ll faut bien l’obligation de ce billet mensuel pour que je me mette devant mon ordinateur. Désolée pour ce long silence, j’ai plein de choses à dire, l’envie d’écrire est très présente mais je ne trouve pas trop le temps en ce moment, étrangement!
Bientôt, ce blog redeviendra ce qu’il doit être:un blog médical. Le prochain article tant attendu sur les « certifàlacon d’or » ne va pas tarder! Il est d’ailleurs temps d’envoyer vos dernières candidatures.
Vous devez vous douter que mon absence est liée à un évènement heureux mais chronophage et source de légère fatigue: la naissance de ma fille.
Donc Charlotte (Endive de son deuxième prénom suite à vos diverses propositions pour lesquelles je vous remercie tous) est née il y presque 3 semaines maintenant.
Certains ont pu suivre sur twitter une partie des péripéties, une partie seulement car il y a un trou d’une petite douzaine d’heures. C’est quand j’étais au fond du gouffre:C’est facile pour savoir quand c’est vraiment le moment d’aller à la maternité: c’est quand tu ne ris plus et quand tu ne twittes plus. Je pense que si Serge Lama écrivait Je suis malade maintenant, il rajouterait « je ne rêve plus,je ne twitte plus, je n’ai même plus d’histoire »
Bref,il y a eu quelques moments difficiles mais je ne vais pas rentrer dans les détails hein? D’autant plus qu’écrire à une main avec un bébé dans l’autre et les paupières qui se ferment ne favorise pas une longue prose.
Cela dit, avec du recul, c’était plutôt rigolo. J’ai même envie d’en faire un troisième, pour tenter ma chance à nouveau de trouver le bon moment auquel aller à la maternité. Pour l’instant, que des échecs mais un jour j’y arriverai.
Pour ma première fille, j’étais allé 4 fois sur 48 heures à la mater. A chaque fois, je me faisais jeter! Ce qui était d’autant plus pratique que mon mari n’avait pas le permis .Et pas très aimablement en plus, en tout cas, sans compassion. Le première fois, je suis d’accord, j’y étais allée parce que j’avais des contractions toutes les 3 minutes depuis 2 heures, donc sage et obéissante, j’y suis allée mais avec du recul, c’est vrai que ça faisait pas très mal. La troisième fois, 24 heures plus tard, c’était franchement affreux, et là, col toujours fermé, j’ai un peu mal vécu le « Revenez dans 3 jours à votre RDV » Rester 3 jours comme ça ???? Surtout de se dire, si ça ce n’est pas le travail, qu’est ce que ça va être? Mais elle m’a dit « je vais vous faire une piqûre pour vous soulager » Là j’étais trop contente. Mais non, adieu veaux, vaches, cochons, nubain…elle m’a fait une piqûre de spasfon et d’atarax (c’est à dire pipi de chat et calmant léger pour l’angoisse) Vexée (j’étais pas angoissée, j’avais mal) je me suis laissé piquer le cul et je suis rentrée chez moi en me jurant de pas revenir. Quelques heures plus tard, au milieu de la nuit,j’étais carrément dans un état de prostration, mon mari a appelé notre chauffeur attitré, soit mon frère qui célèbrait ses 30 ans depuis 2 heures, et je suis arrivée à 5 cm:enfin ils m’ont gardé!
Les accouchements se suivent et ne ressemblent pas…ou un peu quand-même. Fort de cette expérience, cette fois ci j’ai attendu des heures et des heures, presque 12 heures de contractions toutes les 3 minutes avant d’y aller (je chronométrais grâce à une application iPhone ..). C’est là que je twittais, histoire de passer le temps, vu que gentil mari dormait histoire de prendre des forces (il avait un rhume le pauvre, je n’en dirai pas plus sur ce sujet mais bon ça tombait mal: juste pour la postérité je citerai deux de ses phrases « J’ai été réveillé par des courbatures, c’est l’horreur » et « c’est énervant, je ne peux même pas me plaindre vu que toi t’accouches »). J’ai voulu tenir toute la nuit mais vers 6 heures du mat, la douleur somme toute tout à fait supportable et surtout la petite voix dans ma tête qui disait « c’est le deuxième, si tu arrives trop tard, t’auras pas de péridurale.. » m’ont fait craquer…
Donc jsuis arrivée à la mater vers 6h du mat et j’ai accouché vers 6h du mat…24 heures plus tard…
Forcément mon col était fermé, enfin non: ouvert à 1 doigt (c’est important psychologiquement).Cela ne m’a pas hyper étonnée. En sonnant à la porte, mon mari a d’ailleurs dit « C’est pour les calendriers de la poste. C’est pour un accouchement…Enfin peut-être »
Elle m’a envoyé marcher 1 heure! A 7heures du mat, j’avais pas que ça à faire moi marcher,on est allé à la boulangerie et prendre le ptit dèj à la maison devant HIMYM.
Plusieurs heures plus tard,à notre retour, je l’ai eu un peu mauvaise: 2 doigts mais toujours tonique etc etc…Là, déjà je ne twittais plus. Elle était gentille, elle m’a pas mis dehors…Peut-être parce que j’ai eu un petit passage de sanglots incontrôlables pendant une heure, les hormones, qui m’ont attiré la compassion de tout le monde et c’est même moi qui aie réclamé l’atarax. Mais du coup, comme je passais pour une douillette qui sanglotais pour des ptites contractions de rien du tout, j’ai quand-même avoué: mais non c’est parce que ma mère est morte, bref une vraie hystérique, tout à fait mon genre, moi qui ne me fait jamais remarquer.C’était drôle! Après gentille sage femme que j’aime m’a fait du nubain en perfusion, un médicament pour la douleur. En fait, c’est surtout que ça shoote, entre deux contractions je tombais dans un semi-coma et j’étais réveillée par des cris: en fait, c’était les miens et boum je retombais dans le semi-coma.C’était bien, ça a fait passé le temps. Ensuite, tout s’est accéléré: les contractions, la douleur, du coup j’ai envoyé mon mari chercher quelqu’un trois fois (la voix dans ma tête: trop tard, pas de péri etc) et du coup, comme la mienne était occupée, l’autre sage femme est venue, genre puisque c’était si urgent et là grosse honte: toujours 2 doigts…C’est dur, et c’est vexant…Gentille sage-femme est venue ensuite m’expliquer que ça n’était pas juste moi qui était douillette, que ça arrivait à plein de gens très bien, à elle-même pour ses trois grossesses, et que ça s’appelait « dystocie de démarrage » Elle aurait pu inventer n’importe quel mot, ben c’est con,ça m’a réconforté.
Par choix (ça aussi ça fait toute la différence) on est retourné à la maison. J’ai attendu près de 8 heures comme ça, jusqu’au bout du bout. Quand j’y suis retournée, c’était la même heure et la même douleur (insoutenable franchement) que quand j’y étais allé à 5cm pour ma fille.Donc cette fois ci, j’étais certaine que c’était bon, la petite voix dans ma tête me faisait presque courir entre deux contractions, je me disais merde j’ai trop attendu…
Là, c’est mon mari qui a versé une larme…toujours 2 doigts! Là j’ai pas de mots.
Re-nubain, re semi-coma, re prostration, désespoir etc..2 heures plus tard, elle revient et me dit « Bon, on va en salle de travail et on appelle l’anesthésiste » Un miracle.
Pour moi, entrer en salle de travail, c’est le but ultime, un endroit merveilleux, une fin en soi, alors qu’en fait ce n’est que le début…
Après elle m’a examiné et mon col était toujours à deux! Ah ah jm’en fiche, on a qu’à dire qu’il est à trois:je vais avoir la péridurale. Victoire!!
Moins de 4 heures plus tard, j’avais accouché, une fois que c’est parti, c’est parti…
La première fois, la péridurale qui fut initialement un moment de plénitude totale, ne marchait plus au moment fatidique car Méchante Sage Femme n’a pas voulu me réinjecter de produit car c’était trop tard mais qu’il s’est passé encore 4 heures après cela. Pourtant, j’avais osé un très poli « Excusez moi de vous déranger mais ce serait pas possible éventuellement d’en remettre un peu? Non bon tant pis, merci quand-même » Et oui jsuis con et hyper polie…Résultat, je hurlais « j’y arriverai pas » comme dans les films, ma fille ne m’intéressait même pas, je voulais seulement en finir, c’était l’horreur absolue, un accouchement quoi!
Donc, cette fois ci, j’avais fait un travail sur moi-même, j’ai pas pris de cours de préparation à l’accouchement, mais me suis préparée à revendiquer et communiquer.
J’ai fait ça super bien: j’ai tellement communiqué que j’ai raconté toute ma vie en sanglotant et j’ai pas arrêté de demander des choses, poliment bien-sûr mais bon jsuis assez fière de moi.
Du coup, tout marchait comme sur des roulettes, j’avais une seringue électrique pour la péridurale (qui permet d’avoir un débit continu et de pas dépendre d’une tierce personne) et Gentille Sage Femme m’a réinjecté quand je lui ai dit que ça marchait pas totalement …sauf que ça marchait toujours pas totalement …Cela semble étrange (mais il doit y avoir une logique quand-même car ma jambe gauche est restée paralysée des heures après l’accouchement), cela a continué à me faire mal à gauche…du coup j’ai commencé à angoisser fortement pour la fin…
Et là, au contraire ce fut un moment merveilleux. Je n’arrêtais de répéter, étonnée: « Mais je n’ai pas mal » (Et du coup,ça change tout)
Cela a duré à peine quelques minutes et cette fois-ci c’est un souvenir formidable, qui donnerait presque envie de recommencer, que je garderai.
Voilà, mon accouchement,qui somme toute s’est plutôt bien passé! Et un jour, j’y arriverai, je viendrai à la mater à 3 ou 4 cm!! Et je réessaierai autant de fois qu’il faudra!!
Cela dit, je ne suis pas la seule à ne pas viser juste.La semaine dernière, ma nounouille de copine est arrivée à la mater à 9 cm! Ma nouvelle filleule a failli naitre chez elle ou dans le taxi!
Je tiens à dire que j’ai accouché dans l’hôpital public près de chez moi et que contrairement à la première fois (même endroit,même chambre d’ailleurs) je trouve que c’était top du début à la fin!
Même les blouses fermaient correctement!
Quant à ma nouvelle fille, elle est objectivement plutôt jolie et gentille. Forcément les nuits sont un peu difficiles mais dans l’ensemble ça va, ma fatigue est plus due à mon hyperactivité la journée. En dehors de quelques coliques du nourrisson (qui m’ont quand-même amené à des extrémités terribles comme trainer sur les forums de doctissimo à 3h du mat ou lui donner des plantes…) elle passe la moitié de son temps à regarder ses mains bouger et est mignonne comme tout!
Et puis comme je l’allaite, c’est pratique! (Oui,j’ai osé dire ça à la boutonnologue un jour…J’avoue maintenant que ce n’était pas l’adjectif le plus approprié)
Donc en fait, j’avais dit que j’allais faire court, désolée je me suis laissée emporter…C’est un peu égoiste, mais je serai contente de lire ça dans 20 ans…
Et comme je ne devrais plus avoir de deuil, ni de grossesse, je vais pouvoir reprendre une activité normale sur ce blog!
Et sinon: peace and love!
