Le pardon

Je ne sais quoi penser.

Hier mon dimanche a été gâché, le mot est faible, par une succession d’erreurs médicales, d’erreurs humaines. Je l’ai passé au chevet de quelqu’un que nous appellerons highlander, car cette personne a tendance à résister à toutes les attaques du sort, de la maladie et quand cela ne suffit pas à l’acharnement innocent des soignants qui s’y mettent à plusieurs pour essayer de l’abattre…

Pour situer le contexte, highlander a toutes les maladies du monde même celles que personne ne connait, j’ai appris la médecine en la regardant. Pour vraiment comprendre, il faut imaginer une pièce avec plusieurs personnes dedans et une ampoule électrique qui tout d’un coup est éjectée de la lampe et fuse à toute allure à travers la pièce et atterri brulante pile poil sur l’ulcère de jambe d’highlander…voila tout  est comme ça.

A chaque fois que tout le monde est autour d’elle prêt à lui faire ses ultimes adieux, cette personne contre toute attente ouvre les yeux et demande si quelqu’un a pensé à arroser ses fleurs …

Du coup, cette fois-ci le personnel a dû se dire que nous n’étions pas très inquiets (moi j’avais foi en ses supers pouvoirs) que la situation n’avait pas l’air de nous émouvoir. Ils ont dû se dire, on va leur faire des ptites blagues …

D’abord on va jouer à combien de jours on peut tenir sans faire son pansement (pas un ptit pansement hein, un bien important du genre cause de l’infection qui est en train de l’abattre) avant que quelqu’un ( moi en l’occurrence )  râle vraiment très fort , ce qui est d’autant plus drôle que je ne sais pas râler …

Ensuite, on va jouer à combien de temps avant que quelqu’un se rende compte que l’oxygène est débranché. Sachant que de base highlander a besoin d’oxygène tout le temps, quelques heures après un choc septique ,c’est encore plus drôle. Cela donne la discussion suivante quand j’arrive : » -Quel joli bleu ces lèvres !  -Oui je respire mal  (je prends l’initiative, sans vouloir trop me la ramener de prendre la saturation en oxygène) -Ah oui 52% : tu respires mal , ah ben c’est normal le fil de l’oxygène traîne par terre (depuis longtemps à mon avis ) – pas de réponse : perte de connaissance.

Il y a aussi le chirurgien viscéral qui est très joueur , à partir du moment où il a décidé (par téléphone) que le syndrome occlusif n’était pas chirurgical, il joue à son jeu préféré : cache-cache et à non jamais je ne mettrai de mots dans le dossier .Et quand j’ai un peu râlé et réussi à voir l’interne, celui-ci a eu peur parce que je lui ai posé une question … il  a appelé son chef illico et a appelé le médecin des urgences pour dire que je l’agressais ( ce qui est très drôle car ceux qui me connaissent savent à quel point je suis agressive …), mais bon il a réussi à ne pas pleurer … Enfin je le note , pour un incompétent question = agression .

Il y a aussi la réa qui pour éviter toute possibilité de prise en charge correcte a décidé d’être fermée depuis 10 jours pour cause de microbe très dangereux , en même temps , j’aurai dû leur dire qu’à highlander ça lui fait même pas peur les microbes très dangereux ( même si sans faire exprès la dernière fois, le chirurgien lui a ripé la rate au passage ).

Des fois ils sont gentils, ils me laissent des indices, le dossier ouvert sur la prise de sang d’il y a 48 heures . C’est un peu comme une chasse au trésor … Ca y est j’ai compris , c’est à cause du potassium: il est à 3!  Dis moi gentil médecin du dimanche qui essaye de sauver la vie d’Highlander, tu crois pas qu’il faudrait lui recontrôler son bilan et lui donner un peu de potassium …enfin j’dis ça j’dis rien …

Pour être sûr que ça marche, devant un cas si complexe , on ne va pas faire de transmissions trop précises ,déjà on a de la chance , les équipes tournent tout le temps et en plus c’est le week-end , on va pas dire à l’équipe qu’elle a une machine ( VNI pour les intimes ) à lui mettre qui l ‘aide à respirer, on ne va pas leur expliquer ( car on a pas tout compris de toute façon ) les signes à rechercher , que quand elle devient agressive , c’est pas ( seulement en tout cas ) qu’elle est chiante et que ce n’est pas le moment de fermer la porte de sa chambre et que quand elle dort des fois ça s’appelle le coma (note pour moi -même faire une petite affiche : quand highlander dort bizarrement ,c’est le coma ) .

Et tôt le dimanche matin, en se disant que personne ne viendrait avant plusieurs heures (et ben râté ) , l’infirmière s’est dit ( jsuis méchante parce que ça partait d’une bonne intention ) qu’elle allait lui mettre l’oxygène à fond parce que quand même elle respirait pas bien et qu’elle était un peu « somnolente  » ( enfin c’est quand-même mieux que chiante ). Ce qui est dommage, c’est que précisément dans le cas d’highlander c’est ce qu’il ne fallait surtout pas faire .

Du coup, en arrivant de bon matin , une chance quand-même ,  j’ai trouvé highlander dans ce qu’on peut appeler une sorte de coma ( PCO2 à 102 c’est le coma hein ?) appelé également « somnolence » par certains , j’ai fait ce que je déteste faire , j’ai râlé, revendiqué, suggéré, ordonné même parfois, géré quoi ! C’est tombé sur mon préféré en plus, le plus gentil qui sortait de garde mais bon tant pis pour lui, il va peut-être falloir que quelqu’un se bouge le cul !

Et pour le coup tout le monde s’est donné du mal,même le grand chirurgien en chef a fait bien tout ce qu il fallait faire, et pour le coup il n y avait rien à redire. Je ne suis même pas sûre que l’on m’ait trouvée si pénible que ça et que l’on ait trouvé mes exigences inadaptées ( interne de chir mis à part ). Il faut dire que si d’aucuns me trouvent parfois exigeante , je trouve quant à moi que mes revendications sont rarement exagérées ( à bon entendeur…).Malheureusement, la situation ne s’améliorait pas et quand la PCo2 a atteint 132, je me suis même dit que cette fois ,c’était la bonne! Il a fallu prendre des décisions pas faciles . Le réanimateur sans réanimation (SRF)  est tout de même venu ce qui a permi de s’apercevoir qu’une Po2 à 348 n’était pas nécessaire et qu’il fallait baisser la FIO2 à 30% car 100% , c’est trop!  Vous ne comprenez rien, je ne comprends pas tout moi-même, en gros la machine ( VNI pour les intimes ) n’était pas bien réglée …

Du coup, avec les bons réglages, highlander s’est réveillée très rapidement !! Ils n’avaient quand-même pas osé aller jusqu’à lui couper la tête .

Tout ça pour ça , pour me faire des ptites blagues, pour me plomber mon dimanche …

Je ne sais pas quoi penser. Je vis un peu dans un monde de bisounours , j’ai beaucoup de mal à être en colère, à en vouloir aux gens. Je suis non seulement très compréhensive mais en plus très peu revendicatrice ( du genre excusez-moi de vous déranger, vous êtes sûre que vous ne voulez pas me réinjecter un peu de produit dans la péridurale qui ne fait plus du tout effet depuis deux heures , s’il vous plait ? Non , c’est pas grave merci quand-même !) D’autant plus quand c’est une situation médicale et que je ne veux pas me la ramener du genre je suis médecin . Enfin bref, je suis un peu con comme fille. Heureusement que je ne reçois pas les visiteurs médicaux, parce que non seulement je goberais tout ce qu’ils me disent mais je serais capable de prescrire leurs médoc par politesse .

Bref , je suis sûre que n’importe qui d’autre aurait fait un scandale, serait choqué, aurait peut-être même été impoli. Je pense que mon attitude calme ( question/agression de l’interne de chir exceptée ) et adaptée est la plus efficace et de cela je serai toujours convaincue, mais je ne sais pas ce que je dois en penser au fond de moi .

En dehors de certains incompétents ( vous l’avez reconnu, ne l’accablons pas ) ou fainéants ( oui même moi je dois l’avouer, même si c’est plus ou moins une copine , passer l’après midi à discuter et téléphoner et dire à la fin qu’on a pas eu le temps de faire le pansement, c’est moyen ) , la plupart des personnes de cette histoire ne sont pas mauvaises , elles ont cru bien faire .

L’infirmière qui a monté l’oxygène a cru bien faire, un tuyau qui se débranche ça arrive , l’état de santé d’highlander est complexe et pas adapté à une structure où tout le monde tourne tout le temps et n’a pas la possibilité d’effectuer une surveillance constante, les conditions de travail sont difficiles …

Une rate qui est abîmée pendant une opération , est-ce une faute ? J’ai tendance à penser que c’est un aléa thérapeutique. Ils ne l’ont pas fait exprès .

Il y a une différence entre la faute et l’aléa thérapeutique. Est considéré comme aléa thérapeutique l’accident médical survenu sans responsabilité d’un professionnel de santé .

Comment en vouloir au médecin qui a fait de son mieux toute la journée, a été vraiment gentil avec moi d’avoir mal réglé la machine ?

Je n’ai pas le jugement facile. Bien-sûr sans moi je pense qu’Highlander n’aurait pas survécu ( bravo encore une vie de sauvée, mais toujours la même !) . Mais y’a-t-il eu faute ? C’est une conjonction d’erreurs humaines dans une situation difficile.

Bon, dans ce cas, ils y ont vraiment été forts et même dans mon monde de bisounours, j’ai depuis longtemps une mauvaise opinion du corps médical. J’ai été confrontée trop souvent à des incompétents.

J’ai beaucoup moins d’indulgence pour les cons, ceux qui n’écoutent pas, qui ne prennent pas le temps ,qui se prennent pour les meilleurs, qui sont tout ce que je déteste .

Mais ceux et il y en a quand-même qui essaient de faire au mieux , qui sont loin d’être parfaits mais qui font quand même ce qu’ils peuvent .Faut-il leur en vouloir ?

J’ai d’autant plus de mal à porter un jugement que je ne suis moi-même pas à l’abri , à chaque minute de faire une erreur/faute , de tuer quelqu’un tout en ayant fait de mon mieux .

Il m’est très difficile de raconter cela mais puisque je me suis permis de taper sur les autres, il est juste de me taper dessus aussi .

Quand j’étais interne, il y a un patient pour lequel j’avais tout fait parfaitement et même plus. Je lui avais pris rendez-vous avec plein de spécialistes, j’avais fait plein de courriers , j’avais fait des belles ordonnances de ma plus belle écriture , je lui ai tout bien expliqué. Seulement de ma belle écriture, j’avais juste oublié de recopier son traitement principal ( de l’hydrocortisone ). Il a été réhospitalisé , a eu pleins de complications et puis à moyen terme , il est mort …

Qui suis-je pour juger? Je dois seulement prier pour que dans ma vie , je fasse le moins d’erreurs possibles et que pour celles que j’ai faites ou que je ferai, on me pardonne .

 

9 réflexions au sujet de « Le pardon »

  1. Un truc raté, un oubli…bien sûr on pardonne! Mais là, une telle succession de iatrogénie, c’est pas une erreur…c’est la conséquence d’un DYSFONCTIONNEMENT organisé d’un service (je dirais même d’un système…). Des circonstances atténuantes il y en a plein (le sous effectif en particulier…). Mais quand même…
    C’est le soucis des urgences: l’urgence urgente est bien gérée, le pas du tout urgent assez mal et c’est pas grave ( bon fallait pas venir aux urgences pour un rhume ou une lombalgie chronique), l’urgence qui dure un peu (le patient qui reste aux portes, ou pire dans le couloir) est souvent pris en charge de manière catastrophique. C’est le syndrome du « passe à ton voisin »: on maintient grosso modo le patient en vie jusqu’aux transmissions. Le pansement?…on laisse à l’équipe d’après-midi. Le iono?…on verra demain. L’occlusion?…pas chirurgicale. La VNI?…quoi, comment? on verra avec l’équipe de nuit! Le problème c’est qu’à aucun moment on ne se pose la question: qu’est ce qu’elle a cette patiente? Comment on la prend en charge de manière optimale? Non, à la place on se demande: où est ce que je pourrais la caser? (parce que faut que je vide les portes), comment refourguer le boulot qui m’emmerde à ma collègue? Et on donne le change en faisant le minimum: des lunettes à Oxygène reliées à rien, une machine sur le nez dont personne ne sait se servir, des transmissions inutiles, une kaliémie limite, et finalement une prise en charge plus que limite… Les équipes tournent, se relaient, tout le monde fait tout et rien, les patients sont à tout le monde, les patients sont en transit…et les responsabilités sont diluées! A tous les niveaux: le médecin, l’infirmière, l’aide soignante…être soignant c’est être RESPONSABLE, se dire « c’est ma patiente, je vais essayer de comprendre, je vais faire de mon mieux parce que c’est mon boulot même s’il est difficile ».
    Tu repenses encore à cette Hydrocortisone oubliée sur une ordonnance? Comme chacun de nous (un cimetière…chacun le sien on le sais bien) mais au moins tu t’en sens RESPONSABLE, impliquée…cela semble manquer cruellement à ceux qui soignent Highlander. Alors moi je pardonne aux gens, mais pas à un système qui entraine des soignants bien intentionnés dans l’engrenage d’une médecine médiocre.

    • Violent…

      Connaissant Highlander (j’ai entendu l’anecdote de l’ampoule de sa propre bouche…), je comprends la réaction et les critiques.
      N’étant pas médecin mais te connaissant, Docteurmilie, je ne peux que rejoindre la boutonnologue quand elle fait remarquer qu’ « être soignant, c’est être responsable ».
      Qui es-tu pour juger? Une personne responsable, d’après ce que j’en sais. Ton témoignage en es la preuve, puisque tu parles toi-même de ta « faute »…
      Le travail de votre corporation est certainement éprouvant, d’autant plus que les moyens que l’on vous donne sont pour le moins réduits, mais à ce point, cela en devient absurde…
      Je ne vous envie pas : penser que l’on peut faire une erreur plus où moins fatale à cause d’une chaîne qui fonctionne mal…
      Je prie (oui je sais, venant de moi, Docteurmilie, c’est pour le moins surprenant…) pour que vous gardiez votre motivation. Et je prie surtout, Docteurmilie, pour que le jour où j’aurai besoin de vos services (je ne suis jamais malade, sauf des rhumes), je tomberai sur quelqu’un comme toi pour me prendre en charge.
      Bonne soirée…

  2. Je ne connais pas la Highlander en question, je ne suis pas médecin ni infirmier, et je ne suis pas Duncan MacLeod du clan MacLeod.

    Je suis un simple patient, je viens faire coucou à l’hôpital de temps en temps, en essayant de pas trop tâcher le sol avec mon hémoglobine, parce que bon, ça fait désordre.

    Et bah l’hôpital à côté de chez moi, j’aimerai pas y être hospitalisé en étant inconscient. Non pas parce qu’il s’agit d’un « mauvais » hôpital, mais juste parce que la santé, en France actuellement, bah c’est un peu comme l’éducation : ça coûte cher, alors on coupe. C’est juste qu’ils ont beau faire tout ce qu’ils peuvent, bah ils restent humains.

    Et moi, pauvre patient, j’ai beau attendre des plombes pour aller passer l’examen que j’aurai dû passer il y a 2 heures, quand l’infirmier arrive à moitié essoufflé et qu’au cours de la conversation entre la chambre et le scanner pas plat du tout, vous comprenez que ça fait plus de 24 heures qu’il est là, parce qu’il manque déjà du personnel de base et qu’en plus, l’infirmière principale est en congé mater, et qu’un autre est en garde à vue parce qu’il a insulté un policier un peu trop zélé qui ne voulait pas le laisser repartir pour un petit 55 au lieu de 50, bah… C’est pas grave, deux heures, en fait. J’ai un peu mal, m’enfin au final, ça va passer. Alors que lui, avec ses collègues, il est plutôt là pour perpet’.

    Et ça ne va pas aller en s’arrangeant. Et même si ça s’arrangeait, même si il y avait assez de personnel, de moyens, de temps, bordel, c’est rien que des humains. Faillibles. Comme moi quoi.

    Et si la Mort profite de cette faille pour emporter quelqu’un, à qui la faute ? C’est toujours la grande question ça, d’ailleurs, dans la bouche des gens, des aigris, et des politiques, « quelqu’un est mort, à qui la faute ? »

    La bonne question serait plutôt « y a-t-il eu faute ? ».

    Personnellement, quand les soignants ont fait ce qu’ils pouvaient, qu’ils ont fait leur métier avec la qualité qu’ils pouvaient donner à ce moment, qu’ils acceptent l’échec et qu’ils s’efforcent à l’avenir de ne pas reproduire les mêmes erreurs… Comment parler de faute ?

    On apprend tous, dans nos métiers, avec nos erreurs. Et cela entraîne rarement des morts. On loupe une ligne dans le logiciel de facturation, ça fait perdre de l’argent. On reboot le mauvais serveur, ça fait perdre du temps. On met trop d’eau dans le béton, ça fait perdre du matériel. Et bah en médecine, quand on se trompe, ça peut entraîner la mort.

    Si le soignant « en cause » l’accepte, l’assume et s’améliore, alors comment lui en vouloir ?

    J’aurai du mal à pardonner à un médecin ou un infirmier qui nie sa faute, qui prend les gens de haut, qui se place au dessus de tout ça, que la mort n’affecte pas un minimum, qui pense qu’il ne peut plus apprendre ni évoluer. Mais pour tous les autres… Être responsable ça ne veut pas forcément dire qu’ils sont en faute.

    À une époque, on tuait volontairement des centaines de paysans pour soigner correctement un roi. Aujourd’hui, les morts involontaires servent à mieux soigner les patients suivants. Et tant qu’elles servent à ça, je ne leur en veux pas.

  3. Waouhh ! Qu’est-ce qu’elle est bien cette petite. Classe Jaddo. Ça fait plaisir de voir que la chandelle de la médecine générale vacille, mais ne s’éteint pas. La relève n’est pas nombreuse, mais elle est là.

    • je vais défaillir sous les compliments , un « classe jaddo » de Dominique Dupagne c pas rien ! Merci , ça embelli le début de ma journée…

  4. Pour ça :
    « J’ai beaucoup moins d’indulgence pour les cons, ceux qui n’écoutent pas, qui ne prennent pas le temps ,qui se prennent pour les meilleurs, qui sont tout ce que je déteste . »
    Que j’ai vécu, comme soignante et comme maman (ah les chirurgiens… de chir viscérale infantile, une horreur. Celà va à l’encontre de mes convictions, mais le privé, parfois, ça change la vie), merci.

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