Savoir partir…pour mieux revenir

Ca y est, c’est les vacances!

Sauf que moi ce n’est pas en vacances que je pars, c’est en congé maternité…

Je pars une petite semaine en vacances quand-même mais après, je ne reviens pas…jusqu’au mois de décembre.

Ca fait un drôle d’effet.

Comme je l’ai déjà dit, je ne suis pas du genre à culpabiliser de prendre des congés. J’aime bien la culpabilité, l’auto-flagellation etc mais de manière adaptée, un petit peu mais pas trop.

Comme je l’expliquais ici, j’ai la chance (que j’ai un peu forcée avouons le) de ne pas travailler énormément. Quand je lis le dernier article de Fluorette et le témoignage d’autres médecins, je me sens comme une amatrice en fait, je ne gère pas le quart de ce qu’ils gèrent. Du coup, je me dis parfois que je n’ai pas la légitimité de témoigner sur ce blog, de dire que d’être médecin généraliste c’est super génial. Donc, je reprécise, je ne suis pas représentative du médecin installé. Je suis par contre le témoignage que c’est éventuellement possible l’installation autrement.

Le fait que je travaille moins que la moyenne des généralistes (enfin je travaille hein quand-même, presque tous les jours même) vient du fait que, d’abord j’suis fatiguée de naissance et que j’aime pas me lever le matin donc j’aime bien le libéral qui me permet de commencer à 11heures si j’en ai envie, que vous l’aurez compris j’ai eu une vie personnelle un peu difficile avec des responsabilités extra-professionnelles qui ont fait que je n’ai pas jusqu’à maintenant voulu prendre d’engagements trop prenants et surtout que j’ai une conscience accrue du fait qu’il faut prendre du temps pour soi dans la vie pour éviter le burn out (j’en parlais ici) et que ça je sais très bien faire!

Donc, il était tout naturel que dans cet état d’esprit, je fasse quelque chose d’assez extraordinaire pour un médecin: Et bien je prends un congé maternité!! Et oui, jsuis gonflée!

Un vrai: 6 semaines avant et j’ai prévu 8 semaines après (normalement c’est 10 semaines mais pour plusieurs raisons je me contenterai de 8)

Pour être honnête, je pars même 7 semaines avant parce que je voulais quand-même profiter d’une semaine de vacances en famille avant que mon mari ne reprenne le travail. (Mais j’aurai pu faire pire puisque ça fait 15j qu’il est en vacances et que je bosse).

Donc je suis vraiment gonflée, je ne recule devant rien…

Alors du coup, j’ai un peu culpabilisé (mais pas trop bien sûr) parce que forcément, quand je dis que je pars en congé maternité, on me répond: « Ca y est, tu as perdu les eaux » « Ah tu es déjà à 9 mois ». Tout le monde raconte des histoires de perte des eaux pendant une chirurgie ou du même genre. Wonder Woman la boutonnologue qui a travaillé jusqu’à très peu de jours avant en soutenant thèse/DEA/DES ou autres brillantissimes choses juste avant  a repris moins de 3 semaines après l’accouchement.

Et bien moi, non, tant pis, je ne serai pas wonder woman, je trouve déjà bien d’être allée jusqu’au congé mater normal.Pour ma première grossesse,j’étais interne, j’étais déjà fière de ne pas avoir pris le congé patho!J’ai arrêté cette semaine une patiente bien moins enceinte que moi et à la fin, elle voit mon ventre et a du se sentir un peu mal quand je lui ai dit que j’étais à 33 SA.

Certes mon travail n’est pas physique, certes je n’ai pas de transport et j’aurai pu continuer encore,et certes la grossesse n’est pas une maladie mais déjà il fallait prévoir à l’avance, et puis c’est comme ça.

J’ai quand-même un gros bide, c’est quand même encombrant, surtout pour examiner les enfants qui bougent dans tous les sens et donnent des coups de pied,se baisser ramasser tout ce que je fais tomber, porter mon énorme sac en visite…en plus ça fait un mois que j’ai une tendinite au pied, que je boite et que j’ai très mal,etc, j’arrête de faire ma cosette avant de parler d’histoires d’hémorroides (en vrai, j’en ai même pas) ou de ma mère qui vient de mourir (en fait vous avez vu, j’aime bien faire ma cosette).

Et puis pour ma dernière journée,ce fut folklo:sans RDV le matin,les patientes logorrhéiques se sont enchainées, je veux parler de celle que tu vois dans la salle d’attente,tu pleures, la patiente qui refrappe trois fois à la porte pour continuer la conversation,des visites, la consultation au foyer de l’ASE qui n’en fini pas et que du coup,tant mieux, j’ai pas eu le temps de faire des adieux plein d’émotion à Super Infirmier qui ne sera plus là quand je reviendrai et avec qui j’ai adoré travailler, le patient du podologue qui fait un malaise et qui se relève juste quand je viens de finir ma conversation avec le 15, les 4 lapins de l’après midi,lle secrétariat qui marche pas et le mari qui arrête pas d’appeler pour qu’on échange de voiture quand jsuis au téléphone avec le spécialiste de l’hôpital pour gérer un truc important avant de partir. Et ma patiente ado/nounouille/que j’aime bien quand-même qui vient avec une demi-heure de retard quand j’ai déjà tout fermé et qui en fait hier était malade mais aujourd’hui ça va …Bref, ils sont tous gentils, ils ont fait en sorte que j’ai moins de regrets…

Donc bref, je voulais en profiter pour dire quelque chose que l’inconscient collectif ne sait pas forcément, tout encombré qu’il est d’histoires de pauvres femmes médecins qui travaillent jusqu’à dilatation complète: le congé maternité existe pour les femmes médecins libérales depuis 2006.

Vous en trouverez les détails avec une petite historique ici ou ailleurs. En gros, si on prend les congés complets, soit 4 mois, en tout la sécu paye un peu plus de 8000 euros, ce qui fait une moyenne d’un peu plus de 2000 euros par mois.

Alors je ne veux fâcher personne et je vais tenter de ne pas dire de bêtises.

Tout est relatif, pour un médecin qui travaille beaucoup et a de gros frais de fonctionnement, les charges fixes peuvent être très élevées, jusqu’à 5000 euros et même plus. La différence de revenu est donc assez conséquente et on voit bien que le congé maternité est plus compliqué. De plus, il y a parfois au delà du côté financier, le poids de la patientèle. Il n’est pas toujours possible d’avoir un remplaçant et il est donc compliqué de laisser les patients 4 mois sans quelqu’un qui prenne la relève derrière.

Donc je comprends tout à fait la difficulté pour certains médecins de prendre leur congé maternité. Et pour beaucoup, ce métier est vraiment un sacerdoce.

Mais il ne faut pas non plus tomber dans l’autre versant et trop se plaindre non plus: les indemnités journalières sont quand-même plus élevées que la moyenne des gens et il serait indécent de dire quelque chose du genre « la sécu verse des clopinettes ». En règle générale,(en règle générale hein j’essaie de nuancer), un médecin gagne bien sa vie hein quand-même et que si on a beaucoup de charges et qu’on travaille beaucoup (ce qui n’est pas mon cas), on a des gros revenus quand-même et que si on gère bien son argent(ce qui n’est absolument pas mon cas) on peut mettre des sous de côté.Et parfois, on parvient quand-même, des fois ça arrive, à trouver un remplaçant et  celui ci nous reverse quand-même 20 à 30% de ce qu’il gagne.

Donc bref, chaque situation est différente et pour ne parler que de la mienne que je connais, je trouve que ayant  peu de charges et ayant la chance d’avoir un remplaçant, je peux me permettre de prendre le congé maternité que j’ai l’outrage de prendre.

Encore une fois, mon message est que mon cas n’est pas forcément représentatif mais que c’est possible.

Et qu’il faut savoir quelques soient les circonstances, savoir lâcher prise et s’occuper de soi. A mon humble avis…

Parce que il y a toutes les problématiques pratiques et matérielles dont je viens de parler et d’autres aussi peut-être que j’ai oublié. Mais il y a aussi le fait que quand-même: on les aime nos patients! et que eux ils nous aiment aussi dès fois. Et que aussi, ils ont besoin de nous, et parfois même quand c’est pas le cas, on pense qu’ils ne pourront pas s’en sortir sans nous.

J’ai pensé très fort ces jours ci à l‘excellentissime article de Dr Couine

Il explique bien la complexité des choses.

D’un côté, les patients ont quand-même réellement besoin de nous, et c’est parfois pesant comme pression, c’est quand-même un métier particulier que l’on emmène le soir avec nous dans notre tête et que l’on ne peut pas laisser en plan comme ça, sans organisation, juste parce qu’on a pas envie d’y aller ou juste parce qu’on a envie de partir en vacances ou qu’il faut faire sortir un bébé de son utérus.

D’un autre côté, nul n’est indispensable,en règle générale, il y a d’autres médecins, des fois inconsciemment on aime bien l’idée que les patients ne peuvent pas se passer de nous, des fois,la pression est celle que l’on se met tout seul et puis des fois même, quand on est pas là, et bien ça se passe bien sans nous.

C’est pareil, cela dépend des cas, du lieu d’exercice, de si on est seul ou en groupe, de la possibilité ou non d’avoir un remplaçant, mais quelque soit le cas de figure, c’est difficile d’abandonner de laisser ses patients.

Moi, je les laisse au bon soin de mes collègues, de ma collègue/remplaçante/amie et de mon remplaçant (j’aime bien dire ça « mon remplaçant » parce qu’en vrai c’est la première fois que j’ai un remplaçant, y’a pas si longtemps, c’était moi la remplaçante) je sais donc qu’ils sont entre de bonnes mains et je ne me fais pas de soucis.

Mais quand même, plusieurs fois je me suis dit, mince, ce patient là, faut que j’en parle à ma collègue, mince celui là, c’est compliqué, mince celui là c’est dommage on avait une bonne relation…et je mets plein de petits mots dans les dossiers, comme si vraiment, vraiment sans moi, mes collègues allaient pas s’en sortir.

Je fais des petits résumés pour faciliter la compréhension rapide du dossier parce que en fait, je m’aperçois que mes dossiers sont peut-être pas si bien remplis que ça.  Et puis je fais toute ma paperasse que je fais jamais, mes demandes d’ALD pour que mes collègues ne s’exclament pas à juste titre: »Mais ça fait 3 mois que le diabète a été découvert et la demande de 100% n’est pas faite », je scanne tous les courriers que j’ai pas scanné depuis des jours semaines mois, je range mon bureau, je commande des streptotests, bref tout ce que je ne fais jamais!

Et à (presque) chaque patient, j’ai un petit pincement au coeur et je m’applique dans les dossiers.

Pour certains patients qui ne connaissent que moi (y en a pas beaucoup),je leur parle de mes collègues. Y’a mes chouchoux mais je ne suis pas sûre que cela devienne les chouchoux de mes collègues.

Y’a la famille entière qui vient me voir d’une ville assez loin,les parents ou les enfants ont tout le temps un truc, tout le temps. Je les aime bien, la maman si je pouvais, je l’engagerais comme assistante, avant même que ce ne soit son tour, pendant que je fais l’ordonnance de celui d’avant, elle a déjà déshabillé, pesé et mesuré l’enfant, ouvert les vaccins, elle tient les enfants pour les examens ou les vaccins super bien, ils sont gentils, ils m’offrent des fleurs. Mais si je les vois avec les yeux de mes collègues, je peux imaginer que les consultations avec les trois enfants qui jouent (assez sagement cela dit même si le ptit m’a il y a un bout de temps arracher le papier peint) les motifs multiples de consultation, le père qui a une situation d’accident de travail assez enkystée, bref ça ne va pas être forcément leurs chouchoux.

Y’a ceux dont le dossier est compliqué, des histoires d’accident de travail que je gère avec le médecin du travail etc..

Y’a  les patients avec lesquels j’ai l’impression d’avoir instauré une relation de confiance.

Hier, j’ai vu Mr S. J’ai marqué un ptit mot RESUME comme à d’autres avec comme conclusion: Etre gentil avec Mr S, ne pas le brusquer, ne pas le contrarier: l’objectif est qu’il aime les médecins!

En effet, je l’ai vu en avril pour la première fois, diabétique de type 2, 37 ans, il avait arrêter son traitement et tout suivi depuis plus de 6 mois. J’ai repris les choses tout doucement, opération séduction à fond: non vous ne payez pas, non on fera ça la prochaine fois, on fait tout comme vous voulez. Non j’exagère mais l’idée, c’était ça, lui dire « A quoi êtes vous prêt vous? », diminuer les contraintes et dédramatiser. J’ai regarder d’un oeil noir mon externe qui lui a dit lors de la première consult: « mon dernier stage, y’avait des gens qui s’étaient fait amputer à cause du diabète » « euh mais non!!! » C’est là que j’ai vu que j’avais grandi. Et aujourd’hui son diabète est très bien équilibré( pour les initiés: il est passé de 12.2% à 7% d’HBA1C).

Y’a ceux que je venais juste de rencontrer et que je me dis c’est dommage de ne pas pouvoir continuer ce qui vient juste d’être entamé.

Y’a cette jeune fille de 24 ans, toute mignonne, que je voyais pour la première fois et qui venait de m’avouer une dépendance à la codéine et une envie de prendre les choses en main, avec qui déjà en une semaine, on avait commencé quelque chose.

Y’a ces enfants qui grandissent tellement vite que quand je reviendrai ils marcheront.

Y’a mes enfants du foyer de l’aide sociale à l’enfance…pour lequel en plus je n’ai pas de remplaçant, donc je sais que ça va être le gros bordel.

Y’a Mme B. dont j’ai parlé ici, que je vois à domicile, dont l’état se dégrade et que je laisse surtout entre les mains des spécialistes de l’hôpital…Ca m’embête…en même temps, égoistement, ça soulage une partie de moi, la visite d’hier a été épouvante. Elle me renvoie tellement en terrain connu que je sais que je peux l’aider mais cela est très éprouvant. Ecouter, rassurer mais ne pas trop en dire non plus… En sortant de chez elle, j’ai pleuré. Et puis ça m’embête parce qu’à la bio d’aujourd’hui, elle a 8g d’Hb et que faudrait que je règle ça avant de partir.

Et puis, y’a Mr G .

Et puis quand-même, soyons positif:

Y’a tous ces patients énervants que je ne verrai plus!

Y’a tous ceux pour qui peut-être sans le savoir, je fais n’importe quoi et que mes collègues vont remettre sur pied, y’a toutes les erreurs que je fais qu’ils vont rectifiées, y’a tous ces patients que je ne tuerai pas .

Y’a Mr B. avec qui j’ai l’impression de tourner en rond, avec qui j’ai tout essayé mais rien n’y fait, il ne se soigne pas, il va mal, je ne fais que lui faire des arrêts quand il les demande (et qui sont justifiés vu son état de santé pour lequel il ne fait rien). Je ne suis pas sûre que les autres y arriveront mieux que moi mais au moins je ne me dirai plus que peut-être avec un autre médecin…

Et puis y’a ce couple qui me rend folle! Je ne peux pas en parler plus en détail de peur qu’ils se reconnaissent mais même si je leur ai clairement expliqué aujourd’hui que notre ce n’était plus possible de faire du bon travail ensemble et que de toute façon, je ne voulais plus être leur médecin ( une première pour moi), qu’est ce que je suis contente de ne pas être là pour la suite….

Rien que pour ça, ça vaut le coup de le prendre ce congé mater!!!

Et puis y’ a les grasses mat!et demain mes vacances! A Carcassonne, voir le bébé de mon amie d’enfance qui vient d’accoucher (enfin une césarienne c’est pas un accouchement jdis ça jdis rien) .

Et puis bientôt, y’aura le mien de bébé!!

Alors, voilà, je pars avec un ptit pincement au coeur mais le coeur léger.

J’ai bien aimé quand-même faire des ordonnances de 4 mois pour ceux qui voulaient pas voir,sauf absolue nécéssité,un autre médecin.

J’ai bien aimé ceux qui sont venus pour presque rien cette semaine juste pour me dire au revoir.

J’ai bien aimé ceux qui me souhaitaient bonne chance.

J’ai bien aimé les ptits cadeaux et les grosses fleurs.

Je vais bien aimer les revoir tous en décembre…

Mais je sais qu’entre temps, ils s’en sortiront bien sans moi!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

12 réflexions au sujet de « Savoir partir…pour mieux revenir »

  1. Profite bien! Des vacances d’abord et après, prends soin de toi. Tu as toute la légitimité qu’il faut, tu n’as pas besoin de travailler plus pour ça. Je freine des 4 fers pour limiter et c’est difficile. Je persiste à penser qu’on bosse mieux quand on bosse moins et qu’on a l’esprit léger. Il faut trouver le juste équilibre entre les charges à payer et la quantité de travail fournie, entre les reproches des gens face au refus de plus de rendez-vous et un travail de qualité : pas évident!
    Des biz, et encore une fois : profite!

  2. hé dis-donc, nous, tu ne vas pas nous laisser hein, parce que j’en ai la larme à l’œil de te voir partir là, comme si j’étais une de tes patiente, tellement tu nous fais vivre ton quotidien de façon humaine. Alors vas-y en vacances, amuses-toi , et puis après coules-la toi bien douce et profites au max du bébé, j’attends ses photos avec impatience! Juste un petit mot de temps en temps pour nous dire comment tu vas et alors oui on pourra peut-être se débrouiller!

  3. J’aime beaucoup le personnes qui savent profiter de l’instant présent. Et il me semble que vous êtes vraiment de celles-là, avec le petit remord en sus qui fait que vous vous sentez obligée de glisser un poil de justification. Mais non. Pas la peine. Vous vivez votre vie, plutôt pas mal à ce que je vois et d’une façon que je trouve saine et élégante. Saine pour vous, votre mari, votre enfant, vos patients. Car consulter un MG bien dans sa peau, c’est top ! Point à la ligne. 🙂

    Vous citez Fluorette et elle vous fait l’amitié de vous répondre en commentaire. Je suis également abonné à son blog et, comme vous, j’ai été touché par son dernier post. Au point même que je n’ai pas su trouver le commentaire adéquat. Aussi le fais-je par le truchement de votre article. Je trouve que vous faites un métier difficile, sensible, mais fabuleux et je me risque à dire que je comprends vos interrogations. Mais vous êtes formidables les filles ! (aucun machisme dans cette expression). Continuez ! Et surtout, I wish you the best on your pregnancy.

    Take care! 🙂

  4. Bon congé et repos!
    Si toutes les femmes médecins faisaient comme toi, personne ne trouverait ça anormal! Je suis d’accord 100% avec toi, d’ailleurs, c’est ce que j’ai fait aussi pour mes enfants (bon euh, honnêment, je venais de m’installer et pas mal de patients sont restés chez le remplaçant, ce qui ne m’arrangeait pas de trop, mais à refaire, je referais, pas de regrets!)
    Et si tu te sens extra terrestre à travailler moins que la moyenne de tes confrères (et par choix), ben, nous v’la au moins plusieurs!

    Je te souhaite une belle naissance!

  5. Libérale ou salariée au delà des contraintes financières, rares sont les femmes qui à un moment où à un autre ne se culpabilisent pas de partir en congé maternité. Je suis de celles là, j’admire celles qui savent s’affranchir des pressions que notre société fait peser sur les femmes.
    Sur un plan plus personnel je me permets de te souhaiter de remettre ton utérus à sa juste place: le centre du monde (rien que ça…)!

  6. Ah je ressentais la même chose sur ma « non légitimité » à témoigner…
    Quand j’ai des journées pourries, des fois je me dis « nan mais est-ce que j’ai vraiment le droit de me plaindre moi ? » vu qu’en tant que remplaçante je bosse ptet 2 semaines par mois en moyenne, et avec forcément moins de contraintes et moins de charges que les autres ?
    Et même quand je bosse au fin fond de la campagne, j’ai des journées correctes avec des horaires acceptables… je ne peux même pas me comparer aux « vrais » médecins de campagne tout seuls qui finissent à 22h…

    Quand aux congés maternité, aucune culpabilité à avoir, je ne vois plus de nos jours de femmes qui bossent jusqu’à la veille de l’accouchement, après reste à voir si financièrement il est possible de prendre la totalité du congé maternité… beaucoup plus simple quand on est collaboratrice ou remplaçante… dans tous les cas ça nécessite quand même de prévoit un minimum pour mettre de côté…

    Profite bien de ces instants rien que pour toi !

  7. Bon repos et profite sans culpabilité ! C’est normal de prendre un congé maternité, si on a des enfants c’est pour s’en occuper et au final, des enfants heureux c’est toute la société qui y gagne.
    Et sinon les femmes en libéral ont désormais droit au même congé pour leur 3ème grossesse c’est à dire environ 6 mois (han… 6 mois sans exercer!!) et j’ai été ravie d’en profiter pour ma dernière et devinez quoi: tout s’est bien passé pour moi comme pour les patients qui s’en sont très bien remis! (et oui faut prévoir le coup avant, c’est clair mais c’est faisable et on a plus le sourire en revenant qd son bébé a 5 mois et a son rythme que quand il a 3 semaines et qu’il fait pas ses nuits!!)

  8. Ping : La Reprise | Journal de bord d'une jeune médecin généraliste de Seine-Saint-Denis

  9. Ouh là j’en rêve. Je dois accoucher le 15 août de mon 3e et je vais m’arrêter le 1er août, reprendre quand il aura 2 mois (ben, pour le 2e j’ai accouché 15j avant la date donc 2j après la fin du boulot, donc arrêtée 9 semaines au total).
    Je rêverais de m’arrêter un peu plus, mais c’est effectivement le cas, entre les charges du cabinet, mes prêts pros, l’URSSAF, la CARMF, etc, je sors plus de 7000€ en début de mois, alors autant te dire que les indemnités de la sécu et la rétro du remplaçant ne couvrent même pas ces chiffres, donc encore moins mes charges et prêts personnels!

    Alors je préfère travailler jusqu’à accoucher et passer 2 mois avec mon bébé ensuite que rester avec mon gros bidon à la maison et reprendre avec un bébé d’un mois ou avec un découvert qui m’empêcherait de payer la nounou.

    Tu as bien raison d’en avoir profité si tu le pouvais!

  10. Moi, pour ma première grossesse, je pensais comme beaucoup que je pouvais tout gérer : l’installation, le nouvel appart et le bébé …qui bien évidement passait en dernier.
    Et puis la réalité m’a rattrapé : mon bébé est né prématurissime à 28SA et est décédé à 2 jours de vie. J’étais épuisée mais ne m’en rendais même pas compte. J’ai été hospitalisé en urgence et le cabinet médical a continué de tourner sans moi, mes patients se sont organisés.
    Le stress chronique du boulot et les épisodes de stress aiguës imprévisibles…pour moi, ce n’est pas compatible avec la grossesse.
    Depuis, j’ai eu 2 enfants. Je me suis organisée pour pouvoir m’arrêter vers 25SA, parce que je ne veux plus avoir l’impression de négliger la santé et la vie de mes enfants.J’ai eu la chance de trouver des remplaçants. J’ai même eu l’audace de m’arrêter jusqu’aux 6 mois de mes enfants afin de pouvoir les allaiter. La reprise du boulot, avec l’impression du devoir accompli envers mes enfants, m’a ensuite fait beaucoup de bien. C’était même reposant. La parentalité, c’est du boulot! C’est difficile et ce n’est pas valorisé!
    Je déteste cette phrase « la grossesse n’est pas une maladie ». Elle sous entend que la grossesse n’est pas une situation de faiblesse et donc que la femme enceinte devrait être aussi efficiente qu’à n’importe quel autre moment de la vie. Toute femme ayant été enceinte sait bien que c’est une condition bien particulière qui nécessite qu’on y consacre de l’énergie, du temps, de l’attention.
    Les femmes médecins, au cours de leur grossesse, sont plus exposées que la moyenne à des événements conséquents, à la prématurité, l’hypotrophie, la césarienne. Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés.

    karibubba

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