et de logique et en partant du terrain.

Mais je ne crois pas que les jeunes médecins ne veulent pas s’installer en libéral, ils ne veulent pas s’installer en libéral dans l’état actuel des choses. Moi, j’aime le libéral, j’aime la liberté, le choix des horaires et les possibilités multiples.

Si on leur promettait des horaires moindres, si on les accompagnait pour les difficultés administratives, la découverte des méandre de l’entreprise libérale, si on les formait à ça (dans une MUST par exemple) et si on leur montrait la richesse et le plaisir de ce métier, je crois que je ne serais pas la seule à vouloir m’installer.

Des horaires moindres, allez-vous me dire, comment est-ce possible alors que l’on manque de médecins? Et bien, cela me parait logique: trois, deux ou même un médecin à mi-temps ( entendons sur mi-temps: un mi-temps de 70 heures, c’est en fait un 35 heures), cela fait tout de même plus que zéro médecin à plein-temps.

Et puisqu’il faut parler argent, bien-sûr, il faut revaloriser les actes, bien sûr il faut réflechir à d’autres modes de rémunération, bien-sûr les médecins ne travaillent pas pour la gloire et bien sûr il y a des réfléxions à mener sur ce sujet mais je pense profondément que l’argent n’est pas la motivation première et que l’on ne choisit pas ce métier pour l’argent.

Une fois que tout cela sera fait, et que l’on aura de nombreux médecins désirant s’installer, restera encore le problème des déserts médicaux. Et là, je ne prétend pas avoir de solutions miracles. Le problème de désertifications des campagnes va bien au delà des médecins:comment peut-on demander à un jeune médecin de s’installer quand il n’y a pas de commerces de proximité, pas d’emploi pour son conjoint, pas de crèches pour ses enfants? Y’a-t-il des solutions à cela?

Je l’ignore.

Ce que je sais, c’est que les mesures coercitives sont absurdes. Peut-on demander à un jeune étudiant de s’engager au début de ces études à exercer à un endroit donné quand il ne sait pas ce que sera sa vie dix ans plus tard. Peut-on demander à un médecin qui finit ses (difficiles et éprouvantes) études, qui a la trentaine, souvent un ou une conjointe et possiblement des enfants, de laisser sa vie pour partir là où personne ne veut aller. Il n’ira pas. Je me suis installée où personne ne veut aller parce que j’en avais envie, je n’aurais pas été ailleurs si on m’avait dit d’y aller. Ma vie privée ne me l’aurait pas permis. J’aurais fait autre chose! Je ne comprends pas ceux qui ne comprennent pas ça.

En tout cas, la coercition est absurde et je vois avec plaisir que la ministre ne va pas dans ce sens.

Quelles solutions? Vous ai-je déjà parler des MUSTs?

Je connais des jeunes médecins qui aiment ou aimeraient travailler dans les campagnes. Oui, il y en a. C’est un exercice avec de nombreux attraits. Je suis sûre que certains s’installeraient si les conditions étaient différentes et s’ils avaient connus cet exercice pendant leurs études. Il faut imaginer de nouvelles solutions, comme par exemple celles que nous proposons avec des salaires aux enchères.

Encore une fois, je n’ai pas de solution miracle. Faire connaitre, promouvoir, rendre attractif. Changer l’image. Et changer la pratique.

Cela peut sembler naif ou peu concret. Les propositions concrètes sont dans les deux documents ci dessus. Le reste ce ne sont que des évidences.

Donc, voilà ce que je lui dirais si la ministre de la santé me demandait mon avis.

Je lui dirais que je ne suis pas économiste de la santé, que je n’ai pas de connaissances politiques mais je lui dirais de commencer par là…

Et de trouver des solutions qui pour une fois iraient dans le bon sens, ne seraient pas absurdes et faire des changements d’envergure, pas des ptits trucs par ci et d’autres par là.

Je lui dirais que je préfère être à ma place qu’à la sienne parce que cela n’est pas simple.

J’essaie quant à moi, à mon petit niveau, local ou sur ce blog, en tant que maître de stage, de faire connaitre la médecine générale, de faire connaitre mon département.C’est tout ce que je peux faire. Et peut-être influencer une ou deux personnes…

Je pense que dans le système actuel, de grands changements ne se feront pas, qu’on dira qu’il n’y a pas les moyens.

Je ne fais pas de politique mais je pense que de l’argent il y en a et qu’il faut le prendre ailleurs que chez les patients et ailleurs que chez les médecins (je laisserai gentilmari l’expliquer un jour).

Je pense surtout qu’il faut décider des moyens que l’on veut se donner. Veut-on-des médecins oui ou non?

Voilà, je n’aurais aucune légitimité mais voilà ce que je dirais si on me le demandait.

Vous allez me dire, heureusement que ça n’arrivera pas …quoi que …

 

 

 

 

 

 

1 an 3 mois

Hier, j’ai eu une journée bien remplie et l’accès à l’ordinateur était bloqué par la table que j’avais installée pour l’anniversaire surprise de mon mari. Oui, parce que suite à la surprise qu’il m’avait faite, je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison, que j’allais lui rendre la pareille, et comme en plus, il avait répété à maintes reprises qu’il ne voulait absolument pas et en aucune façon fêter son anniversaire, je me suis dit que cela pouvait être une idée lumineuse. Donc toute la journée, j’ai préparé ça, course,ménage, préparation, avec un bébé comme handicap (j’ai même du désétendre du linge, ce qui est au moins un évènement annuel, vu que je ne m’occupe de ces choses là:le linge! si bien qu’hier,quand le réparateur du sèche-linge m’a posé plein de questions-genre mais il est chaud le linge quand c’est fini-j’ai du avouer « mais je n’en sais rien moi,je ne m’en suis jamais servi » bref je digresse) et j’ai été hanté par l’idée oppressante que je ne pourrai pas publier mon article mensuel (j’ai été aussi oppressée par l’idée qu’il fallait quand-même que je fasse un gâteau d’anniversaire, servir des mister freeze en dessert, ça le faisait moyen, surtout pour les bougies, et finalement je l’ ai fait mais il est resté dans le four façe à la concurrence déloyale de notre ami pâtissier qui a ramené plein de succulents desserts mais je digresse encore). Mais à part moi, cela n’a bien sûr gêné personne puisqu’il faut se rendre à l’évidence: Tout le monde s’en fout! Et oui c’est scandaleux mais c’est pourtant vrai! Bon comme on vient de me faire remarquer, tout le monde n’est pas un psychopathe des dates anniversaires.C’est juste…

Mais bon, rien ne m’arrête, même pas l’indifférence, et même si on n’est plus tout à fait le 17, je vais quand-même faire mon petit bilan mensuel.

Un mois bien rempli!

Un mois de plus à materner et même la fatigue n’entâche pas le bonheur de ce petit bébé qui devient déjà une grosse mémère .Premiers sourires, premier areuh, premier …euh non c’est tout, à part ça, elle sait rien faire, les discussions restent limitées. Ah si quand-même deuxième congrès médical avec sa photo dans le journal, pas mal l’endive! Et j’aime sa compagnie. La perspective de reprendre le travail dans 15 jours commence à me miner très sérieusement …

Côté blog,un mois pas très rempli certes mais l’article CertifalaconDOr a battu tous les records avec genre 3000 visites en une journée (ce qui est 10 fois plus que d’habitude), donc merci à tous ceux qui ont participé avec leur certifs.

Un mois bien chargé au niveau de l’actualité médicale, j’aurais beaucoup de choses à dire sur le sujet mais comme je l’ai dit la dernière fois, pour l’instant je tourne sept fois ma langue dans ma bouche avant de dire quelque chose sur des sujets somme toute assez complexes.

Un mois de désillusions aussi avec des attaques à mon côté bisounours. Des petites choses, des détails mais plusieurs petites choses qui altèrent un peu mon optimisme légendaire. Les manifestations comme celle d’hier contre le mariage gay dont j’ai parlé ici; ouvrir un journal que je tiens en estime et me rendre compte que mon témoignage pour lequel j’avais donné de mon temps et du coeur n’y est pas mais que seul celui montrant une image négative de mon département, certes réelle mais d’après moi partiale, a été publiée; voir l’évolution inquiétante de mon métier, me rendre compte que cela ne va pas s’arranger, entendre des discours, des commentaires décourageants; me rendre compte que le fait que moi je suis contente de mon sort agace, que mon enthousiasme est même presque politiquement incorrect; encourager des jeunes médecins et sentir la désapprobation de certains; me rendre compte que ma situation à moi n’est pas aussi parfaite que je le pensais et que par extension il n’y a pas de situations parfaites; autant de petites choses qui entaillent un peu mon enthousiasme mais pas tant que ça et ne m’empêchent pas de me réjouir à l’idée de belles rencontres à venir, de débats qui m’apprendront d’une manière ou d’une autre quelque chose et du plaisir malgré tout de retrouver bientôt mes patients.

Et puis, j’ai pas trop eu le temps de réfléchir à tout ça car novembre est avant tout le mois des anniversaires par chez moi. Plein de gens sont nés en novembre dont gentilmari hier, dont mon frère, dont ma fille, le même jour que mon frère, et d’autres qui me sont chers. Alors on n’arrête pas de célébrer. Voyage en Savoie, seule avec mes deux filles pour célébrer en grande pompe les 80 ans de ma grand-mère. Trois jours de festivités au milieu de la montagne au son de l’accordéon à savourer pleinement le bonheur d’être toute la famille réunie avec la conscience accrue de la valeur de ce moment. Trois jours de festivités également pour les 5 ans de ma fille avec la soirée pyjama à thème annuelle, évènement de renommée mondiale qui me fait regretter de ne pas avoir plutôt un blog sur les organisations d’anniversaire, entre les déguisements, les gâteaux, le repas à thème et le grand jeu de piste à multiples épreuves comme chercher de l’or ou faire du tir à l’arc bref je digresse encore. Et cette année, aux 20 enfants de la soirée pyjama et autant d’adultes le lendemain s’ajoutait le nouveau défi du surlendemain avec 15 enfants de sa classe..Avec la soirée d’hier soir par la dessus,et en dépit du plaisir immense que j’en retire, là tout de suite, j’ai juste envie de crier de joie: les anniversaires sont finis!!! …Maintenant ça va être les fêtes de fin d’année…

Je n’oublie pas les anniversaires d’évènements tristes qui sont intriqués à ceux-là, les trop nombreux absents à ces évènements… la peine est là, je n’oublie pas mais la vie suit son cours et je prends ce qu’elle me donne.

Allez puisque je peux pas m’en empêcher: deux photos d’indiennes de ma soirée à thème: le tout premier sourire de ma fille au moment même où je la prenais en photo (véridique) et un de mes gâteaux.

Bonne journée

Il y aurait beaucoup à dire sur l’actualité médicale, mais j’ai peur de mal dire les choses sur des sujets assez complexes, les désillusions se battent avec mon côté bisounours et je tempère en tournant 7 fois ma langue dans ma bouche et mes doigts sur le clavier en réfléchissant à ce que je pourrais dire à Marisol Touraine si je la rencontrais (sait-on jamais)

En attendant, l’actualité n’étant pas que médicale, je me permets une fois de plus d’écrire un billet non médical, parce que j’en ai envie tout simplement.

Aujourd’hui, somme toute bonne journée, outre l’élection de Barack Obama, l’actualité est marquée par l’adoption par le conseil des ministres du projet de loi sur le mariage homosexuel. C’est un début…Il reste beaucoup à faire, notamment sur le droit à l’homoparentalité.

Ce qui est difficile, c’est tous les propos que l’on entend à cette occasion, que ce soit Christine Boutin, Serge Dassault ou le français moyen, les propos sont honteux et incompréhensiblse.

Je ne comprends pas…

Je n’ai jamais compris les idées de la plupart des gens cela dit.

Je ne comprends pas mais même si je ne comprends pas,cela ne me blesse pas personnellement.

Comment je vivrais ces odieuses attaques si j’étais concernée personnellement?

Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet mais je ne le ferai pas.Je ne ferai pas changer d’avis ceux qui ne valent même pas la peine qu’on fasse attention à eux.

Mais je voudrais que ceci soit lu

Parce que lui non plus ne comprend pas

« je ne comprends pas  » 

« ce petit bout de rien »

(de tout et rien)

tout simplement

Et si je fais cet article, en vérité, ce n’est pas que parce qu’aujourd’hui est quand-même une bonne journée, ce n’est pas pour lui tirer quelques larmes (ça c’est trop facile): c’est parce que je fayotte pour être invité à son mariage!