Le bonheur

Tout d’abord,désolée pour ce post complètement gnan-gnan .

Mais après une journée particulièrement éprouvante, du genre de celles que l’on ne devrait jamais vivre mais qui arrivent quand-même et qui en plus arrivent à nouveau , le moment de bonheur de ma journée a été de raconter à ma fille une histoire de Snoopy, que son papa vient de retrouver dans ses affaires d’enfant, avec une phrase par page, et tant pis vous n’aurez pas les dessins qui vont avec (honnêtement ,avec les dessins de snoopy ,c’est beaucoup mieux )

Donc ,comme il me fallait ( oui dès fois il faut ) écrire quelque chose ce soir, j’ai préféré écrire cela :

Le bonheur, c’est une juste idée de sa valeur

Le bonheur c’est l’amitié sans arrière-pensées

Le bonheur c’est un fol espoir devenu réalité

Le bonheur c’est de sauter dans une flaque d’eau

Le bonheur c’est de se sentir de plain-pied avec son époque

Le bonheur c’est d’imaginer qu’on invite l’hôtesse de l air à dîner et qu’elle accepte

Le bonheur c’est de montrer son meilleur profil sous un bon éclairage

Le bonheur c’est d’avoir plusieurs cordes à son arc

Le bonheur c’est de reculer sans cesse les limites de son savoir

Le bonheur c’est de crier eurêka en pensant qu’on n’a pas appris le grec pour rien

Le bonheur c’est d’être la seule à connaitre la bonne réponse

Le bonheur c’est de bien s’entendre avec soi-même

Le bonheur c’est être dans la course

Le bonheur c’est de sentir le poids de l’amitié

Le bonheur c’est le jogging pieds nus dans l’herbe du matin

Le bonheur c’est de savoir qu’il y en a un second quand on aura fini le premier

Le bonheur c’est de garder le sens des proportions

Le bonheur c’est d’être sûre qu’il viendra quand-même

Le bonheur c’est de l’aider à voir clair en lui

Le bonheur c’est le moment où le hoquet décide de s’arrêter

Le bonheur, c’est la vie à deux   Snoopy
Je l’avais dit que c’était gnan-gnan, mais après une journée où j’ai failli le perdre, il est bon de se rappeler ce qu’est le bonheur. Et pour moi, le bonheur c’est la vie à trois , c’est sentir le poids de l’amitié (que mes amis sachent qu’elle m’est inestimable, merci à celles qui m’ont soutenue aujourd’hui), c’est un fol espoir devenu le temps d’une douce parenthèse réalité, c’est de garder le sens des proportions, c’est un peu tout ça (hormis le jogging dans l’herbe matinale bien sûr ) et bien d’autres choses encore, c’est de finalement m’endormir dans mon lit ce soir de la même manière que je m’y suis réveillée ce matin et d’emmener ma fille faire sa rentrée demain sans avoir à lui annoncer de mauvaises nouvelles …

 

 

La solitude du couloir d’ hôpital

Tout le monde expérimente un jour la solitude du couloir d’hôpital!

Quelque soit la raison de sa venue, on se retrouve tous à un moment ou à un autre de sa vie dans un couloir d’hôpital. Il y a du monde qui s’agite tout autour, et pourtant on a rarement ressenti une si grande solitude. Chacun est tellement occupé et tellement résigné qu’il y a peu de place pour l’autre, on est focalisé sur sa propre histoire, sa propre attente, sa propre souffrance.

Je ne peux même pas imaginer le ressenti de celui qui se retrouve propulsé là pour la première fois. Quelle violence que ce couloir d’ hôpital pour l’innocent qui découvre ce no mans land sans y avoir été préparé.

Moi je connais chaque centimètre carré de ces couloirs. J ‘ai l’impression d’y avoir passé la moitié de ma vie. J’y ai fait soit en tant que médecin , soit en tant que patiente , soit en tant que proche, pratiquement tous les services. J’aimais tellement cet endroit, avant. J’y connaissais tout le monde. Deux heures après mon accouchement, je me promenais partout et quand ma fille était bébé, je l’emmenais se promener dans le service de pédiatrie en novembre en pleine épidémie de bronchiolite ( elle a dû y développer d’excellents anticorps, elle n’est jamais malade). Un jour, en plein milieu d’une garde de pédiatrie que je continuais à faire pour le plaisir, je me suis dit « Mais qu’est ce que je fous là? »  C’est comme le coup de vieux que j’ai eu il y deux jours quand je me suis trouvée à ne pas avoir envie de faire du grand huit alors que j’étais devant et qu’il n’ y avait pas de queue. Un jour j’en ai eu marre de l hôpital. Puis j’ y ai passé tellement de moments difficiles , de nuits d’angoisse, d’heures d’ennui que maintenant cet endroit me sort parfois par les yeux.

Me revoici à nouveau dans un couloir d’hôpital, impression de déjà vu …Néanmoins, dans ce couloir où le temps semble s’être arrêté, j’ai la chance d’être en territoire connu, je connais les gens, je connais les lieux, je connais la misère humaine qui gravite autour de nous et je comprends ce qui se passe. Et pourtant, je ressens une profonde solitude. Je suis résignée, j’attends que l’éternité de cet instant prenne fin.     Et j’ai de la compassion pour ceux qui m’entourent, propulsés dans un monde qu’ils ne connaissent pas. Je les regarde un à un, je ressens de l’empathie l’espace d’un instant, ressens leur souffrance puis je retourne à la mienne, à mon attente!

Soudain, une pensée me réconforte tout de même : je pourrais être l’interne de garde !