Le bénéfice du doute

Je donne toujours le bénéfice du doute à mes patients…comme à tout le monde dans la vie d’ailleurs…

S’ils sont en retard, avant de m’énerver, j’attends de voir s’ils ont une bonne raison.

Quand je sens que l’on me raconte des bobards, je laisse le bénéfice du doute…oui oui cet ado n’a pas été en cours à cause d’un mal de ventre aussi fugace qu’à propos…

Après tout une fois au lycée mon chien a vraiment saccagé mon devoir maison!

Quand j’ai un doute sur l’identité d’un patient, notamment ceux qui par nécessité prennent la carte de quelqu’un d’autre, j’ai du mal à faire clairement part de mes doutes au patient sauf si je suis vraiment sûre et même dans ce cas, je leur laisse le bénéfice du doute de l’absence de malveillance. Juste une nécessité pour eux qui disparait d’ailleurs quand je leur explique que s’il ne peuvent pas payer, je peux les recevoir gratuitement .

Quand j’ai un doute sur un patient qui cherche à obtenir des médicaments avec une histoire un peu louche, mon « alarme interne » s’allume , je mets un petit mot « attention » dans le dossier, je reste vigilante mais pour la première fois, je lui laisse le bénéfice du doute.

Je ne suis ni flic, ni juge et je veux croire en l’honnêteté des gens et ne pas laisser la suspicion entrer en compte à chaque prescription, à chaque arrêt de travail. Tout en restant vigilante et rigoureuse, si je me fais avoir une fois de temps en temps, tant pis …

Alors là du coup hier, j’ai eu un peu de mal à laisser le bénéfice du doute à ce patient qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à celui que j’avais vu la semaine dernière (pour lequel d’ailleurs mon alarme interne s’était allumée) et qui m’a raconté la même histoire avec la même maladie et le même nom de professeur qui le suit!
Impression de déjà vu!! Sauf que d’après lui, c’est la première fois qu’il venait et que l’autre c’était son frère jumeau et qu’il lui avait demandé de mentir en racontant son histoire à lui pour avoir son traitement à lui qui était à l’étranger et qui ne pouvait pas venir…Vous suivez? Moi non plus! Donc des frères jumeaux, mais qui n’ont pas le même nom parce qu’ils ont été adoptés par deux familles différentes!!!
Oui en l’écrivant, je me rend compte que ça sonne vraiment comme si je m’étais fait légèrement prendre pour une conne. Mais vous vous imaginez vous dire à un patient : »Mais arrêtez de vous moquer de moi, vous n’êtes pas deux, vous n’êtes qu’un!!! » Ca fait un peu médecin qui craque…Et puis s’ils étaient vraiment deux hein!! Et bien sûr le premier n’avait pas de carte vitale donc impossible de vérifier son identité mais quelques éléments me laissent penser qu’ils sont quand-même deux!! Ou peut-être que je vois double! Ou peut-être qu’il s’est bien marré,mais c’est pas grave: JE LUI LAISSE LE BENEFICE DU DOUTE !

(de la même manière que vous me laissez le bénéfice du doute sur ma santé mentale hein!)

 

7 réflexions au sujet de « Le bénéfice du doute »

  1. Tant que c’est pas toi qui paies, laisse-leur le bénéfice du doute: ça te rapportera plus et tu jouera le rôle de la gentille compatissante, toujours utile pour se faire réparer sa bagnole en priorité chez le garagiste. Ne demande pas en plus qu’on te respecte, un lèche-cul poltron et profiteur reste méprisable.

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  3. Ton attitude est louable, celle d’1 vrai soignant… Mais j’ai 1 ami, médecin dans le sud, qui a été impliqué dans 1 affaire louche, et inculpe d’escroquerie en bande organisée… Pas cool! Garde à vue, caution, avocat…. Nom dans le journal local… Alors sois prudente

  4. Bon bon bon… Tu sais quoi? Toi, je t’adore!!!
    Viens on va prendre se promener sur nos licornes, on ira à la plage et on boira des limonades à la fraise des bois en mangeant des beignets arc-en-ciel… 🙂

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