Vient de paraître la liste des lecteurs émérites de Prescrire! Jusqu’à présent, je trouvais fou de payer pour faire un test de lecture. Et puis, pour la première fois, j’ai regardé la liste attentivement, j’y ai vu des noms que je connais, et j’ai été admirative! (Petite digression, il y a une douzaine de personnes que je connais dont dix twittos,cela parle tout seul…) Finalement, je vais peut-être essayer de faire en sorte que mon nom y apparaisse!
Être lecteur émérite de Prescrire n’est pas une fin en soi, certes, je les trouve parfois un peu extrêmes et ce n’est pas la parole sacrée, mais il faut avouer que quand-même, ils sont un bon guide et une référence solide!
Être lecteur émérite sera peut-être une des choses qui feront de moi un bon médecin!
Encore faudrait-il qu’il y ait une définition à « être un bon médecin ». Je ne cherche pas à la trouver, j’essaye juste de faire au mieux!
Pour moi, et cela n’engage que moi, un bon médecin est d’abord quelqu’un qui écoute, qui aime les gens, et qui considère la personne qu’il a en face de lui avec empathie et intérêt.
Sans prétention aucune, je crois que c’est mon cas! J’ai eu tellement à faire à des cons de médecins que je me suis jurée de me souvenir chaque jour des erreurs à ne pas faire, humainement.
Après, cela ne suffit pas, je suis gentille, oui c’est bien beau, mais bon: « Son Médecin était gentille » comme épitaphe, c’est peu réconfortant.
Donc, être gentille, c’est fait, maintenant, va falloir que je sois un minimum compétente.
J’ai conscience de mes lacunes! Je suis nulle en examen clinique, en plus, j’aime pas trop! Je ne fais pas suffisamment déshabiller les patients. Il y en a qui aiment toucher, palper, moi ce n’est pas mon cas. L’examen est la partie de la consultation qui m’embête le plus, déjà, il faut se lever et ça m’embête, c’est mon côté fainéant. J’adore quand j’ai un externe qui fait l’examen à ma place (si ma présence n’est pas requise, sinon je me lève quand-même). Dès fois, il y a des consultations qui ne nécessitent pas d’examen, j’adore! Mais,si patient à la fin me dit « Vous pouvez me prendre la tension docteur » je le maudis.Pour la peine,je sers le brassard très fort et puis je dis 12-8… Déjà que je me fais violence pour prendre celle des gens qui viennent pour ça…et en plus, dès fois, je prends la tension des patients assis au bureau! Han, c’est mal!! Faut vraiment que je travaille la dessus.
Donc, je suis un médecin gentille et fainéante.
Quoi d’autre?
J’ai déjà dit que j’ai deux mains gauches! Du coup, au niveau gestes techniques, c’est très limité…ce qui satisfait bien mon côté fainéant…
À part ça, et bien je fais au mieux pour essayer d’être compétente, formation médicale continue, échanges , remise en question…
Il y a tout ce que je fais de mal et dont je n’ai pas conscience et ça, c’est le pire. Je demande à mes collègues de me faire remarquer si il y a des choses que je fais mal, ou à mon remplaçant. C’est l’avantage du travail en groupe ou des externes/internes. J’ai peur des mauvaises habitudes que je crois bonnes mais si personne ne me dit le contraire, je ne peux pas le savoir. Ah bon le médiator, c’est pas bien, mais fallait me le dire!!!
Et puis il y a toutes les choses que je fais mal mais que je sais que je fais mal. Ça c’est moins pire je pense,non? En avoir conscience, c’est déjà bien. C’est grâce aux échanges, aux collègues, à Prescrire, aux FMC, à twitter que j’en ai conscience.
Du coup, chaque consultation est une lutte avec moi-même, une lutte épuisante et pas toujours remportée pour ne pas céder à la facilité, pour ne pas tomber du côté obscur de la force comme le dit Jaddo! C est tellement tentant ,d’ailleurs tout le monde y cède plus ou moins parfois…c’est le plus ou moins qui est important!
D’abord il y a mes putains de principes qui me pourrissent la vie. Ah,que j’aimerais faire sur le pas de la porte tous les arrêts et certificats et autres renouvellements que l’on me réclame. Que ce serait confortable de répondre oui à la moindre demande (un bon point pour mon côté gentille) et de prescrire sans examiner les gens (un bon point pour mon côté fainéante) ou tiens, truc de fou, ne rien écrire dans les dossiers ou voire même dans le carnet de santé! Et jpourrais en voir plein des patients comme ça dans une journée… Et en plus, personne ne me dirait rien…
Oui mais voilà, j’ai envie d’être un bon médecin, et selon ma définition personnelle, un bon médecin ne fait pas ça.. C’est con…
Alors, du coup, je lutte, et ce n’est pas facile…
J’ai noté pendant une journée tout ce que j’ai fait de pas bien, en en ayant conscience. (je ne vous parle donc pas des graves erreurs que j’ai peut-être fait sans le savoir).Ca en fait des choses quand-même.
-On commence par un renouvellement de traitement de diabète!
Je ne vous parle pas de l’examen clinique très succinct et de la dernière fois où j’ai examiné le pied de ce patient et fait le test du monofilament, il y a très probablement plus d’un an mais là on cumule ma fainéantise avec ma phobie des pieds donc c’est vraiment très dur pour moi, allez je passe mon tour, on verra la prochaine fois… Et puis, il est suivi par le diabèto, deuxième erreur et elle est fréquente, je présuppose que le spécialiste à fait ce qu’il fallait et me repose sur lui.
Je passe peu de temps sur les règles hygièno-diététiques qui sont pourtant primordiales parce que c’est long, difficile, laborieux et décourageant et que là tout de suite, j’ai pas trop le courage.
Je renouvelle la mort dans l’âme les traitements prescrits par le spécialistes dont j’ai déjà parlé ici, même si je sais que l’on n’a pas de recul et que cela est déconseillé par Prescrire parce que ben je sais pas comment faire autrement…
Le patient à mal au genou, il demande des anti-inflammatoires, je lui explique qu’avec le diabète, il vaut mieux éviter, les effets secondaires toussa, mais la dernière fois, un autre médecin lui en a prescrit, il a très mal etc.
Les anti-inflammatoires sont un problème pour moi, les pratiques de mes confrères sont variables, du coup je ne sais pas si j’ai vraiment tort d’être aussi réticente ou si j’en donne trop et puis il y a les habitudes des patients…
Et j’avoue que face à la douleur, je donne probablement trop de médicaments, j’ai vraiment du mal devant quelqu’un qui a mal…
Bref, je lui en prescris quelques jours en lui expliquant le côté exceptionnel de la chose.
En gros, si on reprend, c’était vraiment une mauvaise consultation!
-J’examine un enfant et j’ai l’impression d’entendre un petit souffle cardiaque.Premier problème: je suis nulle en examen clinique, donc jsuis pas sûre de mon coup, et souvent le cardiologue ne retrouve pas le souffle en question. Deuxième problème, comment dire à la mère que son enfant a un souffle au cœur, sans lui faire trop peur mais assez quand-même pour qu’elle fasse ce que je lui dis de faire, d’autant que moi-même je ne suis pas sûre de ce qu’il faut faire et d’ailleurs je ne suis même pas sûre qu’il y a un souffle!
-Les génériques …pff… Nécessiteraient un article à eux tous seuls… Cette fois ci,je suis face à « J’ai vu à la télé, c’est fabriqué en Inde » « Vous guérissez d’un coté, de l’autre vous avez autre chose » Je réponds, j’explique…pas assez, pas le courage de répéter sans cesse les mêmes choses, il faut choisir son combat: à chaque consultation, on ne peut pas livrer tous les combats…
Pour les génériques et pour la prescription en DCI, je ne le fais pas encore assez, mais je lutte, de plus en plus …
-Un patient que je connais bien vient pour, comme il y a quelques mois, des champignons entre les orteils….oui ben c la même chose que j’avais vu de mes yeux la dernière fois, quel est l’intérêt de reregarder? Je n’en vois pas, ça tombe bien rapport à ma phobie des pieds. Je renouvelle le traitement sans l’examiner. Han! C’est pas bien!
-Une consultation sur les MST, je m’aperçois que c’est un sujet que je ne maîtrise pas du tout et que comme à chaque fois que je me suis dit que je devais me former dessus, je ne l’ai pas fait. Du coup, je traite à tort je crois une bébête qui ne nécessite pas forcément de traitement et il se peut même que je dise que c’est une MST alors que en relisant, ce n’est ptet même pas le cas.
Lacune de connaissance… On ne peut pas connaître tous les sujets, certes mais quand-même…
-Les certificats d’absence scolaire: je suis crevée, ce n’est pas mon patient, je n’ai pas envie d’expliquer que ce n’est pas obligatoire etc etc, je le fais, ça va plus vite… juste pour cette fois… Et quelques autres ….
-Un patient n’a pas rendez-vous, je le prends en plus, j’explique que c’est sur rendez-vous etc etc mais je le prends quand-même…Pareil, pour des patients qui viennent à deux alors qu’ils ont RDV pour un… J’explique mais je dis oui quand-même… Juste pour cette fois… Et quelques autres !
C’est juste pour un renouvellement de pilule…c’est une grosse journée, j’ai plein de retard, je regarde le dossier en diagonale, et de mon œil avisé, je vois que c’est OK, je renouvelle sans faire de consultation, sans faire payer bien sur, j’écris juste dépannage, alors que selon ma motivation, je pourrais faire une vraie consultation, parler de plein de choses, prendre la tension…ah, non pas envie!
-Une consultation pour un enfant de 4 ans, une rhino, les vaccins sont à jour, je pèse, je mesure…Je devrais lui dire de revenir, prendre RDV pour la consultation des 4 ans, avec le dépistage des troubles de la vision, du langage etc , mais je ne le fais pas…dès fois, je ne fais pas les choses optimales et me contente du minimum …
– Des fois aussi, je me rend compte que l’on n’explique pas les choses assez! Je dis: « tout est normal » pour un résultat de prise de sang à un patient qui ne sait même pas ce qu’il y avait dedans.Je m’en suis rendu compte quand après il m’a demandé si on pouvait savoir s’il avait le Sida. Ben oui, sérologie HIV négative, il avait pas compris, et j’avais pas détaillé les résultats comme je le fais la plupart du temps.
Être lecteur émérite de Prescrire n’est pas une fin en soi, certes, je les trouve parfois un peu extrêmes et ce n’est pas la parole sacrée, mais il faut avouer que quand-même, ils sont un bon guide et une référence solide!
Être lecteur émérite sera peut-être une des choses qui feront de moi un bon médecin!
Encore faudrait-il qu’il y ait une définition à « être un bon médecin ». Je ne cherche pas à la trouver, j’essaye juste de faire au mieux!
Pour moi, et cela n’engage que moi, un bon médecin est d’abord quelqu’un qui écoute, qui aime les gens, et qui considère la personne qu’il a en face de lui avec empathie et intérêt.
Sans prétention aucune, je crois que c’est mon cas! J’ai eu tellement à faire à des cons de médecins que je me suis jurée de me souvenir chaque jour des erreurs à ne pas faire, humainement.
Après, cela ne suffit pas, je suis gentille, oui c’est bien beau, mais bon: « Son Médecin était gentille » comme épitaphe, c’est peu réconfortant.
Donc, être gentille, c’est fait, maintenant, va falloir que je sois un minimum compétente.
J’ai conscience de mes lacunes! Je suis nulle en examen clinique, en plus, j’aime pas trop! Je ne fais pas suffisamment déshabiller les patients. Il y en a qui aiment toucher, palper, moi ce n’est pas mon cas. L’examen est la partie de la consultation qui m’embête le plus, déjà, il faut se lever et ça m’embête, c’est mon côté fainéant. J’adore quand j’ai un externe qui fait l’examen à ma place (si ma présence n’est pas requise, sinon je me lève quand-même). Dès fois, il y a des consultations qui ne nécessitent pas d’examen, j’adore! Mais,si patient à la fin me dit « Vous pouvez me prendre la tension docteur » je le maudis.Pour la peine,je sers le brassard très fort et puis je dis 12-8… Déjà que je me fais violence pour prendre celle des gens qui viennent pour ça…et en plus, dès fois, je prends la tension des patients assis au bureau! Han, c’est mal!! Faut vraiment que je travaille la dessus.
Donc, je suis un médecin gentille et fainéante.
Quoi d’autre?
J’ai déjà dit que j’ai deux mains gauches! Du coup, au niveau gestes techniques, c’est très limité…ce qui satisfait bien mon côté fainéant…
À part ça, et bien je fais au mieux pour essayer d’être compétente, formation médicale continue, échanges , remise en question…
Il y a tout ce que je fais de mal et dont je n’ai pas conscience et ça, c’est le pire. Je demande à mes collègues de me faire remarquer si il y a des choses que je fais mal, ou à mon remplaçant. C’est l’avantage du travail en groupe ou des externes/internes. J’ai peur des mauvaises habitudes que je crois bonnes mais si personne ne me dit le contraire, je ne peux pas le savoir. Ah bon le médiator, c’est pas bien, mais fallait me le dire!!!
Et puis il y a toutes les choses que je fais mal mais que je sais que je fais mal. Ça c’est moins pire je pense,non? En avoir conscience, c’est déjà bien. C’est grâce aux échanges, aux collègues, à Prescrire, aux FMC, à twitter que j’en ai conscience.
Du coup, chaque consultation est une lutte avec moi-même, une lutte épuisante et pas toujours remportée pour ne pas céder à la facilité, pour ne pas tomber du côté obscur de la force comme le dit Jaddo! C est tellement tentant ,d’ailleurs tout le monde y cède plus ou moins parfois…c’est le plus ou moins qui est important!
D’abord il y a mes putains de principes qui me pourrissent la vie. Ah,que j’aimerais faire sur le pas de la porte tous les arrêts et certificats et autres renouvellements que l’on me réclame. Que ce serait confortable de répondre oui à la moindre demande (un bon point pour mon côté gentille) et de prescrire sans examiner les gens (un bon point pour mon côté fainéante) ou tiens, truc de fou, ne rien écrire dans les dossiers ou voire même dans le carnet de santé! Et jpourrais en voir plein des patients comme ça dans une journée… Et en plus, personne ne me dirait rien…
Oui mais voilà, j’ai envie d’être un bon médecin, et selon ma définition personnelle, un bon médecin ne fait pas ça.. C’est con…
Alors, du coup, je lutte, et ce n’est pas facile…
J’ai noté pendant une journée tout ce que j’ai fait de pas bien, en en ayant conscience. (je ne vous parle donc pas des graves erreurs que j’ai peut-être fait sans le savoir).Ca en fait des choses quand-même.
-On commence par un renouvellement de traitement de diabète!
Je ne vous parle pas de l’examen clinique très succinct et de la dernière fois où j’ai examiné le pied de ce patient et fait le test du monofilament, il y a très probablement plus d’un an mais là on cumule ma fainéantise avec ma phobie des pieds donc c’est vraiment très dur pour moi, allez je passe mon tour, on verra la prochaine fois… Et puis, il est suivi par le diabèto, deuxième erreur et elle est fréquente, je présuppose que le spécialiste à fait ce qu’il fallait et me repose sur lui.
Je passe peu de temps sur les règles hygièno-diététiques qui sont pourtant primordiales parce que c’est long, difficile, laborieux et décourageant et que là tout de suite, j’ai pas trop le courage.
Je renouvelle la mort dans l’âme les traitements prescrits par le spécialistes dont j’ai déjà parlé ici, même si je sais que l’on n’a pas de recul et que cela est déconseillé par Prescrire parce que ben je sais pas comment faire autrement…
Le patient à mal au genou, il demande des anti-inflammatoires, je lui explique qu’avec le diabète, il vaut mieux éviter, les effets secondaires toussa, mais la dernière fois, un autre médecin lui en a prescrit, il a très mal etc.
Les anti-inflammatoires sont un problème pour moi, les pratiques de mes confrères sont variables, du coup je ne sais pas si j’ai vraiment tort d’être aussi réticente ou si j’en donne trop et puis il y a les habitudes des patients…
Et j’avoue que face à la douleur, je donne probablement trop de médicaments, j’ai vraiment du mal devant quelqu’un qui a mal…
Bref, je lui en prescris quelques jours en lui expliquant le côté exceptionnel de la chose.
En gros, si on reprend, c’était vraiment une mauvaise consultation!
-J’examine un enfant et j’ai l’impression d’entendre un petit souffle cardiaque.Premier problème: je suis nulle en examen clinique, donc jsuis pas sûre de mon coup, et souvent le cardiologue ne retrouve pas le souffle en question. Deuxième problème, comment dire à la mère que son enfant a un souffle au cœur, sans lui faire trop peur mais assez quand-même pour qu’elle fasse ce que je lui dis de faire, d’autant que moi-même je ne suis pas sûre de ce qu’il faut faire et d’ailleurs je ne suis même pas sûre qu’il y a un souffle!
-Les génériques …pff… Nécessiteraient un article à eux tous seuls… Cette fois ci,je suis face à « J’ai vu à la télé, c’est fabriqué en Inde » « Vous guérissez d’un coté, de l’autre vous avez autre chose » Je réponds, j’explique…pas assez, pas le courage de répéter sans cesse les mêmes choses, il faut choisir son combat: à chaque consultation, on ne peut pas livrer tous les combats…
Pour les génériques et pour la prescription en DCI, je ne le fais pas encore assez, mais je lutte, de plus en plus …
-Un patient que je connais bien vient pour, comme il y a quelques mois, des champignons entre les orteils….oui ben c la même chose que j’avais vu de mes yeux la dernière fois, quel est l’intérêt de reregarder? Je n’en vois pas, ça tombe bien rapport à ma phobie des pieds. Je renouvelle le traitement sans l’examiner. Han! C’est pas bien!
-Une consultation sur les MST, je m’aperçois que c’est un sujet que je ne maîtrise pas du tout et que comme à chaque fois que je me suis dit que je devais me former dessus, je ne l’ai pas fait. Du coup, je traite à tort je crois une bébête qui ne nécessite pas forcément de traitement et il se peut même que je dise que c’est une MST alors que en relisant, ce n’est ptet même pas le cas.
Lacune de connaissance… On ne peut pas connaître tous les sujets, certes mais quand-même…
-Les certificats d’absence scolaire: je suis crevée, ce n’est pas mon patient, je n’ai pas envie d’expliquer que ce n’est pas obligatoire etc etc, je le fais, ça va plus vite… juste pour cette fois… Et quelques autres ….
-Un patient n’a pas rendez-vous, je le prends en plus, j’explique que c’est sur rendez-vous etc etc mais je le prends quand-même…Pareil, pour des patients qui viennent à deux alors qu’ils ont RDV pour un… J’explique mais je dis oui quand-même… Juste pour cette fois… Et quelques autres !
C’est juste pour un renouvellement de pilule…c’est une grosse journée, j’ai plein de retard, je regarde le dossier en diagonale, et de mon œil avisé, je vois que c’est OK, je renouvelle sans faire de consultation, sans faire payer bien sur, j’écris juste dépannage, alors que selon ma motivation, je pourrais faire une vraie consultation, parler de plein de choses, prendre la tension…ah, non pas envie!
-Une consultation pour un enfant de 4 ans, une rhino, les vaccins sont à jour, je pèse, je mesure…Je devrais lui dire de revenir, prendre RDV pour la consultation des 4 ans, avec le dépistage des troubles de la vision, du langage etc , mais je ne le fais pas…dès fois, je ne fais pas les choses optimales et me contente du minimum …
– Des fois aussi, je me rend compte que l’on n’explique pas les choses assez! Je dis: « tout est normal » pour un résultat de prise de sang à un patient qui ne sait même pas ce qu’il y avait dedans.Je m’en suis rendu compte quand après il m’a demandé si on pouvait savoir s’il avait le Sida. Ben oui, sérologie HIV négative, il avait pas compris, et j’avais pas détaillé les résultats comme je le fais la plupart du temps.
-La maman est arrivée avec deux vaccins que j’ai fait et après,en collant consciencieusement les étiquettes dans le carnet de santé, je me suis aperçue que la petite avait déjà eu l’un d’eux! Oups…toujours regardé avant …En tout cas, elle sera bien vaccinée contre la méningite C cette petite (et en plus,l’interêt de ce vaccin est controversé…)
-J’ai prescrit à sa demande un arrêt d’une semaine à une patiente pour qu’elle se remette de sa virose. Je ne trouvais ça pas justifié et cela m’a agacé mais ce n’était pas ma patiente, je la voyais pour la première fois et j’ai senti un terrain sous-jactent fragile et compliqué. Je pense que si elle en ressentais le besoin, c’est qu’il était existant! Ce genre de situation est heureusement très rare, je propose plus d’arrêts que les patients en réclament, comme je le disais ici, je n’ai qu’exceptionnellement des demandes d’arrêts abusives, bien au contraire.
-Et puis, the last but not the least: les rhinos et autres viroses saisonnières. Là, c’est vraiment une lutte à chaque consultation entre ce qu’il faut faire (éliminer une infection bactérienne, prescrire du doliprane, du sérum physiologique et passer une heure à expliquer le comment du pourquoi et les symptômes qui doivent amener à consulter) et ce que je fais vraiment et qui dépend de ma motivation , de ma forme, de l’heure de la journée, du monde dans la salle d’attente, du jour de la semaine, genre veille d’un week-end ou d’un pont, et également beaucoup de la personne en face, de ses habitudes, de sa faculté de compréhension , de son amabilité, de si c’est mon patient à moi ou pas…Bref, du coup, il y a parfois un gros décalage entre ce que je sais qu’il faudrait faire et ce que je fais.
Mes erreurs conscientes les plus fréquentes sont:
– Voir des tympans parfois plus rouges qu’ils ne sont vraiment, pour avoir une raison de mettre des antibiotiques, de la même façon, j’ai encore du mal à surveiller 48h avant de mettre des antibiotiques dans les otites.
– Je donne trop d’ibuprofène …
– Je donne trop de corticoïdes dans les laryngites
– Des fois, le soir, jfais pas de streptotest et jmet les antibios direct même si j’ai un doute par flemme
– Je donne trop d’antibiotiques je pense dans les bronchites chez les personnes âgées ou sur terrain à risques.
– Je dis aux gens que je ne peux rien faire pour eux mais j’ai du mal à leur dire cruement que c’était pas la peine de venir, je trouve ça un peu vexant…je fais en sorte qu’ils en arrivent à la conclusion eux mêmes.
-J’explique pas tout tout le temps , parce que c’est épuisant.
-J’avais tendance à vouloir les aider quand-même pour me sentir utile et j’aimais bien au début quand je leur donnais tout plein de trucs…j’aimerai y croire encore, c’etait tellement bien…J’ai beaucoup progressé, je ne donne presque plus de sirops, un peu quand-même selon les critères déjà cités, beaucoup moins d’ibuprofène, et ma nouvelle lutte, cette année, c’est les pshitt dans le nez…je progresse, je progresse, bon en même temps, ça m’aide qu’ils soient officiellement dangereux donc déremboursés (oui logique floue) , mais bon j’aimais bien au moins aider les gens à déboucher leur nez, je me sentais utile..en solidarité, je me suis mise moi-même au sérum phy… Ça marche mais c’est cher (efficace mais non remboursé’: logique floue à nouveau) .
-J’ai prescrit à sa demande un arrêt d’une semaine à une patiente pour qu’elle se remette de sa virose. Je ne trouvais ça pas justifié et cela m’a agacé mais ce n’était pas ma patiente, je la voyais pour la première fois et j’ai senti un terrain sous-jactent fragile et compliqué. Je pense que si elle en ressentais le besoin, c’est qu’il était existant! Ce genre de situation est heureusement très rare, je propose plus d’arrêts que les patients en réclament, comme je le disais ici, je n’ai qu’exceptionnellement des demandes d’arrêts abusives, bien au contraire.
-Et puis, the last but not the least: les rhinos et autres viroses saisonnières. Là, c’est vraiment une lutte à chaque consultation entre ce qu’il faut faire (éliminer une infection bactérienne, prescrire du doliprane, du sérum physiologique et passer une heure à expliquer le comment du pourquoi et les symptômes qui doivent amener à consulter) et ce que je fais vraiment et qui dépend de ma motivation , de ma forme, de l’heure de la journée, du monde dans la salle d’attente, du jour de la semaine, genre veille d’un week-end ou d’un pont, et également beaucoup de la personne en face, de ses habitudes, de sa faculté de compréhension , de son amabilité, de si c’est mon patient à moi ou pas…Bref, du coup, il y a parfois un gros décalage entre ce que je sais qu’il faudrait faire et ce que je fais.
Mes erreurs conscientes les plus fréquentes sont:
– Voir des tympans parfois plus rouges qu’ils ne sont vraiment, pour avoir une raison de mettre des antibiotiques, de la même façon, j’ai encore du mal à surveiller 48h avant de mettre des antibiotiques dans les otites.
– Je donne trop d’ibuprofène …
– Je donne trop de corticoïdes dans les laryngites
– Des fois, le soir, jfais pas de streptotest et jmet les antibios direct même si j’ai un doute par flemme
– Je donne trop d’antibiotiques je pense dans les bronchites chez les personnes âgées ou sur terrain à risques.
– Je dis aux gens que je ne peux rien faire pour eux mais j’ai du mal à leur dire cruement que c’était pas la peine de venir, je trouve ça un peu vexant…je fais en sorte qu’ils en arrivent à la conclusion eux mêmes.
-J’explique pas tout tout le temps , parce que c’est épuisant.
-J’avais tendance à vouloir les aider quand-même pour me sentir utile et j’aimais bien au début quand je leur donnais tout plein de trucs…j’aimerai y croire encore, c’etait tellement bien…J’ai beaucoup progressé, je ne donne presque plus de sirops, un peu quand-même selon les critères déjà cités, beaucoup moins d’ibuprofène, et ma nouvelle lutte, cette année, c’est les pshitt dans le nez…je progresse, je progresse, bon en même temps, ça m’aide qu’ils soient officiellement dangereux donc déremboursés (oui logique floue) , mais bon j’aimais bien au moins aider les gens à déboucher leur nez, je me sentais utile..en solidarité, je me suis mise moi-même au sérum phy… Ça marche mais c’est cher (efficace mais non remboursé’: logique floue à nouveau) .
Voilà, je vais m’arrêter là car je pourrais écrire sans fin sur tout ce que je fais mal et ça m’effraie un peu quand-même…il me reste beaucoup de chemin à parcourir mais bon, quand ça me stresse, jregarde les ordonnances de certains médecins et je décompresse…Jsuis pas encore lecteur émérite de Prescrire mais oh mon dieu, y’a tellement pire…Bon, d’accord, c’est pas une raison…Alors d’accord, je vais continuer à lutter! Et puis au moins…j’suis gentille…
Texte courageux!
Pourquoi pas faire une petition pour ce serum physiologique?
J ai decouvert ce probleme il y a quelques mois. Etonnant!
C est pourtant le seul traitement utilise en pediatrie….
Les associations de patients sont elles au fait…?
Pas grave…mais telllement frequent.
Magnifique billet.
Le médecin généraliste est condamné tout le long de son exercice à remplir de ses connaissances un tonneau sans fond qui serait la médecine générale.
Nous en sommes tous là : constater nos incompétences et tenter de peaufiner nos compétences jusqu’au jour où l’on se rend compte que le mieux est l’ennemi du bien.
Je ne suis pas Lecteur Emérite Prescrire et j’en suis contrit car j’aimerais tant que mon nom apparût dans ce listing des saints des saints des derniers jours, des Purs, des Parfaits mais pour la gloriole, pas pour la science. Car j’ai vu tant de différences entre la Raison Pure et la Raison Opérationnelle que je préfère être comme vous, en perpétuelle interrogation et en perpétuelle remise en question.
Un seul point pour diminuer votre angoisse : Prescrire ne conseille aucun régime dans le diabète sucré.
Bonne journée.
Pas très heureux de prendre sur un ton ironique une démarche aussi argumentée et indépendante que la revue Prescrire et son test de Lecture. Ce sont des aides particulièrement pertinentes pour la prise en charge de nos patients. Et relisez la revue, vous trouverez facilement des conseils diététiques pour le diabète.
Sinon merci docteurmilie pour votre post si honnête sur notre permanente remise en question inévitable de nos compétences.
surtout jamais de « ton ironique » avec Prescrire, c’est dangereux, on ne touche pas au graal ….On risquerait de passer pour un esprit libre.
ps: quand je dis « esprit libre » ça inclut le lobby pharmaceutique, inutile de me sortir la rhétorique habituelle.
Ce billet est un réel soulagement. Merci.
Superbe billet, tu as une capacité d’analyse de tes pratiques impressionnante. Tu es donc DEJA un médecin émérite, car déjà inscrite dans une démarche d’amélioration. Et pour ça, chapeau ! Du coup, je m’en vais regarder ma pratique à moi de plus près, tiens. merci pour ce chouette de billet.
Moi aussi , j aime bien ton texte . J y reconnais beaucoup de ma façon de faire et de mes interrogations . Finalement on est quasiment tous pareil .C est rassurant !!
Je ne voudrais pas te décourager…mais avec déjà un pied ( ou une main…comme on veut…) dans la retraite je me pose encore la majorité des même questions que toi…..je crois qu’on cherche jusqu’au bout à être le moins mauvais possible…..du moins quand on n’est pas persuadé dès le début d’être le meilleur….mais dans ce cas là, il n’y a pas d’espoir…
Pour le sérum physio…..c’est vrai que ça serait bien si c’était remboursé!….parce que passer du temps à expliquer que c’est ce qu’il y a de mieux et buter à la fin sur la question » c’est remboursé?… » Ça énerve des fois….
Si ça peut te rassurer, je crois qu’on a exactement les mêmes défauts toi et moi… La fainéantise n’étant pas le moindre. Combien de fois je me dis dans ma tête « je l’examine?? Bof, qu’est-ce que ça va changer? Oui mais peut-être qu’il va se dire c’est quoi ce médecin qui me regarde même pas? Bon allez, motivons nous!! »
Et les fois « au fait docteur vous me prenez pas la tension? Ah si, j’allais y venir monsieur! (mon oeil oui… J’espérais bien y couper…) »
L’avantage c’est que je suis pas encore installée, alors comme toi tu te repose parfois sur le spé, moi je me dis, oh, la personne remplacée a bien dû le faire la dernière fois… Bouhh pas bien!!
L’ibuprofène, pareil, les corticoides, pareil, les atb, pareil…
Pareil, je renouvelle parfois des traitements auxquels je suis complètement opposée, parce que, ben je suis que la remplaçante hein, je vais pas refaire le monde à chaque fois…
Ah si, une fois j’ai refusé de prescrire du Derinox à une patiente hypertendue… Elle pas compris, son ORL lui renouvelle régulièrement!
Je lis aussi Prescrire régulièrement mais je ne suis pas dans La Liste car je ne fais pas le test de lecture. Et comme toi, je me dis souvent que vu ce qui se fait ailleurs parfois, finalement je suis loin d’être la pire… Ce qui n’est pas une excuse pour ne pas essayer de faire mieux, on est bien d’accord. Mais bon on peut pas tous les jours être au top, et comme tu dis il faut choisir ses combats, sinon on s’épuise!
Allez bon courage, tu tiens le bon bout!
Gentille, c’est cool. Courageuse, c’est bien. Fainéante, c’est pas grave. Mais euh comment dire… dans le concert de louanges je vais détonner… Genre: moi je suis galbé comme un serin alors j’ai pas choisi de faire GIGN, tu vois… Ou alors fallait faire de la musc. La crainte du toucher, la phobie de telle ou telle partie du corps des patients, c’est parfaitement OK si tu veux faire MarisolTouraine ou un autre job à la con dans le genre. Pour médecin, c’est moins top. Et en y pensant, courageuse, c’est pas forcément dire: regardez j’ai des furoncles au pif et parfois je mets les doigts dedans, mais plutôt dire: ah non, la glitazone, madame, elle ne passera pas par moi. C’était mon quart d’heure: parfois je me méfie même des médecins blogueurs.
Parler du corps est pour moi l’essentiel, l’examen clinique apportant un supplément d’information qu’il serait dommage de négliger. Mais S’il fallait choisir, je suis convaincue que de parler de son corps avec le patient sera bien plus efficace que de simplement l’examiner sans piper mot! Je rejoins docteurmilie dans sa conviction qu’un soin de qualité est avant tout basé sur l’empathie et l’écoute active. Pour le reste, avoir conscience de ses faiblesses et tendre perpétuellement au perfectionnement, je ne vois pas d’attitude plus positive!
faut pas tout voir en noir, elle est mauvaise en examen clinique, n’aime pas toucher , a deux mains gauches, prescrit en dépit de ses principes, et est une flemmasse, certes, mais elle exerce dans le 93, c’est moins grave.
ah ah ah ! J’adore ce genre d’humour….parce que c’est bien de l’humour hein!
les glitazones c’est pas bien?
de toute façon je suis si jeune que je les à peine connues …
Merci merci merci , je me suis tellement reconnu dans ce texte ! Rassurez vous nous sommes au moins deux !! Et puis se poser autant de questions sur sa pratique n est ce pas un peu être un presque bon médecin ? MERCI
Qu’est-ce qui fait un bon médecin ? Autant de définition que de personnes je pense… mais je pense aussi qu’on est assez d’accord pour dire qu’une remise en question permanente, une auto analyse honnête et oser reconnaître ses défauts et ses erreurs… c’est déjà à mon avis une grande part de ce qui fait un bon médecin.
Qui ne s’est pas déjà retrouvé dans une/toutes ces situations ??? Je n’ai pas TOUS les mêmes défauts. J’aime papouiller, j’aime les gestes. Mais le nombre de fois où je me suis dit « bon allez, je regarde pas les pieds ce coup-ci, le remplacé doit le faire régulièrement, et en plus elle a 3 paires de chaussettes ça prendrait des plombes de les enlever et de les remettre… » Bouh.
Qui n’a jamais prescrit un truc qu’il sait inutile par lassitude ?
J’espère être quand même un bon médecin. Même si je ne suis pas sur la liste des lecteurs émérites. Je vais déjà essayer de faire le ménage chez moi tous les mois avant de me lancer la dedans 😉
Tu mets bien en lumière toute la difficulté de notre métier quand on veut le pratiquer en s’appliquant. Les résultats des études et les recommandations tels qu’on peut les lire dans PRESCRIRE sont une chose, la réalité quotidienne en est une autre. On aimerait avoir le temps, l’énergie, et un minimum de « pression parasite » pour expliquer notre démarche aux patients, encore faut-il qu’ils aient de leur côté la disponibilité.
Je suis sur la liste depuis plusieurs années, mais moi aussi, il m’arrive de prescrire des corticoïdes dans les laryngites, ou d’avoir l’antibio un peu facile avec les patients âgés.
Aligner ses prescriptions sur ses convictions est un travail de très longue haleine. Il est très intéressant de se fixer des objectifs un par un, et d’y travailler sur la durée. Cependant, il est indispensable que l’environnement soit propice: médecins environnants (dont associé et remplaçant si possible) sur la même longueur d’onde, et surtout respect mutuel avec les patients. Depuis quelques années, je suis devenue plus stricte sur le prises de rendez-vous: refus de prendre 2 pour 1 hors urgence avec toujours l’argument qu’il faut se donner « le temps d’une consultation », et aussi que c’est pas cool pour ceux qui attendent. Là aussi, il a fallu quelques mois pour que le règle soit intégrée, mais curieusement ça aide beaucoup à rester maîtresse de sa prescription.
Par exemple, il y a quelques semaines, j’ai transformé une demande de prescription de ceinture lombaire par une jeune maman au décours de la consultation pour sa fille en une consultation « pour elle » (important pour les jeunes parents), qui a abouti, après un examen clinique adéquat, à une prescription de paracétamol et une incitation à reprendre le sport. La patiente est partie en me remerciant de lui avoir accordé du temps. Voilà une prescription de paracétamol gratifiante et acceptée, mais il a fallu se donner les conditions.
Effectivement, quand on lit les recommandations de PRESCRIRE, on trouve ça plein de bon sens, mais on se demande comment les appliquer dans la vraie vie: la pression des patients reste forte, il faut négocier un peu et souvent.
c’est comme la religion: sous le dôme du temple, ça va, tout le monde il est beau mais au sortir ….
je suis d’accord avec Armance: mettre en pratique ses convictions devient plus facile avec l’expérience, quand on commence à avoir « ses » propres patients, le dialogue est plus facile. De même, on prend confiance en soi et refuser une prescription d’antibio devient plus facile.
Pour le reste, je suis 100% d’accord aussi, on gagnerait tous à revoir quotidiennement ses petites faiblesses et je me reconnais bien dans ce post. Après c’est des habitudes à changer: il ne me vient pas à l’esprit d’examiner un enfant autrement qu’en culotte/caleçon, pour une personne âgée j’ai un peu plus de mal… bizarre hein?
Quand je lis que »par flemme » vous ne prenez pas la tension, ça me fait froid dans le dos… quand je lis que « par phobie des pieds » vous ne regardez pas les pieds des diabétiques, ça me glace…
non mais elle dit pas qu’elle prend JAMAIS la Tension, ou qu’elle regarde JAMAIS les pieds, faut arrêter de tout prendre au pied de la lettre hein! Elle dit juste que ça la gonfle… Mais comme nous tous elle doit bien le faire quand même plusieurs fois par jour…
Et puis prendre la tension, ce n’est pas si souvent utile que ça… Bon sauf pour ceux qui viennent faire renouveler leur traitement anti HTA, hein, là oui OK…
Enfin bon, détendez vous un peu Alice, il y a un peu d’humour dans tout cela 😉
si c’est utile maintenant: pour le P4P: avant on avait le choix et le bon sens; en ce moment on sent venir la vague alors on s’agite à faire de l’épidémio à papa et on prend la tension, bientôt la TA sera prise par une profession déléguée » SYS TE MA TI QUE MENT et ce sera le pactole ;-)))
Oh merci DrKalee d’avoir repondu pour moi! J’ai cru que en plus d’être un mauvais médecin, j’étais aussi si peu douée en écriture que le second degré ne passait pas…Merci mille fois pour m’avoir comprise 🙂
Certaines personnes ont un peu de mal avec le second degré… La difficulté c’est de les repérer pour pouvoir se lâcher avec les autres! Pour ma part j’adore, dans ma famille c’est génétique, on a le second degré dans la peau…
Je voudrai poster un com sans être trop désagréable. La pratique médecine nécessite une éternelle remise en cause ,un questionnement,un apprentissage par les livres et la pratique, je suis rassurée sur le fait que tu te poses ces questions .Mais si examiner les patients t’es pénible ( gonflant même) je ne vois pas ce que tu fais dans ce métier ,on ne peut demander aux spécialistes de faire notre travail de MG et se plaindre de la mauvaise réputation de notre métier .Mais à te lire ,je commence à comprendre que la télé médecine a de beaux jours devant elle .
Bonne soirée
Ce que je fais dans ce métier? Ben c’est pour l’argent!
Comme nous tous 😉
Pour réaliser un sérum physiologique isotonique :
• Versez 9 grammes de sel gros ou de Guérande dans un litre d’eau minérale plate ou dans de l’eau potable bouillie. Agiter, c’est prêt.
Le sérum ainsi obtenu est légèrement hypertonique (recommandé pour le lavage nasal). Pour obtenir un sérum isotonique, verser la dose de sel dans 1,25 litre d’eau.
Conseils : Conserver le sérum physiologique au réfrigérateur / Jeter la quantité inutilisée du sérum « fait maison » au bout de 72 heures
Pour plus de confort à l’utilisation, le sérum physiologique du commerce comme celui « fait maison » seront amenés à température ambiante avant le lavage nasal.
ben oui, mais comment on l’injecte dans le nez? a la seringue? moi j’aime bien les dosettes …
J’ai beaucoup ri ! Le sérum phy j’en utilise au quotidien pour mes lentilles et aussi pour le nez bouché en hiver. Quant au prix, c’est dérisoire, au rayon puériculture des supermarchés, pour 3 ou 4€ on a une boite de dosettes de 50 si je ne m’abuse. Perso, ça me dure 3 mois. En prime ça se conserve un an environ, donc l’argument non remboursé semble un peu idiot…
ben pour mon bébé, je consomme beaucoup et ça part vite ( la pauvre elle a le doit à plein de dosettes dans le nez à chaque fois) et pour ma fille de 5 ans qui veut plus des dosettes, le truc qui se pulvérise le moins cher, c’était presque 7 euros…
Pour certains de mes patients, ça fait cher…
Et pour le principe, c’est pas logique!
serum phy: de l’eau et du sel. quasi gratuit!
oui mais apres, comment qu’on le met dans le nez?
Moi je leur donne une seringue de 10mL…
Merci , merci et encore merci pour ce super article plein de bon sens et surtout d’honnêteté dans lequel je pense on est nombreux à se reconnaître!!
Quand même impressionnée par certains commentaires bien moralisateurs et culpabilisateurs de certains « supers docteurs » …(sans doute les mêmes que je vois se plaindre dans le journal local que les jeunes médecins généralistes ne veuillent plus bosser 80 heures par semaine)
PS : A chaque fois que je lis ton blog je me dis que j’ai quand même bien fait de choisir la médecine générale et je pense même qu’il devrait être au programme de l’ECN !!
2eme PS : J’ai aussi envisagé pendant mon semestre en pédiatrie de préenregistrer des ordonnances avec « sérum physiologique en dosettes pour 6 lavages de nez quotidiens pendant 10 jours »
3eme PS : héhéhé je ne suis pas la seule podophobique 🙂
Merci à toi!
Pour utiliser le serum phy fait maison il suffit de prendre une vieille pipette, la presser, la mettre ds le liquide et relacher, et hop une pipette de phy !
Avec trois enfants je ne fais que comme ca et suis aussi scandalisee par le prix !
Par contre je n ai pas honte de dire que je ne prends jamais la tension sauf quand je peux m attendre a quelque chose ou quand je sais que psychologiquement cela va aider mon patient.
Merci pour cet article, travaillant a l etranger et seule cela m aide de lire que je ne suis pas la seule a avoir parfois des moments de flemme…!
merci!!
Ping : 1 an 5 mois | Journal de bord d'une jeune médecin généraliste de Seine-Saint-Denis
excellent billet, qui met en lumière toute la difficulté de ce métier, effectivement le questionnement est déjà un pas vers l’amélioration des pratiques, pas simple aussi de faire admettre au patient qu’il ressorte du cabinet sans ordonnance mais uniquement des conseils, les habitudes sont tellement ancrées chez certains que le changement met du temps!
Bonjour,
je n’ai jamais lu autant d’erreurs accumulées chez le même médecin (de son propre aveu) et, pourtant, si j’avais à choisir un médecin traitant, je vous solliciterais les yeux fermés. Sans doute parce que le rire et la dérision sont les meilleurs des traitements et qu’en cela vous méritez une chaire dans la plus prestigieuse des universités médicales.
Ne changez rien.
Je vous fais un bisou, mais je suis peut-être un …nours.
Éric
Oh merci!! je suis touchée!
J’ai le droit de commenter plus d’un an après ? Oui allez hein.
Je dirais comme Bouhier, si j’habitais dans le 9-3 (haha) j’irais te consulter les yeux fermés (enfin pas tout à fait sinon je me prendrais plein de murs/portes etc)(remarque comme ça je viendrais pas pour rien)
J’ai une totale admiration pour ton recul, ta franchise, tes tentatives permanentes de mieux faire, et ton humour !