Appel au don

Bon, j’ai envie de rire un peu! Ben oui pourquoi pas… y’ a pas de mal à ça, c’est pas parce que les gens sont malades/déprimés, que le monde tourne à l’envers et que des enfants meurent de faim qu’on peut pas rigoler!

J’ai déjà dit que la médecine générale,parfois c’est drôle aussi!

Mais bon voilà, jsuis un peu à court de choses drôles, je me répète vachement et souvent je ne fais rire que moi!

Mes blagues préférées avec mes patients sont hyper drôles!

Exemple:

– « Asseyez-vous, c’est le même prix! » aux gens qui restent debout

– « C’est la mode » aux gens qui toussent ou qui ont la gastro

– « Je vois que vous avez mal au bras » aux gens qui ont une attelle du genou

– « On est deux médecins, mais c’est le même prix  » ou selon l’humeur « Ca fait 2 fois 23 » quand mon externe est là

– « C’est chouette, vous avez de la place assise au moins » à la dame qui me raconte qu’elle prend le RER de 5h08.

– « Avec traitement, vous allez guérir en 7 jours, sans traitement en une semaine » (copyright Jaddo)

– « Je vous souhaite une bonne année mais pas une bonne santé hein, faut bien que je travaille » quand j’en ai marre de la bonne année!!

– « Attendez, je vous prépare une carte de fidélité » aux mamans de 3 enfants qui passent leur vie dans mon cabinet

– « Chèques, espèces, carte bleue, chèque vacances, tickets restaurant » quand on me demande comment payer…

Bon, honnêtement, ces exemples ne me rendent pas justice, parce que en vrai, je suis hyper drôle comme fille, mais là, ça me vient pas et c’est vrai que j’ai besoin de nouvelles blagues!

D’où cet article passionnant: j’ai besoin de votre aide! Mes amis docteurs très spirituels à l’humour cinglant et naturel, et les autres aussi: faites moi part de vos blagues aux patients que je vous pique des idées!

Quoi? On a de l’humour ou on en a pas, on ne peut pas piquer celui des autres, me dites-vous!

Ben on peut essayer! Je vous prête mes supers blagues et en échange je lance cette semaine un recueil sur mon blog ou sur twitter. Si il y a matière, j’en ferai peut-être un florilège! (si vous avez des tuyaux pour la catégorie bonne année, je suis preneuse).

Allez, à votre bon coeur…

(En fait, hier soir, j’ai regardé « Que ma joie demeure » d’Alexandre Astier, et je me suis réveillée triste de ne pas avoir au moins un tout petit peu le génie des mots et un peu d’humour comme lui!

Alexandre Astier, vous pouvez participer si vous voulez!)

Les mots des autres 2

Contrairement à l’année dernière, je n’ai pas fait de billet pour vous souhaiter une bonne année.

L’année dernière, atteinte de blogorrhée (copyright Doc Adrénaline) , j’avais écrit ce billet passionnant : Bon ben Bonne Année 

et c’est marrant parce que la veille du réveillon, je me suis réveillée complètement coincée au niveau du cou et je n’ai pas pu bouger pendant 2 heures et ça m’a rappelé l’année dernière, sauf que cette fois, j’avais mon téléphone et que je pouvais twitter, même la tête de travers. Bref, je digresse déjà!

Je ne suis pas très « bonne année » cette année! L’année dernière, ça n’a pas vraiment marché alors…

Mais quand-même, je souhaite une bonne année à tout le monde et j’en profite pour remercier tous ceux qui ont été présents cette année, sincèrement! Et tous ceux qui m’ont laissé de gentils commentaires. A chaque fois, cela me touche vraiment.

Et tous ceux qui m’ont soutenu dans les moments difficiles! Vraiment, du fond du coeur! Et tous mes amis de twitter, ceux que j’ai eu la chance de rencontrer cette année et tous les autres, qui sont toujours là quand il faut!

Et j’arrête de faire ma bisounours!

Et en parlant de Bisounours, j’en ai trouvé une belle récemment et elle m’a tellement plus que je voulais vous en parler.

J’avais déjà tenté de vous faire partager les belles découvertes que j’avais fait, les blogs que j’aimais.

Dans Les mots des autres, je vous avais parlé de mes chouchous, de ceux dans lesquels je me retrouvais. Je ne peux que vous conseiller d’aller y jeter un oeil si ce n’est déjà fait! Je ne peux pas re-citer tout le monde mais s’il vous plait, cliquez sur le lien .

Depuis, plein de nouveaux blogs ont fait leur apparition, une vraie épidémie, tous aussi intéressants les uns que les autres.

J’ai enfin rajouté des liens qui manquaient. Je m’excuse pour ceux que j’ai oublié, ce n’est pas facile, il y en a tellement.

Je ne peux même pas tous les citer, dans les ptits nouveaux, allez voir Docgécé, DocAdrénaline et Armance , mais les autres aussi!

Une mention spéciale à Docteur Seuss, blog médical et musical, car il m’a fait le bonheur d’interpréter cette chanson qui me tenait à coeur!

Il n’est pas possible de passer à côté du blog de Sophie Sage-femme : Liberté Egalité Maternité qui raconte magnifiquement ses aventures humanitaires au Pays Des Reves.

En prime, vous y trouverez les liens vers d’autres blogs de sages-femmes (et hommes) que je n’ai pas eu le courage de tous mettre mais qui sont également à voir.

Ce n’est pas un blog de médecin, mais un blog de l’autre côté de la barrière, il m’a beaucoup touché, allez lire les histoires de l’attachante nouchette et de sa maman  courageuse et drôle.

Et ma découverte de la semaine, une bisounours comme moi, lisez, vous comprendrez pourquoi la lecture de son premier article m’a fait tant de bien.

Elle porte le prénom de ma petite soeur…

Je lui souhaite une bonne continuation pour son blog et pour ses études.

A lire absolument: Des hommes pareils sur le Blog de Cassandre.

A tous ceux qui écrivent, sachez que vous m’apportez énormément, vous lire est un enrichissement quotidien! Merci

Et en 2013, ce que j’aimerai, c’est publier sur mon blog des écrits d’autres personnes, si certains sont intéressés, n’hésitez pas!

J’aimerai que Dr Who qui avait écrit pour moi son « histoire de la médecine » récidive. J’attends avec impatience!

Mon amie La Boutonnologue a un talent pour raconter les histoires, je suis sûre qu’à l’écrit, elle serait géniale.

Mon amie Louise a le génie de l’écriture…

Gentil Mari a évoqué l’idée d’écrire quelque chose mais il ne veut pas que je le lise avant!

Bref, si quelqu’un est inspiré….

 

 

Médecin émerite…un jour

Vient de paraître la liste des lecteurs émérites de Prescrire! Jusqu’à présent, je trouvais fou de payer pour faire un test de lecture. Et puis, pour la première fois, j’ai regardé la liste attentivement, j’y ai vu des noms que je connais, et j’ai été admirative! (Petite digression, il y a une douzaine de personnes que je connais dont dix twittos,cela parle tout seul…) Finalement, je vais peut-être essayer de faire en sorte que mon nom y apparaisse!
Être lecteur émérite de Prescrire n’est pas une fin en soi, certes, je les trouve parfois un peu extrêmes et ce n’est pas la parole sacrée, mais il faut avouer que quand-même, ils sont un bon guide et une référence solide!
Être lecteur émérite sera peut-être une des choses qui feront de moi un bon médecin!
Encore faudrait-il qu’il y ait une définition à « être un bon médecin ». Je ne cherche pas à la trouver, j’essaye juste de faire au mieux!
Pour moi, et cela n’engage que moi, un bon médecin est d’abord quelqu’un qui écoute, qui aime les gens, et qui considère la personne qu’il a en face de lui avec empathie et intérêt.
Sans prétention aucune, je crois que c’est mon cas! J’ai eu tellement à faire à des cons de médecins que je me suis jurée de me souvenir chaque jour des erreurs à ne pas faire, humainement.
Après, cela ne suffit pas, je suis gentille, oui c’est bien beau, mais bon: « Son Médecin était gentille » comme épitaphe, c’est peu réconfortant.
Donc, être gentille, c’est fait, maintenant, va falloir que je sois un minimum compétente.
J’ai conscience de mes lacunes! Je suis nulle en examen clinique, en plus, j’aime pas trop! Je ne fais pas suffisamment déshabiller les patients. Il y en a qui aiment toucher, palper, moi ce n’est pas mon cas. L’examen est la partie de la consultation qui m’embête le plus, déjà, il faut se lever et ça m’embête, c’est mon côté fainéant. J’adore quand j’ai un externe qui fait l’examen à ma place (si ma présence n’est pas requise, sinon je me lève quand-même). Dès fois, il y a des consultations qui ne nécessitent pas d’examen, j’adore! Mais,si patient à la fin me dit « Vous pouvez me prendre la tension docteur » je le maudis.Pour la peine,je sers le brassard très fort et puis je dis 12-8… Déjà que je me fais violence pour prendre celle des gens qui viennent pour ça…et en plus, dès fois, je prends la tension des patients assis au bureau! Han, c’est mal!! Faut vraiment que je travaille la dessus.
Donc, je suis un médecin gentille et fainéante.
Quoi d’autre?
J’ai déjà dit que j’ai deux mains gauches! Du coup, au niveau gestes techniques, c’est très limité…ce qui satisfait bien mon côté fainéant…
À part ça, et bien je fais au mieux pour essayer d’être compétente, formation  médicale  continue, échanges , remise en question…
Il y a tout ce que je fais de mal et dont je n’ai pas conscience et ça, c’est le pire. Je demande à mes collègues de me faire remarquer si il y a des choses que je fais mal, ou à mon remplaçant. C’est l’avantage du travail en groupe ou des externes/internes. J’ai peur des mauvaises habitudes que je crois bonnes mais si personne ne me dit le contraire, je ne peux pas le savoir. Ah bon le médiator, c’est pas bien, mais fallait me le dire!!!
Et puis il y a toutes les choses que je fais mal mais que je sais que je fais mal. Ça c’est moins pire je pense,non? En avoir conscience, c’est déjà bien. C’est grâce aux échanges, aux collègues, à Prescrire, aux FMC, à twitter que j’en ai conscience.
Du coup, chaque consultation est une lutte avec moi-même, une lutte épuisante et pas toujours remportée pour ne pas céder à la facilité, pour ne pas tomber du côté obscur de la force comme le dit Jaddo! C est tellement tentant ,d’ailleurs tout le monde y cède plus ou moins parfois…c’est le plus ou moins qui est important!
D’abord il y a mes putains de principes qui me pourrissent la vie. Ah,que j’aimerais faire sur le pas de la porte tous les arrêts et certificats et autres renouvellements que l’on me réclame. Que ce serait confortable de répondre oui à la moindre demande (un bon point pour mon côté gentille) et de prescrire sans examiner les gens (un bon point pour mon côté fainéante) ou tiens, truc de fou, ne rien écrire dans les dossiers ou voire même dans le carnet de santé! Et jpourrais en voir plein des patients comme ça dans une journée… Et en plus, personne ne me dirait rien…
Oui mais voilà, j’ai envie d’être un bon médecin, et selon ma définition personnelle, un bon médecin ne fait pas ça.. C’est con…
Alors, du coup, je lutte, et ce n’est pas facile…
J’ai noté pendant une journée tout ce que j’ai fait de pas bien, en en ayant conscience. (je ne vous parle donc pas des graves erreurs que j’ai peut-être fait sans le savoir).Ca en fait des choses quand-même.
-On commence par un renouvellement de traitement de diabète!
Je ne vous parle pas de l’examen clinique très succinct et de la dernière fois où j’ai examiné le pied de ce patient et fait le test du monofilament, il y a très probablement plus d’un an mais là on cumule ma fainéantise avec ma phobie des pieds donc c’est vraiment très dur pour moi, allez je passe mon tour, on verra la prochaine fois… Et puis, il est suivi par le diabèto, deuxième erreur et elle est fréquente, je présuppose que le spécialiste à fait ce qu’il fallait et me repose sur lui.
Je passe peu de temps sur les règles hygièno-diététiques qui sont pourtant primordiales parce que c’est long, difficile, laborieux et décourageant et que là tout de suite, j’ai pas trop le courage.
Je renouvelle la mort dans l’âme les traitements prescrits par le spécialistes dont j’ai déjà parlé ici, même si je sais que l’on n’a pas de recul et que cela est déconseillé par Prescrire parce que ben je sais pas comment faire autrement…
Le patient à mal au genou, il demande des anti-inflammatoires, je lui explique qu’avec le diabète, il vaut mieux éviter, les effets secondaires toussa, mais la dernière fois, un autre médecin lui en a prescrit, il a très mal etc.
Les anti-inflammatoires sont un problème pour moi, les pratiques de mes confrères sont variables, du coup je ne sais pas si j’ai vraiment tort d’être aussi réticente ou si j’en donne trop et puis il y a les habitudes des patients…
Et j’avoue que face à la douleur, je donne probablement trop de médicaments, j’ai vraiment du mal devant quelqu’un qui a mal…
Bref, je lui en prescris quelques jours en lui expliquant le côté exceptionnel de la chose.
En gros, si on reprend, c’était vraiment une mauvaise consultation!
-J’examine un enfant et j’ai l’impression d’entendre un petit souffle cardiaque.Premier problème: je suis nulle en examen clinique, donc jsuis pas sûre de mon coup,  et souvent le cardiologue ne retrouve pas le souffle en question. Deuxième problème, comment dire à la mère que son enfant a un souffle au cœur, sans lui faire trop peur mais assez quand-même pour qu’elle fasse ce que je lui dis de faire, d’autant que moi-même je ne suis pas sûre de ce qu’il faut faire et d’ailleurs je ne suis même pas sûre qu’il y a un souffle!
-Les génériques …pff… Nécessiteraient un article à eux tous seuls… Cette fois ci,je suis face à « J’ai vu à la télé, c’est fabriqué en Inde » « Vous guérissez d’un coté, de l’autre vous avez autre chose » Je réponds, j’explique…pas assez, pas le courage de répéter sans cesse les mêmes choses, il faut choisir son combat: à chaque consultation, on ne peut pas livrer tous les combats…
Pour les génériques et pour la prescription en DCI, je ne le fais pas encore assez, mais je lutte, de plus en plus …
-Un patient que je connais bien vient pour, comme il y a quelques mois, des champignons entre les orteils….oui ben c la même chose que j’avais vu de mes yeux la dernière fois, quel est l’intérêt de reregarder? Je n’en vois pas, ça tombe bien rapport à ma phobie des pieds. Je renouvelle le traitement sans l’examiner. Han! C’est pas bien!
-Une consultation sur les MST, je m’aperçois que c’est un sujet que je ne maîtrise pas du tout et que comme à chaque fois que je me suis dit que je devais me former dessus, je ne l’ai pas fait. Du coup, je traite à tort je crois une bébête qui ne nécessite pas forcément de traitement et il se peut même que je dise que c’est une MST alors que en relisant, ce n’est ptet même pas le cas.
Lacune de connaissance… On ne peut pas connaître tous les sujets, certes mais quand-même…
-Les certificats d’absence scolaire: je suis crevée, ce n’est pas mon patient, je n’ai pas envie d’expliquer que ce n’est pas obligatoire etc etc, je le fais, ça va plus vite… juste pour cette fois… Et quelques autres ….
-Un patient n’a pas rendez-vous, je le prends en plus, j’explique que c’est sur rendez-vous etc etc mais je le prends quand-même…Pareil, pour des patients qui viennent à deux alors qu’ils ont RDV pour un… J’explique mais je dis oui quand-même… Juste pour cette fois… Et quelques autres !
C’est juste pour un renouvellement de pilule…c’est une grosse journée, j’ai plein de retard, je regarde le dossier en diagonale, et de mon œil avisé, je vois que c’est OK, je renouvelle sans faire de consultation, sans faire payer bien sur, j’écris juste dépannage, alors que selon ma motivation, je pourrais faire une vraie consultation, parler de plein de choses, prendre la tension…ah, non pas envie!
-Une consultation pour un enfant de 4 ans, une rhino, les vaccins sont à jour, je pèse, je mesure…Je devrais lui dire de revenir, prendre RDV pour la consultation des 4 ans, avec le dépistage des troubles de la vision, du langage etc , mais je ne le fais pas…dès fois, je ne fais pas les choses optimales et me contente du minimum …
– Des fois aussi, je me rend compte que l’on n’explique pas les choses assez! Je dis: « tout est normal » pour un résultat de prise de sang à un patient qui ne sait même pas ce qu’il y avait dedans.Je m’en suis rendu compte quand après il m’a demandé si on pouvait savoir s’il avait le Sida. Ben oui, sérologie HIV négative, il avait pas compris, et j’avais pas détaillé les résultats comme je le fais la plupart du temps.
-La maman est arrivée avec deux vaccins que j’ai fait et après,en collant consciencieusement les étiquettes dans le carnet de santé, je me suis aperçue que la petite avait déjà eu l’un d’eux! Oups…toujours regardé avant …En tout cas, elle sera bien vaccinée contre la méningite C cette petite (et en plus,l’interêt de ce vaccin est controversé…)
-J’ai prescrit à sa demande un arrêt d’une semaine à une patiente pour qu’elle se remette de sa virose. Je ne trouvais ça pas justifié et cela m’a agacé mais ce n’était pas ma patiente, je la voyais pour la première fois et j’ai senti un terrain sous-jactent fragile et compliqué. Je pense que si elle en ressentais le besoin, c’est qu’il était existant! Ce genre de situation est heureusement très rare, je propose plus d’arrêts que les patients en réclament, comme je le disais ici, je n’ai qu’exceptionnellement des demandes d’arrêts abusives, bien au contraire.
-Et puis, the last but not the least: les rhinos et autres viroses saisonnières. Là, c’est vraiment une lutte à chaque consultation entre ce qu’il faut faire (éliminer une infection bactérienne, prescrire du doliprane, du sérum physiologique et passer une heure à expliquer le comment du pourquoi et les symptômes qui doivent amener à consulter) et ce que je fais vraiment et qui dépend de ma motivation , de ma forme, de l’heure de la journée, du monde dans la salle d’attente, du jour de la semaine, genre veille d’un week-end ou d’un pont, et également beaucoup de la personne en face, de ses habitudes, de sa faculté de compréhension , de son amabilité, de si c’est mon patient à moi ou pas…Bref, du coup, il y a parfois un gros décalage entre ce que je sais qu’il faudrait faire et ce que je fais.
Mes erreurs conscientes les plus fréquentes sont:
– Voir des tympans parfois plus rouges qu’ils ne sont vraiment, pour avoir une raison de mettre des antibiotiques, de la même façon,  j’ai encore du mal à surveiller 48h avant de mettre des antibiotiques dans les otites.
– Je donne trop d’ibuprofène …
– Je donne trop de corticoïdes dans les laryngites
– Des fois, le soir, jfais pas de streptotest et jmet les antibios direct même si j’ai un doute par flemme
– Je donne trop d’antibiotiques je pense dans les bronchites chez les personnes âgées ou sur terrain à risques.
– Je dis aux gens que je ne peux rien faire pour eux mais j’ai du mal à leur dire cruement que c’était pas la peine de venir, je trouve ça un peu vexant…je fais en sorte qu’ils en arrivent à la conclusion eux mêmes.
-J’explique pas tout tout le temps , parce que c’est épuisant.
-J’avais tendance à vouloir les aider quand-même pour me sentir utile et j’aimais bien au début quand je leur donnais tout plein de trucs…j’aimerai y croire encore, c’etait tellement bien…J’ai beaucoup progressé, je ne donne presque plus de sirops, un peu quand-même selon les critères déjà cités, beaucoup moins d’ibuprofène, et ma nouvelle lutte, cette année, c’est les pshitt dans le nez…je progresse, je progresse, bon en même temps, ça m’aide qu’ils soient officiellement dangereux donc déremboursés (oui logique floue) , mais bon j’aimais bien au moins aider les gens à déboucher leur nez, je me sentais utile..en solidarité, je me suis mise moi-même au sérum phy… Ça marche mais c’est cher (efficace mais non remboursé’: logique floue à nouveau) .
Voilà, je vais m’arrêter là car je pourrais écrire sans fin sur tout ce que je fais mal et ça m’effraie un peu quand-même…il me reste beaucoup de chemin à parcourir mais bon, quand ça me stresse, jregarde les ordonnances de certains médecins et je décompresse…Jsuis pas encore lecteur émérite de Prescrire mais oh mon dieu, y’a tellement pire…Bon, d’accord, c’est pas une raison…Alors d’accord, je vais continuer à lutter! Et puis au moins…j’suis gentille…

A cause de la couleur du blé…

Demain, c’est le réveillon de Noël.

Pour une fois, tout est prêt, il faut dire que les préparatifs étaient simples cette année.

Mais demain, les gens seront quand-même malades et en plus, ils voudront qu’on les guérisse de leur rhume avant le réveillon quelques heures plus tard, donc demain je travaille.

Et, je suis triste car dans mes rendez-vous de demain, il y a un patient que je verrai pour la dernière fois.

Alors, j’ai tout préparé, son dossier médical est prêt. Je me suis aperçu que je n’avais pas son compte rendu opératoire d’il y a deux ans, je l’ai demandé à l’hôpital, j’espère que je l’aurai au courrier demain. J’ai préparé ses ordonnances. J’ai préparé des petits cadeaux…

J’ai surtout essayé de me préparer moi. Parce que même si demain, c’est noël, ben moi j’suis triste. Parce que c’est toujours un petit peu triste quand un patient s’en va, mais que là, j’suis particulièrement triste…

Parce que ce patient c’est Mr G.

Parce que c’est un de mes premiers patients…

Parce que Mr G. s’en va en laissant tous ses rêves derrière lui…

Parce que ce n’est pas juste…

Parce qu’il préfère rentrer dans un pays en guerre où il n’a pas mis les pieds depuis 20 ans que de rester ici où on ne veut pas de lui.

Parce que lui et moi, on n’y a cru pourtant…

Parce que là-bas, seule une soeur qu’il a à peine connu l’attend, et qu’il rentre sans rien et que c’est un déshonneur.

Parce que le livre que je devais lui offrir le jour de sa régularisation prend la poussière dans mon bureau et que jamais je ne lui donnerai. J’ai réfléchi quoi lui offrir à la place. C’est sûrement pas bien mais je vais lui donner une enveloppe de billets pour qu’il ne parte pas sans rien, des chocolats parce que c’est Noël, bordel, et mon livre préféré…le Petit Prince évidemment, parce qu’il me manquera, à cause de la couleur du blé…

Parce que c’était mon patient préféré…

Parce que pendant que je fêterai Noël, entourée de gens que j’aime, le sapin inondé de cadeaux, à manger des bonnes choses, Mr G. lui , sera dans un avion, parce que le vol était moins cher.

Parce que du coup, j’ai honte de tout ce que j’ai et j’ai honte de mon pays …

Parce que des Mr G. il y en a des tas…

Parce que je sais pas ce que je vais bien pouvoir lui dire.

Parce que demain, c’est le réveillon de Noël et que Mr G. repart au Mali où rien ne l’attend…

 

(Pour comprendre ma tristesse, il faudrait connaitre Mr G. et pour le connaitre un peu, il faut avoir lu ceci

Franchir la ligne

Parce que chez lui, y’ a rien

Etre né quelque part

Encore un peu d’espoir, ou pas     )

 

1 an 4 mois

Y’a plus de saisons, Opale met 24 h à me retweeter, je n’écris plus jamais mes billets du 17 le 17! Rien ne va plus!

Mais comme la fin du monde n’a pas eu lieu, je me sens obligée d’écrire ce billet inutile!

J’ai le temps de rien, c’est le lot de chacun, la vie va vite et j’ai plus le temps d’écrire.J’ai envie pourtant, j’ai plein d’idées de billets dans ma tête (attention spoiler), sur l’allaitement, sur le tiers-payant, sur Mr G., sur les annonces sur les déserts médicaux, sur tout ce que je fais mal, mais j’ai pas le temps et ça me démange. C’est vrai que depuis que je dors la nuit, je perds pas mal de temps, depuis que je rebosse aussi, je trouve que si on travaille et si on dort, il reste vraiment plus beaucoup de temps dans la vie quoi! Enfin, heureusement moi, j’ai un don pour quoi qu’il arrive me ménager des moments de détente même fugaces.

Voilà, voilà, du coup, pas le temps de faire trop le point sur ce mois pourtant bien rempli, entre la visite au ministère, les belles rencontres, même si certaines trop courtes, la reprise du travail, mon bébé qui grandit et …noël qui approche. Mon ambivalence à propos de noël est toujours la même que l’année dernière (d’ailleurs,mon billet est le même ce qui est un peu le signe que je n’ai en rien évolué)et malgré moi, malgré la nostalgie des noëls de mon enfance, malgré la peine, malgré le fait injuste que je trouve que cela rend les gens heureux encore plus heureux et les gens malheureux, seuls, encore plus malheureux , je pense qu’au fond de moi, la magie des noëls de mon enfance est toujours là et voir les yeux de ma fille s’illuminer, ça n’a pas de prix. (d’ailleurs,mon billet est le même ce qui est un peu le sigen que je n’ai en rien évolué)

Et comme l’année dernière, j’envoie à Opale toutes mes pensées….

 

La Reprise

7 h du mat! Ce bébé est adorable, elle a décalé ses heures de réveil pour coller à mon nouvel emploi du temps. A 2 mois, je considère qu’elle « fait ses nuits » comme on dit, un seul réveil la nuit et très court, moi je considère que c’est « faire ses nuits ». Mais entre la grande qui, ce qui n’arrive jamais m’a tenue éveillée une partie de la nuit, et le fait que stupidement je me suis couchée très tard car je voulais pas que mon congé maternité se termine et être au lendemain,et bien c’est dur ce matin.

De toute façon, tous les matins de ma vie sont durs, même me lever après une grasse mat, c’est dur…Alors, me lever à 7h du mat, après quelques petites heures de sommeil entrecoupées, après 4 mois de congés et avec un bébé à s’occuper en plus de moi-même et un peu de la grande (un peu car à part le choix des vêtements qui est toute une histoire, avouons le, le matin, c’est le papa qui gère), c’est dur!

La séparation chez la nourrice n’est pas trop difficile car le plus dur a été fait la semaine dernière (y compris la déprime) et que la nourrice est géniale et comme de la famille mais j’arrive quand-même au cabinet avec un quart d’heure de retard et en ayant oublié mes clés, je suis pas encore au point.

La journée commence, en fait elle a commencé il y a 2 heures et je suis déjà crevée. Vis ma vie de mère de famille…jsuis pas habituée.

J’ai du mal à m’y remettre mais jsuis contente de retrouver mes patients. Cela me fait vraiment plaisir en fait alors que je n’avais pas spécialement une grande envie de revenir.

Il y a beaucoup de mes patients préférés. Il y a même ma famille de patients préférée.

Certains ne savaient pas que je serai là, mais sont contents de me voir. Certains sont venus beaucoup de fois en mon absence. Certains n’ont pas été malades en 4 mois et sont malades quand je reviens: ils m’aiment tellement peut-être qu’ils tombent malades juste pour me voir, ou peut-être que je leur porte la poisse. Certains ont l’air déçu que mon remplaçant ne soit plus là.

Mon remplaçant a tout très bien géré et a été apprécié par tout le monde. En gros, le monde ne s’est pas écroulé en mon absence, personne n’est indispensable, je le savais et ça ne me gêne pas du tout, au contraire.

Il y a quand-même Mme G. qui vient pour une bonne bronchite sur terrain fragilisé qui attend depuis un mois que je rentre pour consulter. Oui, c’est gentil mais non fallait pas quoi!

Mme S. que je vois en visite tous les mois alors que finalement son état est stable mais qui ne veut pas espacer, à qui j’avais fait une ordonnance de traitement de 4 mois et qui n’a pas appelé en mon absence parce que tout allait bien et qu’elle n’avait pas envie de voir quelqu’un d’autre que moi.

Melle B. que je devais voir la veille de mon départ et qui avait annulé, qui avait un problème ancien que l’on venait de commencer à prendre en charge, est revenue le jour de mon retour pour reprendre où les choses en étaient restées il y a 4 mois.

Je revois Mr. B. avec qui je n’arrivais à rien et pour qui j’étais contente de passer la main, car j’espérais que mon remplaçant trouverait peut-être le moyen de faire avancer les choses…mais non, les choses sont malheureusement restées là aussi, où elles étaient il y a 4 mois…C’est bien pour mon égo mais j’aurais vraiment aimé que ce soit moi qui ne sache pas m’y prendre.

Donc, voilà, contente de retrouver mes patients, certains m’attendent avec des cadeaux, mes collègues aussi, ça fait plaisir. Je réponds aux mêmes questions toute la journée: « Elle s’appelle Endive » « Oui, ça s’est bien passé, comme un accouchement quoi, c’était pas non plus hyper marrant » « C’est une grosse mémère ». Je montre des photos à mes patients préférés, jfais un peu ma fière parce que tout le monde me dit qu’elle est belle (oui, ils vont pas dire le contraire mais ils pourraient se taire…et puis elle est vraiment belle).

J’essaye de rester professionnelle et de pas tout ramener à moi, mais c’est dur…surtout quand je vois des bébés de l’âge de ma fille, heureusement que je ne suis pas une vache laitière et que mes seins ne se mettent pas à couler en entendant les bébés pleurer. Je sors une couche de mon sac pour une patiente qui en a besoin. Je sors même mon tire-lait pour le montrer à une patiente qui veut que je lui en prescrive un. Oui, c’est un peu limite mais c’est elle qui a lancé le sujet et autant lui apporter les meilleures informations possibles.

Il y a beaucoup de monde.Il est 13h, j’en ai vu douze.C’est beaucoup pour moi, pour un matin sans rendez-vous. D’habitude, je finis plus tôt. Du coup, je file en courant voir ma fille. Pas trop le temps de discuter avec mon remplaçant (qui est encore là car cette semaine, il remplace ma collègue). Jpeux même pas lui faire son chèque car j’ai oublié mon chéquier. C’est peut-être un acte manqué car j’ai même pas sur mon compte la somme que je lui dois (oui je ne me plains pas mais au niveau finance le congé mater là c’est chaud!) mais je pense que c’est juste que je suis à la masse.

Je vais chez super nourrice (oui un avantage à travailler près de son domicile). Je retrouve avec joie mon bébé d’amour qui a très bien vécu sa matinée sans moi (et oui même avec ses enfants nul n’est indispensable) mais qui semble ravie de retrouver mon sein et qui se jette dessus avec tellement d’avidité, d’autant plus qu’il est anormalement plein, qu’elle me vomi tout dessus avec autant d’entrain.Vomir est un mot faible, parce que à ce stade, c’est même plus vomir, c’est une vraie douche, même ma culotte est trempée. Elle recommence une deuxième fois, j’ai la présence d’esprit de l’éviter et cette fois ci, elle vomi 1m50 plus loin, faut que je l’envoie à vidéo gag me dit la nourrice.

Bref, je me trouve devant un choix cornélien.Il me reste 20 minutes. J’ai soit, juste le temps de retourner chez moi me changer, sachant que je pourrais aussi récupérer mon chéquier, soit le temps de m’occuper de ma fille manger la succulente assiette que SuperMerveilleuseNourrice m’ a préparé. Le problème c’est que même si je rentre me changer, je ne sais pas quoi mettre parce que je suis énorme et que j’ai que trois pantalons qui me vont et qui ne sont pas des joggings et ils sont tous au sale parce que hier quelqu’un m’avait déjà vomi dessus. Et le problème, c’est que ma fille a besoin de moi
l’assiette qu’elle m’a préparé est particulièrement délicieuse et qu’elle me fait de l’oeil et que quand même j’allaite, faut que je mange (phrase à l’origine du fait que j’ai plus de pantalon à ma taille).

Je suis donc de retour au cabinet, repue, triste d’avoir laissé ma fille à nouveau et pleine de vomi. Ca ne se voit pas car j’ai un pantalon noir mais je suis encore humide et probablement malodorante. Je suis un peu fatiguée aussi.

Mais oui, c’est trop facile de travailler et d’avoir des enfants en même temps.

C’est reparti.

Ce qui est bien, c’est que je n’ai pas le temps de trop penser ni à ma fille, ni à ma fatigue, c’est le côté positif (avec son pendant négatif) de la nécessité d’abstraction de ce métier.

En plus, aujourd’hui, vraiment pas le temps de se poser. Je suis partie en été et là, et bien, c’est l’hiver!!Et tout le monde est malade. J’ai pas eu le temps de faire la transition moi. C’est violent toutes ces rhinos et ces gastros.

Il n’y a pas que ça heureusement, je fais un brillant diagnostic chez un patient qui présente une toux sèche d’effet secondaire de médicament (IEC). Bon,en fait,c’était hyper facile, c’est typique et en plus le patient a commencé la consultation par « Je tousse, est ce que ce ne serait pas à cause de ce médicament ». Mais bon, au moins une toux pour laquelle je peux faire quelque chose!

La journée est presque finie. J’ai presque trois quart d’heure de retard, ce qui me stresse, je déteste être en retard mais c’est à cause des gens, des rajouts, des j’ai RDV pour un mais l’autre est malade aussi etc.En plus, j’ai perdu l’endurance et quelques habitudes. Je confonds même des patients et leur dit pas mal de bêtises. Le secrétariat appelle une fois de plus (je leur crie ah non j’en peux plus de vos appels) pour me rajouter en dernier un bébé de 3 mois qui vomi. Je ne peux évidemment pas refuser un bébé de 3 mois (cela dit la mienne aussi elle vomi, est ce que je consulte, bon c sûr jsuis médecin et j’ai décidé qui plus est de me raisonner: non ce n’est pas une sténose du pylore, c’est un réflexe à l’éjection jsais pas quoi).

On papotte,on papotte et la journée est enfin terminée.J’ai vu 26 patients.Pour moi, c’est une énorme journée. J’arrive chez SuperNourrice qui a récupéré la grande à l’école (comment ferions-nous sinon??)  Les deux dorment. Il fait nuit, il fait froid, il faut trimbaler les sacs, le cosy, la grande veut que je la porte.

Je suis chez moi, il est 19h45. Il faut faire manger la grande, faire tout le rituel du coucher, tout en s’occupant du bébé. Il faut que je tire mon lait. Je suis là, debout, au milieu de ma maison en bordel (oui parce que depuis 3 jours, je déprime et je fous rien histoire de profiter de mon congé mater jusqu’au bout ce qui je m’en aperçois maintenant est peut-être une erreur) et j’ai un énorme, énorme coup de fatigue…voire même un moment de découragement!

Et je me pose la question: Mais comment font les femmes? Mais comment font les gens?

Parce que moi, j’ai de la chance et j’ai la vie facile!

-J’ai une super nourrice qui est comme de la famille et lui laisser mon bébé de 2 mois est un réconfort extrème.

-Je n’ai que 2 enfants et elles ont 5 ans d’intervalle.

-J’ai un travail que j’aime et qui m’a apporté plein de joie aujourd’hui

-Je n’ai pas un travail physique.

-Je n’ai pas de transport.

-Demain matin, je ne travaille pas, jeudi je ne travaillerai pas. Et oui, on peut penser que je suis fainéante et ne pas comprendre mon choix de ne travailler « que 30 heures » mais je ne crois pas que je tiendrais autrement. Peut-être que j’ai des capacités inférieures aux autres ou peut-être que s’il fallait le faire, je le ferai, mais à quel prix? En tout cas, puisque je peux le faire, là ce soir, je ne regrette pas mon choix…

-J’ai twitter qui m’a soutenu toute le journée, merci à tous. J’ai ce blog où je sais que je vais pouvoir m’épancher. Je ne sais pas d’ailleurs quand je vais avoir le temps de raconter cette journée (NDLR aujourd’hui 15j plus tard lors d’une matinée à 2 patients)

-J’ai un mari génial qui fait tout, s’occupe de la maison, des enfants, se lève la nuit, et qui justement ouvre la porte…Par chance, il rentre tôt (20h) aujourd’hui et pendant que je m’affale comme une merde, prend les choses en main.

Mais comment font les gens?

 

 

 

Entretien Motivationnel

« – Vous continuez bien votre traitement? » « – Ben non, c’était écrit 3 mois, alors au bout de 3 mois, j’ai arrêté »

« Oui, oui, promis, demain je le prends ce rendez-vous! »

« – Vous venez pour votre renouvellement de traitement! Cela fait des mois que je ne vous ai pas vu! » « -Oui pendant qu’on y est mais là je venais pour ce truc sans importance sinon je ne serai pas venu »

« -Pff, l’autre jour mon médecin quand j’avais ce truc sans importance,il n’a même pas voulu me recevoir dans la journée! » « -Ben,c’est normal,s’il avait plus de place! » « -Oui mais il aurait pu me prendre entre deux, c’était rapide moi! (si on exclu le fait que j’y suis pas allé depuis des mois et qu’il y avait plein de choses à revoir) »

« -Vous prenez quoi comme traitement? » « -Je ne sais plus le nom:le petit comprimé blanc là »

« -Vous avez fait votre prise de sang? » « Non,j’ai perdu l’ordonnance »

« -Les médecins de toute façon, c’est tous des nuls! »

« -Il y a 3 mois environ, j’ai eu ce symptôme plutôt inquiétant,on m’a dit qu’il fallait que je consulte mon médecin, alors je viens vous voir »

« Oui, oui, promis, demain je le prends ce rendez-vous! »

Tous ces clichés sont bien connus! Vous allez me dire, c’est romancé! Mais non, et toutes ces citations véridiques viennent bien d’un seul et même patient. J’en aurais bien ajouté d’autres mais je ne voudrais pas qu’il ou elle soit trop reconnaissable!

La bonne nouvelle, c’est que je peux me moquer de ce boulet patient car je ne suis pas son médecin! Ouf, soupir de soulagement! Je plains son médecin!

Cela dit, c’est encore pire: c’est quelqu’un de mon entourage! Ah, la poisse!

Je ne me mêle pas trop des histoires de maladie des autres, enfin j’essaie mais quand la conversation vient sur le tapis, voici les perles que je récolte.

Et malgré moi, parce que je l’aime bien quand-même, j’aimerai bien que cette personne soit un peu plus attentive à sa santé!

Et comme on peut le voir, la tâche est ardue, les méthodes habituelles sont peu efficaces et n’étant pas son médecin, je peux utiliser des méthodes non déontologiques (ah ah ah: rire sardonique): je vais tenter une nouvelle méthode que je ferai peut-être breveter si elle s’avère efficace: le chantage par blog interposé! Oui, c’est peu conventionnel mais pourquoi pas!

Alors personne de mon entourage qui est un boulet mais que j’aime quand-même: si par hasard tu passes par là, sache que si tu continues à être un boulet:

-D’abord, je missionnerai une autre personne de notre entourage pour qu’il te prenne la tête avec ses théories bio, son alimentation équilibrée, son activité physique et ses discours sur les méthodes naturelles etc (et je te garantie que tu préféreras être ailleurs!)

-Ensuite, je dévoilerai ton identité secrète au grand jour, je rajouterai d’autres éléments accablants et je te pourrirai publiquement !

-Et si ça marche pas, je me mettrai à pleurer et à te culpabiliser!

Mais bon, tout cela n’est que pure fiction, ça n’existe pas des patients qui disent des bêtises pareilles! Ouf!

Quoi que, en parlant de boulet, moi-même je suis allée chez mon médecin tout à l’heure pour les vaccins de ma fille…sans les vaccins!

PS tardif: Il parait que cette personne a arrêté de fumer depuis 3 jours: je retire tout ce que j’ai dit et je ne dirai plus que encouragements et félicitations!!!! Bravo, continue et j’écrirai un article pour te féliciter 🙂

 

 

Je lui dirais

J’ai tourné sept fois ma langue dans ma bouche et mes doigts sur le clavier par crainte de dire des bêtises dans le contexte d’actualité assez complexe au niveau médical. Beaucoup de choses me rendent perplexes.Je ne suis pas forcément d’accord avec certaines personnes ou certains groupes de médecins.Je ne me sens pas à la hauteur pour donner mon avis. J’ai des idées trop utopistes. Comme Farfadoc , j’ai la capacité d’analyse d’un enfant de 4 ans. Je suis naive et en même temps résignée (voir ici).

D’un côté, j’ai mes idées sur ce qu’il faudrait changer dans le système de santé actuel (pas que dans le système de santé d’ailleurs), je suis pour l’accès aux soins gratuits pour tous, contre les dépassements d’honoraires et une médecine à deux vitesses, pour un changement du déroulement des études et d’autres encore.

De l’autre côté, je sais que rien ne changera, en tout cas, pas dans le bon sens.J’ai conscience que c’est plus complexe que dans ma ptite tête. Dans le système actuel, je conçois que certains comme les chirurgiens soient amenés à faire des dépassements d’honoraires en l’absence de revalorisation tarifaire. Le monde ne sera jamais comme je voudrais qu’il soit et j’ai peu de foi en des changements d’envergure. J’attends seulement du gouvernement en place un moindre mal.

Il est bien plus facile de raconter des histoires sur ma petite vie, mais je me dis que dès fois, il faut quand-même dire des choses sérieuses.

Par exemple, si je me retrouvais en face du ministre de la santé:qu’est-ce-que je lui dirais?

Bien sûr, je n’aurais aucune légitimité à une telle rencontre. Je ne suis pas du tout qualifiée en économie de la santé, je n’ai pas fait de politique, ni de syndicalisme, je n’ai aucune idée de la réalité des choses.

Que pourrais-je lui dire qu’elle ne sait déjà? En tant que qui?

Peut-être parce que je suis authentique, une médecin de terrain, de la réalité, pas forcément représentative de la majorité des médecins, certes non, mais peut-être représentative d’une nouvelle génération de jeunes médecins, qui aiment la médecine générale mais ne veulent plus l’exercer comme leurs ainés.

Peut-être que justement, j’aurais un autre regard sur les choses, un témoignage différent des interlocuteurs avec lesquels elle a l’habitude de discuter. Peut-être qu’en tant que jeune médecin au profil « rare et recherché », c’est à dire qui veut s’installer en tant que médecin généraliste libéral dans une zone certes urbaine mais qui est considéré tout de même comme un désert médical, je pourrais avoir des choses à lui dire.

Rien de transcendant, ce que je dirais n’aurait rien de nouveau et ne semblerait n’être que des évidences.

Et pourtant, les lois et mesures prises depuis des années vont parfois à l’encontre de tout entendement. Quand on voit que pendant des années, les gouvernements ont mis en place un numerus clausus en partant du principe que moins il y aurait de médecins, moins il y aurait de dépenses de santé, on se dit que parfois l’absurdité n’a pas de limites.

Donc mes idées à moi, sur ce qu’il faudrait faire pour qu’il y ait plus de médecins qui s’installent semblent peut-être évidentes mais peut-être ne le sont-elles pas.

Quand j’étais petite, j’avais écrit ça sur ce qu’il faudrait faire pour qu’il y ait plus de médecins qui s’installent en Seine-Saint-Denis.

Je suis pas beaucoup plus grande, mais j’ai participé aux propositions des 24 blogueurs sur les déserts médicaux.

Alors, je ne me sentirais pas une totale légitimité, j’aurais peur de dire des bêtises ou des évidences mais voici ce que je dirais si d’aventure la ministre de la santé me demandait mon avis .

Je lui dirais que j’aime mon métier et que je me considère chanceuse de l’exercer. Je ne suis pas la seule, je connais, je côtoie des médecins généralistes qui aiment profondément leur travail. Beaucoup sont heureux, plus qu’on ne le pense, car ils ne se font pas entendre, et comme m’a dit une journaliste hier « on ne va pas faire un reportage sur quelqu’un qui dit que tout va bien »…Beaucoup par contre, sont à juste titre découragés et épuisés moralement et physiquement par les nombreuses difficultés auxquelles ils doivent faire face. Cette image, bien que réelle, participe à décourager les jeunes médecins qui ont me semble-t-il une vision partielle.

Je pense que plutôt que de prendre des mesures ponctuelles, des ptits trucs par ci, des ptits trucs par là, il faut d’abord prendre le problème à la source: faire en sorte que les médecins qui sont heureux, comme moi pour l’instant le restent et ne se découragent pas, que ceux qui sont dans la difficulté soient aidés, et encourager les jeunes médecins.

Les jeunes médecins ne s’installent plus. Pourquoi le feraient-ils?

Peut-être que premièrement s’ils connaissaient une autre vision de la médecine générale, ils seraient plus motivés et deuxièmement si les conditions d’exercice étaient moins difficiles, ils seraient peut-être même nombreux à faire la queue.

Il faudrait d’abord changer le déroulement des études de médecine.

Il faudrait changer le mode de sélection de la première année qui se fait d’après moi sur des critères absurdes et pas du tout sur des qualités qui pourraient participées à faire un bon médecin.

Le déroulement des études est ensuite totalement hospitalo-centré avec une méconnaissance totale que ce soit dans les cours théoriques ou dans les stages pratiques de la médecine générale,avec une dévalorisation de la médecine générale, qui est encore aujourd’hui souvent associée à la voie de l’échec. Quel jeune médecin généraliste n’a pas entendu au moins une fois « Mais pourquoi tu ne fais pas une spécialité? ».

Ce point là est très important, il mérite d’être approfondi mais je ne veux pas alourdir cet article fleuve: j’en ai parlé de manière détaillée ici.

Il faut donc modifier le cursus d’une part en deuxième cycle, avant le choix de la spécialité et d’autre part en troisième cycle, une fois le choix de la médecine générale effectué pour que les jeunes médecins ne s’orientent pas vers un autre type de médecine générale, vers la médecine d’urgence ou autre activité pouvant être pratiquée avec le DES de médecine générale.

Parce que les jeunes médecins à la fin de leur internat ont peu connus la médecine libérale, elle leur fait peur. Ils ont travaillé en équipe toutes leurs études, être seuls les effraie.On ne leur a pas appris à gérer une entreprise libérale.

En développant les stages en médecine libérale, en sortant les études de médecine du CHU, en faisant en sorte que l’enseignement mette en valeur la médecine générale, en promouvant son exercice, en donnant les moyens à la filière universitaire de médecine générale de se développer, une grande partie du chemin serait déjà faite .

Les départements de médecine générale, le CNGE sont très dynamiques et plein d’idées. Il faut juste leur donner les moyens de se développer, permettre la création de postes de chefs de cliniques, de professeurs de médecine générale, favoriser la recherche en médecine générale, au même titre que les autres spécialités. C’est une question de moyens financiers certes mais aussi de manque de considération de cette spécialité et de mentalités qui ont du mal à évoluer. Que l’on ne vienne pas se plaindre de manquer de généralistes si on ne se donne pas les moyens pour leur formation.

Et c’est là qu’arrivent les MUST (maisons universitaires de santé) qui seraient l’équivalent d’un CHU en ville, un lieu d’apprentissage de la médecine générale, avec des externes, des internes, des chefs de clinique et des médecins séniors. Je ne vais pas redétailler ici tout ce qui est clairement expliqué dans le lien.

Faire connaitre et promouvoir la médecine générale dans les études est la première chose. Améliorer les conditions d’exercice est la deuxième.

Oui, c’est un beau métier, non ce n’est pas un métier facile et non les jeunes médecins, ces égoistes ne veulent plus faire de leur métier un sacerdoce au détriment de leur vie de famille.

N’en déplaise à certains, à beaucoup même, régler le problème du manque de médecin passe d’abord par comprendre ça.

Non, les jeunes médecins ne sont pas des nantis, non ils n’ont pas eu des études gratuites et faciles, non ils ne sont pas des fainéants, bien au contraire, mais non ils ne veulent plus exercer la médecine générale comme leurs ainés: seuls, travaillant du matin au soir, 80 heures par semaine, les nuits et le week-ends, disponibles en permanence pour leurs patients, sacrifiant leur santé, leur famille.

Et personnellement, je trouve que c’est une bonne chose, que cela s’appelle le progrès, qu’un médecin heureux qui organise sa pratique comme il le souhaite est plus utile à ses patients qu’un médecin épuisé, qui n’en peut plus, qui y laisse sa santé et son amour du métier au passage.

A titre personnel, je travaille environ 30 heures par semaine, j’organise mon temps de travail comme je le veux, je gagne correctement ma vie, je suis heureuse.

Ces propos choquent!

Pourquoi?

Parce que cela sort du caractère sacerdotal qu’on se fait de la médecine, parce que les autres avant ont fait différemment, parce que l’on « doit » quelque chose à la société.

Je ne suis pas d’accord. J’ai cette possibilité, je la prends.Je profite de mes enfants en bas âge, de la vie. Plus tard, si j’en ai envie, je travaillerai davantage.

Bien sûr, il faut organiser les choses en pratique pour que les patients n’en pâtissent pas, ce ne sera pas toujours facile, ni même possible dans certains endroits, il faut réorganiser la permanence de soins, changer les modes d’exercice, et là j’en reviens à nouveau aux MUST, tout cela est primordial mais tant que l’on aura pas admis cette évolution et surtout que l’on verra ça comme un problème, on n’avancera pas.

C’est l’image du médecin qui doit être changée, quand j’entends les propos, quand je lis les commentaires, il y a de quoi être totalement découragé mais je tiens bon. La première des barrières est celle que l’on se met à nous-même.

Il faut organiser les choses différemment, il faut écouter les plaintes des médecins et faire en sorte que les difficultés soient moindres, de supprimer certaines absurdités comme les décrit genou des alpages. Cela est possible avec un peu de volonté et de logique et en partant du terrain.

Mais je ne crois pas que les jeunes médecins ne veulent pas s’installer en libéral, ils ne veulent pas s’installer en libéral dans l’état actuel des choses. Moi, j’aime le libéral, j’aime la liberté, le choix des horaires et les possibilités multiples.

Si on leur promettait des horaires moindres, si on les accompagnait pour les difficultés administratives, la découverte des méandre de l’entreprise libérale, si on les formait à ça (dans une MUST par exemple) et si on leur montrait la richesse et le plaisir de ce métier, je crois que je ne serais pas la seule à vouloir m’installer.

Des horaires moindres, allez-vous me dire, comment est-ce possible alors que l’on manque de médecins? Et bien, cela me parait logique: trois, deux ou même un médecin à mi-temps ( entendons sur mi-temps: un mi-temps de 70 heures, c’est en fait un 35 heures), cela fait tout de même plus que zéro médecin à plein-temps.

Et puisqu’il faut parler argent, bien-sûr, il faut revaloriser les actes, bien sûr il faut réflechir à d’autres modes de rémunération, bien-sûr les médecins ne travaillent pas pour la gloire et bien sûr il y a des réfléxions à mener sur ce sujet mais je pense profondément que l’argent n’est pas la motivation première et que l’on ne choisit pas ce métier pour l’argent.

Une fois que tout cela sera fait, et que l’on aura de nombreux médecins désirant s’installer, restera encore le problème des déserts médicaux. Et là, je ne prétend pas avoir de solutions miracles. Le problème de désertifications des campagnes va bien au delà des médecins:comment peut-on demander à un jeune médecin de s’installer quand il n’y a pas de commerces de proximité, pas d’emploi pour son conjoint, pas de crèches pour ses enfants? Y’a-t-il des solutions à cela?

Je l’ignore.

Ce que je sais, c’est que les mesures coercitives sont absurdes. Peut-on demander à un jeune étudiant de s’engager au début de ces études à exercer à un endroit donné quand il ne sait pas ce que sera sa vie dix ans plus tard. Peut-on demander à un médecin qui finit ses (difficiles et éprouvantes) études, qui a la trentaine, souvent un ou une conjointe et possiblement des enfants, de laisser sa vie pour partir là où personne ne veut aller. Il n’ira pas. Je me suis installée où personne ne veut aller parce que j’en avais envie, je n’aurais pas été ailleurs si on m’avait dit d’y aller. Ma vie privée ne me l’aurait pas permis. J’aurais fait autre chose! Je ne comprends pas ceux qui ne comprennent pas ça.

En tout cas, la coercition est absurde et je vois avec plaisir que la ministre ne va pas dans ce sens.

Quelles solutions? Vous ai-je déjà parler des MUSTs?

Je connais des jeunes médecins qui aiment ou aimeraient travailler dans les campagnes. Oui, il y en a. C’est un exercice avec de nombreux attraits. Je suis sûre que certains s’installeraient si les conditions étaient différentes et s’ils avaient connus cet exercice pendant leurs études. Il faut imaginer de nouvelles solutions, comme par exemple celles que nous proposons avec des salaires aux enchères.

Encore une fois, je n’ai pas de solution miracle. Faire connaitre, promouvoir, rendre attractif. Changer l’image. Et changer la pratique.

Cela peut sembler naif ou peu concret. Les propositions concrètes sont dans les deux documents ci dessus. Le reste ce ne sont que des évidences.

Donc, voilà ce que je lui dirais si la ministre de la santé me demandait mon avis.

Je lui dirais que je ne suis pas économiste de la santé, que je n’ai pas de connaissances politiques mais je lui dirais de commencer par là…

Et de trouver des solutions qui pour une fois iraient dans le bon sens, ne seraient pas absurdes et faire des changements d’envergure, pas des ptits trucs par ci et d’autres par là.

Je lui dirais que je préfère être à ma place qu’à la sienne parce que cela n’est pas simple.

J’essaie quant à moi, à mon petit niveau, local ou sur ce blog, en tant que maître de stage, de faire connaitre la médecine générale, de faire connaitre mon département.C’est tout ce que je peux faire. Et peut-être influencer une ou deux personnes…

Je pense que dans le système actuel, de grands changements ne se feront pas, qu’on dira qu’il n’y a pas les moyens.

Je ne fais pas de politique mais je pense que de l’argent il y en a et qu’il faut le prendre ailleurs que chez les patients et ailleurs que chez les médecins (je laisserai gentilmari l’expliquer un jour).

Je pense surtout qu’il faut décider des moyens que l’on veut se donner. Veut-on-des médecins oui ou non?

Voilà, je n’aurais aucune légitimité mais voilà ce que je dirais si on me le demandait.

Vous allez me dire, heureusement que ça n’arrivera pas …quoi que …

 

 

 

 

 

 

1 an 3 mois

Hier, j’ai eu une journée bien remplie et l’accès à l’ordinateur était bloqué par la table que j’avais installée pour l’anniversaire surprise de mon mari. Oui, parce que suite à la surprise qu’il m’avait faite, je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison, que j’allais lui rendre la pareille, et comme en plus, il avait répété à maintes reprises qu’il ne voulait absolument pas et en aucune façon fêter son anniversaire, je me suis dit que cela pouvait être une idée lumineuse. Donc toute la journée, j’ai préparé ça, course,ménage, préparation, avec un bébé comme handicap (j’ai même du désétendre du linge, ce qui est au moins un évènement annuel, vu que je ne m’occupe de ces choses là:le linge! si bien qu’hier,quand le réparateur du sèche-linge m’a posé plein de questions-genre mais il est chaud le linge quand c’est fini-j’ai du avouer « mais je n’en sais rien moi,je ne m’en suis jamais servi » bref je digresse) et j’ai été hanté par l’idée oppressante que je ne pourrai pas publier mon article mensuel (j’ai été aussi oppressée par l’idée qu’il fallait quand-même que je fasse un gâteau d’anniversaire, servir des mister freeze en dessert, ça le faisait moyen, surtout pour les bougies, et finalement je l’ ai fait mais il est resté dans le four façe à la concurrence déloyale de notre ami pâtissier qui a ramené plein de succulents desserts mais je digresse encore). Mais à part moi, cela n’a bien sûr gêné personne puisqu’il faut se rendre à l’évidence: Tout le monde s’en fout! Et oui c’est scandaleux mais c’est pourtant vrai! Bon comme on vient de me faire remarquer, tout le monde n’est pas un psychopathe des dates anniversaires.C’est juste…

Mais bon, rien ne m’arrête, même pas l’indifférence, et même si on n’est plus tout à fait le 17, je vais quand-même faire mon petit bilan mensuel.

Un mois bien rempli!

Un mois de plus à materner et même la fatigue n’entâche pas le bonheur de ce petit bébé qui devient déjà une grosse mémère .Premiers sourires, premier areuh, premier …euh non c’est tout, à part ça, elle sait rien faire, les discussions restent limitées. Ah si quand-même deuxième congrès médical avec sa photo dans le journal, pas mal l’endive! Et j’aime sa compagnie. La perspective de reprendre le travail dans 15 jours commence à me miner très sérieusement …

Côté blog,un mois pas très rempli certes mais l’article CertifalaconDOr a battu tous les records avec genre 3000 visites en une journée (ce qui est 10 fois plus que d’habitude), donc merci à tous ceux qui ont participé avec leur certifs.

Un mois bien chargé au niveau de l’actualité médicale, j’aurais beaucoup de choses à dire sur le sujet mais comme je l’ai dit la dernière fois, pour l’instant je tourne sept fois ma langue dans ma bouche avant de dire quelque chose sur des sujets somme toute assez complexes.

Un mois de désillusions aussi avec des attaques à mon côté bisounours. Des petites choses, des détails mais plusieurs petites choses qui altèrent un peu mon optimisme légendaire. Les manifestations comme celle d’hier contre le mariage gay dont j’ai parlé ici; ouvrir un journal que je tiens en estime et me rendre compte que mon témoignage pour lequel j’avais donné de mon temps et du coeur n’y est pas mais que seul celui montrant une image négative de mon département, certes réelle mais d’après moi partiale, a été publiée; voir l’évolution inquiétante de mon métier, me rendre compte que cela ne va pas s’arranger, entendre des discours, des commentaires décourageants; me rendre compte que le fait que moi je suis contente de mon sort agace, que mon enthousiasme est même presque politiquement incorrect; encourager des jeunes médecins et sentir la désapprobation de certains; me rendre compte que ma situation à moi n’est pas aussi parfaite que je le pensais et que par extension il n’y a pas de situations parfaites; autant de petites choses qui entaillent un peu mon enthousiasme mais pas tant que ça et ne m’empêchent pas de me réjouir à l’idée de belles rencontres à venir, de débats qui m’apprendront d’une manière ou d’une autre quelque chose et du plaisir malgré tout de retrouver bientôt mes patients.

Et puis, j’ai pas trop eu le temps de réfléchir à tout ça car novembre est avant tout le mois des anniversaires par chez moi. Plein de gens sont nés en novembre dont gentilmari hier, dont mon frère, dont ma fille, le même jour que mon frère, et d’autres qui me sont chers. Alors on n’arrête pas de célébrer. Voyage en Savoie, seule avec mes deux filles pour célébrer en grande pompe les 80 ans de ma grand-mère. Trois jours de festivités au milieu de la montagne au son de l’accordéon à savourer pleinement le bonheur d’être toute la famille réunie avec la conscience accrue de la valeur de ce moment. Trois jours de festivités également pour les 5 ans de ma fille avec la soirée pyjama à thème annuelle, évènement de renommée mondiale qui me fait regretter de ne pas avoir plutôt un blog sur les organisations d’anniversaire, entre les déguisements, les gâteaux, le repas à thème et le grand jeu de piste à multiples épreuves comme chercher de l’or ou faire du tir à l’arc bref je digresse encore. Et cette année, aux 20 enfants de la soirée pyjama et autant d’adultes le lendemain s’ajoutait le nouveau défi du surlendemain avec 15 enfants de sa classe..Avec la soirée d’hier soir par la dessus,et en dépit du plaisir immense que j’en retire, là tout de suite, j’ai juste envie de crier de joie: les anniversaires sont finis!!! …Maintenant ça va être les fêtes de fin d’année…

Je n’oublie pas les anniversaires d’évènements tristes qui sont intriqués à ceux-là, les trop nombreux absents à ces évènements… la peine est là, je n’oublie pas mais la vie suit son cours et je prends ce qu’elle me donne.

Allez puisque je peux pas m’en empêcher: deux photos d’indiennes de ma soirée à thème: le tout premier sourire de ma fille au moment même où je la prenais en photo (véridique) et un de mes gâteaux.

Bonne journée

Il y aurait beaucoup à dire sur l’actualité médicale, mais j’ai peur de mal dire les choses sur des sujets assez complexes, les désillusions se battent avec mon côté bisounours et je tempère en tournant 7 fois ma langue dans ma bouche et mes doigts sur le clavier en réfléchissant à ce que je pourrais dire à Marisol Touraine si je la rencontrais (sait-on jamais)

En attendant, l’actualité n’étant pas que médicale, je me permets une fois de plus d’écrire un billet non médical, parce que j’en ai envie tout simplement.

Aujourd’hui, somme toute bonne journée, outre l’élection de Barack Obama, l’actualité est marquée par l’adoption par le conseil des ministres du projet de loi sur le mariage homosexuel. C’est un début…Il reste beaucoup à faire, notamment sur le droit à l’homoparentalité.

Ce qui est difficile, c’est tous les propos que l’on entend à cette occasion, que ce soit Christine Boutin, Serge Dassault ou le français moyen, les propos sont honteux et incompréhensiblse.

Je ne comprends pas…

Je n’ai jamais compris les idées de la plupart des gens cela dit.

Je ne comprends pas mais même si je ne comprends pas,cela ne me blesse pas personnellement.

Comment je vivrais ces odieuses attaques si j’étais concernée personnellement?

Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet mais je ne le ferai pas.Je ne ferai pas changer d’avis ceux qui ne valent même pas la peine qu’on fasse attention à eux.

Mais je voudrais que ceci soit lu

Parce que lui non plus ne comprend pas

« je ne comprends pas  » 

« ce petit bout de rien »

(de tout et rien)

tout simplement

Et si je fais cet article, en vérité, ce n’est pas que parce qu’aujourd’hui est quand-même une bonne journée, ce n’est pas pour lui tirer quelques larmes (ça c’est trop facile): c’est parce que je fayotte pour être invité à son mariage!