Une page qui s’ouvre

Ces derniers temps, j’ai eu plusieurs discussions sur l’intérêt de faire entrer le monde de la médecine 2.0 dans l’enseignement en médecine. Des discussions riches avec des personnes d’horizons différents.

Il y a eu  des discussions sur twitter, il y a eu des discussions avec des amis twittos notamment avec certains membres de DMG (département de médecine générale: enseignement de troisième cycle pour les internes en médecine générale) motivés et rêveurs comme moi. Il y a eu aussi des médecins pas du tout connectés et des membres de DMG . Il y a eu des étudiants. Et puis des non médecins aussi.

Il y a eu le #Mededfr sur ce sujet .

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Il y a la série d’articles de Farfadoc cette semaine disant que c’est dommage quand-même !!

Et effectivement c’est dommage!!

Riche de toutes ces discussions, je suis vraiment persuadée que la médecine 2.0 peut faire partie de la formation initiale (et continue évidemment) des médecins (et des autres professions de la même manière).

Il faut peut-être que je définisse la médecine 2.0.

J’aime beaucoup la définition de Farfadoc « le 2.0, c’est la collaboration, la connexion des gens entre eux, c’est la mise en pratique du « on est plus intelligent à plusieurs ». »

La médecine 2.0, pour moi, c’est le partage et l’émulation que je trouve en côtoyant des personnes (médecins ET non médecins) que je n’aurais jamais eu l’occasion de rencontrer, ce sont les informations qui viennent à moi et aussi des informations que je partage. C’est un échange. C’est une constante remise en question et volonté d’amélioration. Internet en est l’outil. Il permet une connexion, un partage d’informations. Mais la médecine 2.0, c’est une histoire de personnes avant tout.

Dans mes rêves, j’imagine une FUMG 2.0

La FUMG, c’est la filière universitaire de médecine générale. Je parle de ce domaine car c’est celui qui me concerne mais évidemment mes réflexions et mes rêves sont valables pour les autres domaines.

Je pense que les possibilités sont multiples.

Des portails (sites internet, twitter ou facebook) permettant de faire circuler l’information: les informations pratiques (les cours, les événements) ( cf farfadoc épisode 1) ,les informations pédagogiques (articles supports de cours) mais surtout les informations diverses et variées que l’on apprend pas forcément à la fac (cf farfadoc épisode 2): les actualités scientifiques, les dernières recommandations.

Je pense que la blogosphère médicale est riche et que certains articles peuvent être intégrés dans certaines réflexions lors de cours aux étudiants. Il y a toute une dimension de la médecine générale dont l’apprentissage est difficile à appréhender. Des billets de blog pourraient enrichir cet apprentissage.

Les nouveaux paradigmes de l’enseignement allant dans le sens de l’auto-apprentissage (comme l’explique Fardadoc épisode 3, ce qu’on apprend est rapidement caduque et parfois même faux) il faut chercher les informations par soi-même, et il faut savoir les remettre en question. La médecine 2.0 est l’outil idéal pour cela.

Mais il s’agit surtout d’un échange. Dans mes rêves, il y aurait un dynamisme et un échange permanent. Les étudiants, les enseignants, les maitres de stage partageraient leurs réflexions et leurs connaissances. L’outil internet permet une interaction que les contraintes pratiques, géographiques et temporelles freinent souvent. (exemple à nouveau du groupe de pairs 2.0) et de nouvelles formes d’apprentissage (exemple des MOOC)  Et l’on pourrait développer l’interprofessionnalité et s’enrichir de l’expérience et du savoir faire d’autres professionnels de santé (Farfadoc épisode 5)

Bref, au delà du fait que je suis convaincue qu’un étudiant en médecine doit connaitre Jaddo (c’est la base!!), je pense que la médecine 2.0 est un formidable outil et en vrai je pense même qu’il est indispensable…

Et je ne parle même pas du rôle potentiel dans la représentation et l’image de la médecine générale et sa promotion. (Farfadoc épisode 4) 

Il n’est pas question de remettre en question l’enseignement tel qu’il existe mais d’apporter cet outil, cette dimension en plus.

Dans mes rêves ?

Je ne sais pas.

Comme je le disais récemment, tout s’emmêle…

Et lors de mes discussions récentes, j’y ai entendu des rêves, mais aussi du concret, des projets. J’ai vu des personnes motivées et dynamiques.

Je pense que des choses se construisent un peu partout.

Il y a dans le programme du congrès national du CNGE (collège national des généralistes enseignants) en novembre un atelier sur l’intérêt des médias sociaux dans l’enseignement en santé.

J’ai  vu que certains DMG avaient un compte twitter

@DMGStrasbourg
@DUMGRouen
@DUMGA80
Des collèges de médecine générale ont un compte twitter et j’en ai vu récemment se créer
@CGELAV (Nantes)
@CLGE_MG (Lyon)
@cgep7 (Paris Diderot)
@CEMGLille (Lille)
Le CGELAV a ouvert aujourd’hui un blog pour échanger autour de la formation en médecine générale. C’est une initiative locale qui témoigne du dynamisme et du potentiel de cette FUMG 2.0.
Aujourd’hui, aussi , le DMG de Paris Descartes a ouvert un compte twitter et une page Facebook
Je pense à titre personnel qu’il faut encourager ces initiatives. Ce n’est qu’un début. Je sais qu’il y a de ci de là des gens motivés ,des projets et des gens ouverts d’esprits à ces projets.
Mais il faut que l’outil soit utilisé et qu’il y ait un dynamisme derrière.
Le 2.0 n’est que ce que nous en faisons.
J’espère donc que c’est une page qui s’ouvre et que ça va être un peu, même un tout petit peu comme dans mes rêves (oui je sais je suis une rêveuse mais doublée d’une pessimiste/pragmatique qui au fond à bien conscience de la réalité des choses, bref je suis une fausse naïve)
Si y’a des étudiants qui me lisent et des enseignants: it’up to you!
 
Et sur le même sujet, aujourd’hui: