Y’a-t-il un médecin dans l’avion?

Il y a quelques jours, j’étais dans l’avion et mon mari me signale au loin des jambes en l’air, ce qui n’est pas tout à fait normal, d’un blanc cadavérique louche. Il me dit « faut qu’t’y ailles t’es docteur! » « Je lui dis ça va pas, elle doit faire du yoga… »

Une fois, ils ont vraiment appelé un docteur dans l’avion, je dormais tranquille, il me secoue: « Eh, ils appellent un docteur » « Et alors? » « Ben t’es docteur! » « Ah merde! ».

Après quelques secondes de réflexion dans les brumes de mon sommeil, je me suis dit que ben fallait que j’y aille, je me lève, rattache mon pantalon et me dirige en chausettes à l’avant de l’avion et j’arrive la gueule enfarinée: « Euh jsuis médecin, vous avez appelé un médecin » « Non c’est bon, trois médecins se sont déjà présentés! »

Forcément, vu mon temps de réaction… Cool, je retourne me coucher!

Oui, c’est palpitant comme histoire, ça valait la peine de la raconter. En lisant le titre, vous vous attendiez sûrement à ce que je raconte comment j’avais sauver la vie d’un passager à l’allure de Brad Pitt en lui faisant du bouche à bouche ou comment j’avais remis une épaule luxée en lui donnant des grands coups de guide du routard…mais non!

Il y en a peut-être qui adorent les situations héroiques et qui ont toujours un stylo bille sur eux au cas où ils devraient faire une trachéotomie en urgence mais moi comme je l’ai expliqué ici ce n’est pas mon cas.

Quand je vois un accident au bord d’une autoroute, je me dis « je suis médecin, ne serais-je pas censée m’arrêter? » Mais bon je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus que les pompiers, à part mettre la personne en position latérale de sécurité et appeler les vrais secours…je n’ai même pas eu mon brevet de secouriste…

Et puis au delà de ça( parce que si je voyais quelqu’un se vider de son sang près de moi sans personne pour l’aider, je m’arrêterai quand-même, je ne lui marcherais pas dessus…) je n’imagine même pas la situation d’arriver quelque part et de dire tout fort « poussez-vous, je suis médecin! »

Il y en a peut-être qui adorent dire d’une voix satisfaite « Bonjour, je suis le Docteur X… Je suis médecin! » Moi faut vraiment me mettre le couteau sous la gorge pour que je dise « euh parce qu’en fait jsuis médecin » d’une toute petite voix!

Pourquoi, je ne sais pas , faudrait que j’en parle à ma psy…Déjà parce que d’une part, probablement je n’aime pas les médecins, comme je l’ai déjà dit, c’est une espèce que je n’affectionne pas particulièrement et à laquelle je ne meure pas d’envie de m’identifier, et puis sûrement que je ne veux pas avoir l’air de me vanter… Mais dire ça c’est encore plus prétentieux, comme si il y avait quelque chose de glorieux à être médecin…

Dans la vraie vie, il vaut mieux éviter de le clamer haut et fort, sinon on est tout de suite assailli de questions médicales mais bon ça c’est la fatalité (cf ici) et puis aussi moins peut-être avec mon grand âge, mais dire mon métier était forcément suivi d’un étonnement voire d’une incrédulité parfois limite vexante.

Mais face au corps médical, en tant que patiente ou famille de patiente , j’ai toujours préféré ne pas le dire d’emblée, du genre jsuis médecin moi aussi avec un sourire de complicité , puisqu’on est de la même espèce supérieure, on se comprend.

Je ne me vois surtout pas introduire ça dans la conversation d’emblée, du genre « bonjour, vous pouvez me parler avec des mots compliqués je suis médecin », je ne sais jamais à quel moment le dire. Du coup, ça mène à des situations ridicules où je laisse parler la personne en langage profane et ou à la fin comme moi je glisse des mots un peu plus médicaux , je finis par dire de ma petite voix « ben oui en fait je suis médecin… » (il y a un médecin qui a fait un article racontant comment il expliquait aux urgences l’infarctus à un patient qui en fait était médecin,il me semblait que c’était Jaddo ou dr foulard mais je retrouve pas et ça m’énerve beaucoup beaucoup si quelqu’un peut m’éclairer!!).

Du coup, cette semaine, j’ai emmené ma fille chez l’ORL sans placer dans la conversation que j’étais médecin…heureusement que ma fille n’a pas dit à la fin « mais maman elle sait, elle est docteur! ou « maman elle a essayé de me déboucher les oreilles mais elle a pas réussi »

Quand c’est judicieux, je le dis quand-même mais du coup parfois ça passe mal, surtout quand c’est en tant qu’accompagnant à l’hôpital. « Oui, on sait que vous êtes médecin …. » Cela doit être écrit  partout  « Sa fille est médecin…sous entendu fait chier le monde » pour que les rares personnes qui ne nous connaitraient pas soient au courant!

Et pourtant, j’essaye de ne pas faire chier le monde, j’ai même laisser parfois des situations limites dangereuses pour ne pas avoir l’air d’être « le médecin qui râle », du coup je râle encore moins que la moyenne, y compris lors de mon propre accouchement pour ne surtout pas qu’on dise que je suis prétentieuse ou emmerdeuse mais vraiment souvent j’ai pas le choix, et même en étant le genre de fille qui ce week-end au centre commercial après s’être fait violence pour demander poliment un siège et que alors que je voyais le tabouret, la dame m’a dit qu’elle en avait pas, a été acheté un tabouret à 4 euros pour pouvoir s’asseoir ( la honte cela dit ), je passe sans doute malgré moi pour la chieuse de service!

Cela dit, j’aimerai tellement que les choses se passent bien et ne pas avoir à râler (cf ici). Bref, changeons de sujet, aujourd’hui, je suis dans un grand désarroi et une certaine lassitude face à une expérience de plus au contact de l’hôpital et des médecins en général.

Ceci explique cela sûrement. Quoi qu’il en soit, c’est toujours difficile de trouver la juste place je trouve quand on est médecin. En tout cas, ça l’est pour moi…

Mais de toute façon, c’est pas grave si je ne dis pas que je suis médecin, il y a toujours quelqu’un pour le dire à ma place…

Faire les courses avec ma grand-mère qui dit à tout le monde « Bonjour, c’est ma petite fille, elle est médecin.. » est une vraie partie de plaisir (du coup j’reste dans la voiture quand elle va à la boulangerie).

Quant à mon mari, atteint lui aussi du syndrôme « j’suis fier, ma femme est médecin », il a réussi à le placer par exemple lors de mon échographie de datation pendant que j’étais partie vider ma vessie. Ah lui, il trouve toujours comment amener le sujet! Remarque, c’est un pipi qui m’a fait faire une économie puisque du coup au nom de la sacro-sainte confraternité avec laquelle je ne suis pas tout à fait à l’aise, je n’ai pas payé l’échographie! (Mais mes patients moins à l’aise financièrement, ils le payent eux le dépassement d’honoraire de 24 euros qui est désormais systématique)

Et même que le con, quand je me suis fait virer énergiquement la semaine dernière en anglais/grec du toboggan aquatique semble-t-il interdit aux femmes enceintes (j’ai réussi quand même à faire deux descentes, moi mère indigne qui ait mangé des sushis hier et fait du trampoline avant-hier), il a osé le  » but she is a doctor »..   .euh non pas là non, c’était pas la peine là…

28 réflexions au sujet de « Y’a-t-il un médecin dans l’avion? »

  1. Je me reconnais dans ce que tu dis.
    Mais que je sois médecin a sauvé (pas moi j’étais à 700km) qd elle a fait une dlr thoracique son toubib ne croyait pas à l’idm et comme elle insistait il a fini par appeler le régulateur en s’excusant par téléphone « Et puis surtout sa fille est médecin! » (la chieuse) résultat : helico + 3 stents…

    • moi aussi, le fait que je sois médecin à sauvé la vie! Que font ceux qui ne sont pas accompagné par un médecin? Ils meurent? 🙂

  2. Ah ben (pour changer), je me sens moins seule!
    J’ai la même difficulté avec ce « statut » de médecin-qui-doit-porter-assistance-à-tout-le-monde-même-ceux-qui-demandent-rien… quand je vois un gamin se casser la figure en vélo au parc, je reste au loin à regarder s’il arrive à se relever, s’il bouge bien les bras les jambes… et si ça va, je passe mon chemin sans intervenir. Sauf quand je suis avec des copains qui me regardent d’un air horrifié en me disant « Ben alors… t’y vas pas? » , et que du coup je me retrouve à aller confirmer que le gamin s’est juste vautré, avant de m’éclipser sur la pointe des pieds. Cela dit, le fait de voir une parfaite inconnue se mettre à lui palper le poignet après accord de ses parents, ça a au moins eu un avantage, il a arrêté de hurler.

    Et sinon, même si j’ai honte de le dire, moi non plus j’ai pas mon brevet de secouriste. Et je me dis à peu près tous les 10 jours qu’il faut absolument que j’y remédie. Va falloir que je finisse par le faire, quand même!

  3. Tiens c’est marrant, je me reconnais également tout à fait! Surtout le « à quel moment je dis que je suis médecin face à un soignant…? » Ca m’embête toujours ce genre de situation…
    Par contre pour le brevet de secouriste, nous c’était obligatoire pendant les études, on a dû le faire en P2 je crois sinon j’aurais jamais su comment masser un arrêt avant de le faire en vrai!

  4. C’est drôle, moi qui suis pourtant trèèèès loin d’être médecin, ce genre de situation m’est arrivé aussi. Dans le bus, quelqu’un qui sortait a fait un malaise vagal et s’est effondré. Bon déjà, j’avais mon casque sur les oreilles, il m’a fallu 30s pour voir l’agitation qui régnait. Ensuite, et même si ça fait partie des maigres connaissances que j’ai acquises, je n’ai absolument pas songé à intervenir et lui lever les jambes ou autre… Le temps que je me décide à sortir du bus pour voir la situation, il était revenu à lui, et j’ai juste servi à le faire s’asseoir sur le banc de l’abribus. Un vrai héros ^^. (remarque, même si j’avais réagi avant et que mes cours m’étaient revenus en mémoire, j’aurais quand même servi à pas grand chose du haut de ma D1…)

  5. J’aime pas trop non plus ce statut « spécial » et je suis pas trop non plus heureuse de sauter vers les accidents. Bon, je le fais quand même hein. Surtout que moi, avant d’être généraliste, je travaillais au SMUR. J’ai même pas d’excuse! (mais je confirme, sans matériel, tu peux être ce que tu veux, y a pas grand chose à faire souvent)
    par contre, avec les professionnels, ben, comme je pose pas mal de questions précises, mon interlocuteur s’en doute vite ou comme ici, c’est pas la grande ville, ben, rien qu’à mon nom, on me connait. (l’autre jour, je téléphone à un kiné que j’ai jamais vu, je lui dis juste mon nom, il savait des tas de choses déjà, via mes patients!)

  6. Je me reconnais aussi dans tes propos!
    J’habite dans un petit village, et ça y est, ça fait 15 jours que la boulangère sait que je suis médecin (la faute à mon mari, qui l’a corrigé quand elle a dit que j’étais infirmière… MAIS POURQUOI l’as-tu reprise?)
    Du coup, c’est bon, tout le village est au courant, et tout le monde me demande pourquoi je ne veux pas m’installer au village, alors que leur 2ème médecin vient de prendre sa retraite…
    (réponse: je voulais continuer à prendre mon pain tranquille!!)

    • Ah ah ah j’ai réussi à préserver pendant plus de 2 ans mon « secret » dans mon immeuble, tout le monde croyait que j’étais infirmière et ça m’allait très bien…

      Mais à la dernière fête des voisins, j’ai pas pu mentir quand la question directe a été posée… La soirée a été pourrie. Pour moi.

  7. Je renchéris le commentaire de Hobiecat: oui, dans d’autres professions, c’est un peu pareil, même se le coté « vital » au sens de sauver la vie n’est pas là.
    Je suis agronome, mais combien d’amis, de cousins, etc me demandent des conseils pour leur jardin! (je su pas jardinier, c le pb);
    En tout cas, belle réflexion, merci.

  8. Ca a toujours été ma hantise d’entendre l’appel dans un train ou dans l’avion « on a besoin d’un médecin »… heureusement ça n’est jamais arrivé. Peut être que pour certains ça réveillerait leur fibre héroïque mais moi arriver pour dire « ben heu… j’en sais rien moi… faut appeler les secours ? » alors que tous les regards sont braqués sur moi, çe me fait pas rêver.
    Idem sur un accident, je suis déjà passée à côté d’un accident qui venait juste de se produire, les pompiers arrivaient juste, j’ai hésité à m’arrêter et puis… et puis quoi ? Qu’est-ce que j’aurais fait sans même un stétho, j’aurais doctement pris son pouls ?

    Et effectivement quand il y a un malaise, une chute pas loin de moi, je garde un oeil pour vérifier qu’il n’y a rien de grave, mais rien de plus. Et si par malheur le « bon » copain a côté se plaît à gueuler « oh mais ça tombe bien !!! On a un docteur ici !!!! » y’a moyen qu’il mange ma chaussure.

  9. C’est rigolo, et j’espère vraiment que vous le prendrez pas mal, mais j’ai l’impression qu’il y a là comme un mélange de complexe d’infériorité et de complexe de supériorité… Ce « j’ai honte de me vanter d’être médecin »…
    Moi je dis que je suis médecin, c’est mon métier, je le dis comme je dirais que je suis institutrice ou facteur, je profite des avantages (j’ai payé moins cher mon opération de la myopie, par solidarité confraternelle… et je crois pas que ce soit con, chaque métier vient avec ses avantages), et des inconvénients (les amis des amis des amis qui demandent des conseils médicaux)…
    Etre simple, quoi… 😉
    (ps : je ne juge pas, j’ai beaucoup pratiqué le mélange de complexes)

  10. C’est trop le même ressenti pour moi… Quand mon fils (8 mois) a été hospitalisé pour une bronchiolite, c’était super pénible pour moi de devoir me comporter uniquement en tant que parent, et je me suis fait limite engueuler par les IDE, parce que j’avais osé couper l’O2 sans les prévenir, vu qu’il avait 100% de sat, puis après le remettre pendant qu’il dormait et désaturait (oui évidemment le monito sonne pendant environ 40 min avant que quelqu’un vienne voir pourquoi… Et si ça ne réveille pas les gamins, ça coure grave sur les nerfs des parents!) Mais « vous comprenez madame, si vous faites tout dans votre coin, on sait plus où on en est après… » Oui madame… Pas taper, je serais sage… J’avais bien essayer de glisser subrepticement que j’étais médecin, mais visiblement ça ne les a pas ému plus que ça, et puis on voyait chaque jour des personnes différentes, et je me voyais pas trop la ramener à chaque nouvelle équipe… Mais ce sentiment de perte de maitrise, ça a été assez pénible pour moi…
    Cela dit, pour les situations d’accident ou de malaise sur la voie publique, je suis comme vous, le moins je m’implique, le mieux je me porte. Etre obligée d’intervenir dans l’avion ou dans le train, ce serait mon cauchemar! L’avantage, c’est que mon mari est urgentiste, alors s’il y a un pb quand on voyage ensemble, devinez qui c’est qui s’y colle!! 😉

  11. C’est assez marrant, moi qui croyais être bizarre, c’est en fait super fréquent, cette sensation de malaise face à un autre professionnel de santé … j’le dis ou j’le dis pas …?
    Parce qu’en plus, outre tout ce que tu as très bien et très justement détaillé, ça ne rend pas toujours service de dire qu’on est médecin.
    J’ai appelé un kiné il y a quelques jours, manque de bol il m’a démasquée. Il n’avait pas de RDV rapide, et m’a gentiment dit, et en toute bonne foi, que je pouvais faire ma rééduc toute seule…ben oui mais non en fait, je suis pas kiné, je ne connais pas les exercices.
    Et ton billet m’a fait penser à un moment très drôle avec mon copain il y a quelques années. Nous avions tous les deux RDV pour un certif d’aptitude à la plongée (médecin fédéral, je ne pouvais pas le faire). A moi il me l’a fait gratos, et mon copain a eu droit à un dépassement de 10 euros…je crois qu’il n’en est toujours pas remis !

  12. Alors moi c’est quasi obligatoire: train, avion,piscine…y’a toujours un accident où je me retrouve à intervenir (là je dis « je suis médecin » parce que je crois que si je disais « je suis dermatologue » ça ne rassurerait personne…).
    Du coup c’est devenu sous cortical chez moi, une personne en détresse, j’interviens! C’est ridicule…je sais…
    Et le ridicule a atteint son comble lorsqu’au dernier congrès de dermato, le mec au micro s’est écroulé sur la scène (ne pas prendre de bétabloquant quand on est sujet au malaise vagal) et que moi j’ai dévalé en courant l’escalier du grand amphi pour me précipiter sur scène en criant « je suis médecin, je suis médecin » avant de réaliser qu’on était à peu près 400 à être médecin dans cette salle…
    Pardon si je t’ai déjà raconté ce grand moment, mais si ça peut te conforter dans ta position « profil bas », c’est bon à prendre!

    • Non jla connaissais pas celle la, mais je viens d’éclater de rire toute seule dans mon lit! J’imagine la scène,chaussures à talon en plus je suis sûre!
      Par contre si je me souviens bien tu es déjà intervenue dans un avion!
      De toute façon tes histoires sont tjs les meilleures: allez fait un blog de boutonnologue: tu cartonnerais!!

  13. Incroyable j’aurais pu l’écrire ! Je me sens moins seule… Pourquoi est-ce qu’on assume pas notre statut ? C’est une conception différente du métier, en dehors de l’hôpital je suis Mme tout le monde.
    Un ami qui est aussi psychiatre m’a un jour raconté avoir convaincu un homme manifestement schizophrene, qui délirait dans le métro, de retourner consulter à son CMP, je l’admire mais je ne me sentirais absolument pas légitime pour faire une chose pareille.

  14. Dans les situations de drames et d’accidents, les autres attendent de nous qu’on sache diagnostiquer, traiter et sauver des vies même sans matériel, ça fait partie du fantasme collectif. Quand j’y pense, notamment lors des fêtes de village ou pire des kermesses d’école, ça m’angoisse horriblement car je suis une bille en la matière. J’ai participé il y a 1 an à une session de FMC sur les gestes d’urgence en MG et ça m’a beaucoup aidé, mais quand on ne pratique pas régulièrement, le savoir s’étiole. En fait il faudrait refaire un rappel annuel quasi obligatoire pour les pov filles comme moi qui oublient au fur et à mesure ce qui n’est pas au plus proche de leur pratique,mais n’en reste pas moins essentiel.

  15. Tellement vrai cet article !! Je me suis posée exactement les mêmes questions il y a une semaine en rentrant de stage sur la route où je suis passée à coté d’un gros AVP.. Les pompiers étaient déjà sur place et j’avais aperçu le samu en sens inverse donc je ne me suis pas arrétée.. Mais je me suis quand même demandé ce que j’aurais fait si celà n’avait pas été le cas! C’est clair que juste avec nos petites mains sans tout notre matériel on est bien démunis

  16. Mon ressenti est très semblable .
    Il m’arrive de me retourner lorsqu’au détour d’un rayon du supermarché , je croise un patient qui me lance un « bonjour docteur » haut et fort .J’ai toujours un petit temps de latence avant de réaliser que c’est à moi qu’il s’adresse !!!
    Je ne dis jamais que je suis médecin , simplement que je travaille à l’hôpital …
    Il est bien sympathique et rassurant de lire ces commentaires , on se sent moins décalé !
    Bonne journée

  17. Je me reconnais totalement! je suis toujours mal a l’aise quand je consulte parce que je me dis que si j’étais à la place du médecin je prefererais savoir que j’examine un médecin. Surtout qu’étant jeune et généraliste je me dis que ça doit pas trop les stresser. En tous cas moins que moi avec un confrère plus agé. En tous cas pour avoir été hospitalisée pendant ma grossesse notre « statut » de médecin ne nous apporte pas que des avantages. J’ai surtout trouvé que les gens avaient une facon bizarre de se comporter :-/ . En tout cas quand j’étais externe et qu’il y avait un médecin hospitalisé dans le service on tirait au sort pour se dévouer :-))

  18. Je ne suis même pas encore médecin, loin de là et pourtant je comprends tout à fait ce que tu ressens. Lorsqu’on me demande ce que je fais dans la vie je réponds sobrement « étudiant » et je précise que lorsqu’on insiste. C’est comme si c’était « honteux » de faire ce genre d’études difficiles.
    Peut-être est-ce une forme de modestie envers ceux qui auront moins bien réussi…

    Enfin, je voulais simplement dire que ce blog est génial, continue ! Si tu as le temps je tiens un blog sur mes études de médecine également. 😉

  19. Le coup du malaise dans l’avion, ça m’est arrivé à l’atterrissage, début d’infarctus chez un monsieur âgé: c’est vrai qu’on n’est pas à l’aise rien qu’avec ses 10 doigts et une toute petite trousse de secours. Enfin, au moins, il y avait dedans du Natispray qui a apporté du soulagement avant l’arrivée des secours. Le seul truc intéressant que j’ai pu faire en la circonstance, c’est d’empêcher qu’on le trimballe à pied dans tout l’aéroport et obliger à ce que les ambulanciers viennent le chercher dans l’avion.
    Mon mari a eu moins de chance avec une crise d’asthme en plein ciel et, compagnie low cost oblige (Transavia pour les intimes), rien de rien dans la « trousse médicale » de bord, surtout pas de Ventoline… Il lui a tenu la main le reste du voyage; heureusement Paris-Tunis ce n’est que 2 heures.
    Sinon, pour les consultations chez un confrère, moi qui suis une vieille (56 ans), j’ai fini par décider de le dire discrètement en début de consultation « je suis médecin mais j’ai besoin justement d’un regard extérieur sur la situation », ce qui place le confrère en situation d’expertise en toute connaissance de cause. Et par ailleurs, je tiens toujours à les payer. C’est une juste rémunération du temps passé… Attendre la fin de la consultation pour dire qu’on est médecin, ça peut aussi passer pour un piège vis-à-vis du confrère…

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