5 fruits et légumes …

Je suis en vacances (au milieu de la montagne sans connexion internet ce qui explique mon absence ces derniers temps) et en me lavant les cheveux avec le shampoing de ma grand-mère à l’huile d’argan et à la cranberry, cela me rappelle mon énervement récent contre la cranberry et je me dis que je vais écrire un autre petit article sans grand intérêt de la catégorie « information sans grand intérêt mais je fais quand même un article dessus »

Ce qui est amusant d’ailleurs, c’est que l’article qui a été le plus lu, le plus commenté et qui a même été repris dans le bulletin d’information d’un syndicat de médecins vient de cette catégorie « infos à la con » puisque c’est l’article très profond qui explique que l’on rétrécit dans la  journée , comme quoi cela n’est peut-être pas la peine que je philosophe sur la médecine en Seine-Saint-Denis.

Donc aujourd’hui, je me sens investie d’une mission: celle de transmettre l’information que la cranberry  (un fruit rouge appelée aussi canneberge pour les intimes) ne guérit pas les infections urinaires !

Je vais peut-être m’attirer les foudres des partisans des méthodes naturelles, de la médecine douce. Il est vrai que je n’en suis pas une adepte mais là n’est pas le propos. Je ne parle pas de l’efficacité potentielle de la cranberry sur la prévention des infections urinaires récidivantes. Je ne suis pas spécialiste du sujet, je pense qu’il y a sans doute  une efficacité préventive, de là à payer des traitements assez onéreux je ne sais pas…

Mais par pitié, ne prenez pas de la cranberry en croyant que ça va guérir votre infection urinaire.

Récemment, j’ai vu plusieurs cas où étonnement mes patientes n’ont pas été guéries par la cranberry.

Au cabinet, une patiente a consulté après 8 jours et 40 euros de traitement par cranberry sans amélioration. Elle avait été voir son pharmacien qui lui a assuré que le traitement la guérirait. Du coup, elle a attendu plusieurs jours avant de consulter.

En garde, j’ai vu un dimanche une jeune patiente avec une pyélonephrite c’est à dire une infection rénale. Oui parce que si les microbes peuvent « tomber sur les bronches », ils peuvent également défier la gravité et « monter au rein ». Réellement, une infection urinaire non soignée peut devenir grave, donc c’est pour ça que ça m’a énervé fortement quand elle m’a dit que son pharmacien lui avait vendu de la cranberry  lorsqu’elle lui avait exposé ses symptômes, sans aucune réserve, ni le conseil d’aller consulter son médecin.

Je vais m’attirer maintenant les foudres des pharmaciens, loin de moi l’idée de taper sur eux mais force est de constater qu’au moins quelques uns d’entre eux  ne donnent pas l’information adéquate ou peut-être ne l’ont pas eux-mêmes ou au contraire ont été surinformés par les labos.

Ce qui m’a le plus énervé , c’est la patiente qui vient étonnée que sa cystite n’aille pas mieux, malgré son traitement par Monurelle!
Monurelle? Je ne connaissais pas:il s’agit  de cranberry!
Un des antibiotiques principaux pour l’infection urinaire s’appelle Monuril…
Donc pour favoriser toute confusion: les labos ont décidé de donner un nom similaire…

Bref, ça m’a énervé !
Et l’info à la con du jour: c’est que Monurelle n’est pas Monuril!
Et que la cranberry  ne soigne pas les infections urinaires…
Voilà, j’espère que j’ai sauvé des vies!